Chapitre 25 ~ C 303

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Il était assis sur ce banc en pierre depuis déjà plusieurs heures, plongé dans un vieux livre trouvé dans sa bibliothèque personnelle, écrit par un certain Victor Hugo et désigné sous le nom "Les Misérables". Une petite brise souffla et il faillit perdre le fil de l'histoire lorsque les pages se mirent à voleter. Il rigola et revint à son chapitre. C'était sa faute aussi, pas celle du vent. C'est lui qui avait décidé de venir lire au parc en ce début d'Avril 2080. Il huma l'air. Une fine odeur de pluie parvenait jusqu'à lui, le Printemps était vraiment une belle saison.

Alors qu'il lisait, il se plaisait à comparer sa vie idyllique à celle des protagoniste de cette contre-utopie. Il sourit de nouveau. La vrai vie était belle! Pouvait elle être autrement d'ailleurs pour un garçon de son âge et de sa condition?

À ses oreilles, le glouglou d'une cascade résonnait doucement. Un bruit de pas troubla le calme ambiant. Il leva les yeux de son bouquin.

Une jeune fille était penchée au dessus du bassin à carpe. Sa crinière brune formait un rideau soyeux autour de ses épaules et ses yeux bleus foncés fixaient l'eau avec rêverie. Le garçon se demanda étrangement si ce n'était pas plutôt lui qui rêvait.

Perdu dans ses songes, il ne pût parer la seconde brise qui vint refermer son livre. Il laissa échapper un petit cri de surprise et, embêté, tenta de retrouver sa page. En vain. Un rire le tira de son embarras. La fille s'était approchée de lui et le sourire qui se dessina sur son visage fut si éclatant qu'il chassa les problèmes du garçon.

Elle s'assit à côté de lui et plaisanta.

-Dommage pour ton livre! Mais c'était pas très malin non plus de venir lire avec ce temps.

Du doigt, elle désigna le ciel où s'amassaient de sombres nuages. Le garçon lui adressa un sourire en coin et fronça théâtralement les sourcils en lâchant d'une voix faussement grave.

-J'aime vivre dangereusement.

La brune rigola à nouveau et ce fut un son si magnifique qu'il décida qu'il aurait bien aimer l'entendre chaque jour de sa vie. Elle avait aussi une très belle voix. Douce et bercée d'un accent aux courbes gracile. Il passa une main dans ses cheveux et demanda.

-Tu t'appelles comment? Tu n'es pas du coin, si?

-Moi c'est Maria Kringer, je vis pas loin d'ici mais je suis anglaise, c'est de là que vient mon accent. Et toi?

-Esteban Riff'Riverann, j'habite dans le quartier C à une demi heure de marche d'ici.

Maria se couvrit la bouche de ses mains et pouffa.

A-C-Y-Z 303 ~ La Sixième Extinction Où les histoires vivent. Découvrez maintenant