- XXVIIII

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Binta preparait à manger en chantonnant, ne remarquant pas ma presence. Je suis restée là à la regarder, completement abasourdie. Elle avait grossis en meme pas 3 mois. La derniere fois qu'on s'était vu c'était au mois de mars, avant le deces de Saly. C'est vers fin mars qu'elle a commencait à m'éviter.
Elle a enfin remarquer ma presence, et s'est tourner, surprise de me voir là, toute silencieuse. C'est alors que j'ai appercu son ventre.
Moi - BINTA?
Elle me regardait sans rien dire, d'un air triste, vide. Son ventre était rond, et était tres facilement discerner à cause de sa silhouette. Il n'y avait pas de doute, Binta était enceinte.
Elle s'est mise à pleurer sous mes yeux, et j'ai pas pu empecher mes propres larmes de tomber.
J'était complétement desarconnée.Binta? Enceinte? Un enfant hors mariage? Mais qui est le pere?
Je l'ai prise dans mes bras. Je ressentais la meme peine qu'elle, je savais qu'elle ne voulait pas ca pour elle meme. Binta, malgrés ses airs désinvoltes et ses maniéres aguichantes, c'est une fille tres modeste et tres ambitieuse. Elle avait ses projets, ses buts, ses aspirations. Elle est assez intelligente, et elle sais qu'elle peut obtenir tout ce qu'elle veut de la vie.
Etre mere à 25 ans, ca ne faisait certainement pas parti de ses projets, encore moins une grossesse illegitime.
Pourtant, là n'est pas le probleme. Sa mere est une personne comprehensive, je suis sure qu'elle soutiendra Binta quoi qu'il en soit, et qu'elle ne lui en voudra pas. Binta n'a pas de famille non plus, elle n'a que sa mere. La famille de son pere ne l'aimais ni elle, ni sa mere. À la mort de son pere, il n'ont meme pas pris la peine de les recontacter, ou de garder contact, du coup elle ne sais meme pas qui sont ses tantes, cousines, etc..
Sa mere elle, est une metisse, francaise-senegalaise. Bien evidemment, elle avait plus pris son coté francais, ce qui expliquait sa grande ouverture d'esprit et son abilité à comprendre Binta. Elle n'était pas stricte, n'imposait aucune limite à Binta. Sa grossesse ne lui apportera aucune probleme à Dakar. Ce n'est pas la honte, ou le degoût qui la faisais pleurer, mais la deception. Elle ne voulait pas ca pour elle-meme, surtout à ce stade de sa vie.
Elle a pleurer au moins une bonne demi heure, mais je n'ai pas broncher. Je me suis contentée d'etre là. Je l'ai amenée jusqu'à la chambre pour qu'elle s'allonges mais elle n'a pas voulu. Elle est restée assise, le regard hagard, sa lumiére, éteinte.
Binta - Je voulais pas ca Keyna, tout, sauf ca...
Je la regardais sans rien dire. Je la connais, elle avait garder tellement de chose en elle qu'il fallait qu'elle s'en débarrasses.
Moi - Expliques moi.
Elle pris une grande inspiration.
Binta - C'était quand Salim était encore là. Seydina était encore avec Ali, toi je ne sais où. On était seuls à la maison, dans ma chambre. Au début c'était des bisous innocents, des calins, rien de plus. Mais au fur et à mesure, les choses se sont intensifiées. Je ne dis pas que c'était un accident. Non, on est entiérement responsables de ce qui s'est passer. La seule erreur qu'on ai faites c'est de ne pas s'étre proteger. J'était tellement amoureuse, tellement consumer par lui que je n'y ai meme pas penser.
Elle fit une pause.
Binta - Je l'ai su un mois apres son départ. Je peut meme pas t'expliquer mon sentiment. C'est comme si mon monde s'écroulait à mes pieds. J'était plus que perdue.
J'suis allée à mes rendez-vous, mais je continuais de faire comme si de rien n'était. Si personne n'était au courant, pour moi, c'était pas réelle. Le bébé allait disparaître de lui meme. Mais à chaque rendez vous, il devenait de plus en plus réel. Il se matérialisait, et je réalisait en meme temps que je ne pouvais plus faire marche arriére. J'ai aucune issue Keyna.
Elle s'est remise à pleurer.
Binta - Et maintenant que tu sais, que tu a vu de tes propres yeux que j'ai un ventre, c'est on ne peut plus vrai. Je peut plus nier.
J'ai meme pas encore annoncer la nouvelle à Salim, encore moins à ma mere. Je sais pas comment le faire, j'ai trop peur.
Moi - Okay, là je ne suis pas d'accord. Je comprends que ta grossesse t'es prise au dépourvu, et que tu ai du mal à accepter ta réalité, mais de là à le cacher à ta propre mere, et au pere de l'enfant?
Il faut absolument les tenir au courant. Ils méritent de savoir. Apres tout, c'est ces etres qui t'aiment le plus, mise à part moi-meme. Tu sais tres bien que ta mere sera contente au lieu d'etre decu. Salim, je ne sais pas trop comment il prendra la chose mais le mal est déjà fait. Cet enfant est bel et bien réel donc mieux vaut s'y faire tout de suite.
Elle ne disait rien.
Moi - Prends ton téléphone et tu les appelles tout de suite, en commencant par Salim. C'est le pere apres tout. Je vais te laisser un peu d'intimité, mais ca ne va pas dire que tu repousseras le necessaire. Fait-le. Je repasserai demain et on en parlera plus amplement d'accord?
Binta - D'accord.
Je l'ai prise dans mes bras avant de rentrer chez moi. Je ne voulais pas la laisser ainsi mais je sais que si je restait, elle n'aurais pas appeler. Elle avait besoin d'etre seule pour le faire.
Je suis retournée la voir le lendemain. On a passée presque toute la journée à parler de sa grossesse. Sa maman, comme je l'avait predit, avait bien pris la chose et comptait meme etre presente pour son accouchement en Octobre. Salim lui, était un peu plus froid. Sa famille était beaucoup plus conservatrice, et il ne savait pas comment ses parents aller réagir. De toute facon, ils n'ont pas d'autre choix que de le garder, elle était déjà à 5 mois.
Cette nouvelle m'a aussi quelque peu bouleversée, pour le moins qu'on puisses dire. J'ai remis toute ma vie en question durant cette période. Je me rendait compte que tout pouvait arriver, et que malgrés le fait que nous controllions une portion de nos vies, tout était dans les mains d'Allah.
En parlant d'Allah, il fais tellement bien les choses. Il sais mieux que toi-meme ci qui est meilleur pour toi. Il te conduit vers les chemins que toi-meme tu n'aurais pas empreinter, alors qu'il regorges de bonne choses. Il te révéles certaines choses aux moments les plus opportun.
En parlant de révélation, en voici une...

Chronique de Keyna • La découverte de soiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant