Avouer sans rien dire

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Cette beauté, sombre comme le fer,
Est de celles que forge et polit l'Enfer.

C. Beaudelaire

Flore grouillait de journalistes et de curieux.

Laxus, accompagné de l'équipe qui avait remporté les Grands Jeux Magiques, pourfendait la foule sous les acclamations en direction du siège de la guilde de Fairy Tail.

Bixrow se pencha discrètement vers lui.

— T'es sûr que ça va aller ? s'enquit-il en voyant les yeux de son chef briller anormalement.

— Bien sûr que ça va aller !

Le jeune homme baissa le regard, honteux de s'être fait remettre si brutalement à sa place, mais son expression trahissait son inquiétude et la crainte de voir à chaque instant Laxus s'effondrer, terrassé par la fièvre.

L'héritier de Makarov avait trop d'ennemis qui n'attendaient qu'un moment de faiblesse pour en profiter et le fait qu'il revienne en champion des Grands Jeux Magiques n'arrangeait pas les choses. Seuls les laids et les sots ne faisaient pas de jaloux et le jeune homme n'était ni l'un ni l'autre.

Ils arrivèrent enfin à la guilde, où ils saluèrent le maire de Flore, qui les attendait, sous les flashs des photographes.

— Une fois de plus, vous méritez votre réputation, annonça solennellement ce dernier. Vous avez tout mené cette compétition de main de maître !

— Merci, Monsieur.

Bixrow vit les mains de son chef et ami trembler imperceptiblement.

— Mais trêve de discours, vous devez avoir hâte de vous détendre ! Vous nous raconterez vos exploits devant une coupe de champagne.

Les autres membres de la guilde firent barrage aux journalistes et aux curieux qui tentèrent de s'engouffrer dans la le hall, ne laissant passer que les invités.

— Permets-moi d'ajouter mes félicitations à celles du maire !

Laxus pivota et tourna vers Fried Justin.

— Fried... Tu as réussi à voir Porlyusica ?

— Oui. Elle t'attend.

— Pas tout de suite. Je ne veux inquiéter personne, murmura le petit-fils de Makarov, la gorge desséchée et une sueur glacée due à la fièvre lui coulant le long du dos.

— Tu vas tenir le coup ?

— Il le faudra bien.

Fried regarda son ami s'éloigner, entouré du reste de l'équipe qui avait remporté le tournoi, ne pouvant détacher ses yeux de sa nuque et de ses cheveux blonds.

Sont-ils toujours aussi doux ? pensa-t-il.

— Woah !

Il sursauta, embarrassé à la seule idée que quelqu'un ait pu surprendre ses pensées, et se tourna vers un jeune homme surexcité, appareil photo autour du cou.

— Qu'y a-t-il ?

— Alors c'est lui, le grand Laxus ? demanda le journaliste en herbe, curieux. Les gens disent qu'il est dangereux et sauvage comme un fauve ! Il paraît que, quand il rentre dans le tas, même une centaine de balles ne pourraient pas l'arrêter dans son élan.

— Un peu exagéré sans doute, acquiesça Fried en souriant. Mais à peine.

— Woah ! Dingue !

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