Vous vous souvenez de ces moments d'enfance ? Où l'on vous demande ce que vous désirez devenir ?
On répond souvent d'un coup de tête, sans trop réfléchir aux conséquences de nos mots sur les adultes qui ont eu la curiosité de demander. Ou alors, on répond quelque chose en rapport avec notre hobby de cet âge là. Et on ne quitte plus jamais cette idée.
Elle reste au fond du cerveau, constamment dans les pensées, même en grandissant, même en devenant plus responsable, plus " réaliste " ou même plus mâture, cette idée reste là et continue de nous faire rêver.
Si elle n'est pas piétinée.
Sauvagement arrachée de vos ambitions.
Détruite.
Afin d'être oubliée.
Quand on a cet âge-là, on ne se rebelle pas, on ne contredit pas cet acte sans coeur. Puis lorsque les années défilent, l'incompréhension est remplacée par de la rancoeur profonde.
On peut accepter le fait que nos rêves d'enfance aient pu être quelque peu ambitieux. Un peu trop même. Cependant comment accepter de faire une activité qui va nuire à nos rêves.
Choisir un chemin ou l'on sera sûr de survivre dans ce monde, mais où l'on perdra toute envie d'y être heureux. Où l'on saura pertinemment que l'on pouvait être autre chose, quelqu'un de passioné.
L'art est un sujet philosophiquement dénudé d'utilité. Par les sociétés également.
Par les parents.
Comment pourrait-on prendre au sérieux une activité ou l'on ne fait que tracer ou former un ensemble poue sa propre satisfaction ? La peinture va t il aider à la survie de quelqu'un ? A son confort ? Ou même être utile dans quoi que soit ? N'importe quoi, à part la passion du peintre.
Si nous avons le choix, bien sûr, orientez vous vers ce qu'il vous paraît de mieux pour votre personne.
Mais tout le monde n'a pas ce choix. Tout le monde ne peut pas être aussi libre, choisir ce qu'il a envie.
Certains ont des contraintes.
Des contraintes qui vont leur pourrir la vie. Les priver de passions.
Et tout ça pour " le bien ".
Quelle rancoeur.
Chaque jour qui passe, la lumière faiblit, il faudra bien qu'un jour, elle ne soit plus qu'une obscurité éternelle.
Après tout, cette obscurité sera reposante.
