La première épreuve: le Labyrinthe [En pause]

Chapitre 18

Je grimpais aussi vite et aussi haut que je pouvais. De multiples écorces de bois se logeaient dans mes petits doigts, m'affligeant une douleur quelque peu supportable. Chaque épine me remémorait à quel point les paroles de certains blocards m'avaient brisées. Une fois perchée sur une branche robuste, je posais ma tête contre l'arbre. Je me sentais en sécurité dans la nature, bien plus qu'au bloc entourée de Gally et ses disciples. Minho, pensait-il vraiment que je réussisse à trouver une sortie de ce foutoir? Lui même m'avait pourtant affirmé qu'il n'en existait aucune.
Au loin, je vis quelques dizaines de torches danser dans l'obscurité. Des lettres, formant des mots, résonnèrent entre les feuilles vertes. Je reconnue la voix brisée de Newt, la voix grave de Minho, l'inquiétude de Thomas et Brice. Je fermai les yeux un court instant avant de sauter devant mes amis. Ils reculèrent automatiquement d'un pas, surpris de me trouver.

"- Putain! Tu m'as foutu la trouille tas de plonk!, s'exclama l'asiatique.

- Désolée..., murmurais-je en baissant le regard.

- T'étais où? Ça va faire une demie heure qu'on te cherche!, s'exclama le sous-chef, ahuri.

- Là.", répondus-je en pointant un arbre massif du doigt.

Brice étouffa un rire, tandis que Thomas avala péniblement sa salive, sans me quitter du regard.

"- Écoute, euhm...commença Newt. J'ai un truc pénible à te dire, d'accord? Sache que ce n'est pas moi qui ait décidé ça, ok? En fait, euh..., Newt se frotta la nuque gêné.

- J'pense que t'as pas besoin de lui dire, elle est déjà au courant., remarqua Tommy, après s'être léché les lèvres, comme à son habitude. T'as entendu le procès n'est-ce pas?"

Je déviais le regard et croisais les bras devant mon buste en hochant la tête, déçue.
Un silence glacial s'installa dans l'assemblée. Puis, d'un pas décidé, j'avançais en direction des trous boisés. Les garçons m'emboîtèrent le pas sans émettre un son. Par chance -étais-ce vraiment de la chance?- nous ne croisâmes aucun autre tocard. Ce n'était pas leur faute, j'en étais consciente. Je descendis lentement les trois marchés qui me séparaient du sol poussiéreux du gnouf. Je me mis en position fœtale et décidais de dormir. Je tournais le dos à la seule source de lumière que je reçue, espérant que mes amis partiraient. Mes yeux s'alourdirent et je plongeais, tête baissée, dans les bras de Morphée.

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Des sifflements se firent entendre.
Une voix de femme m'appela, tout d'abord elle parut comme un murmure, puis, elle s'amplifia, à en devenir assommante. Mes yeux s'ouvrirent promptement. Un Brice plus jeune, plus innocent, était à côté de moi, m'observant, un sourire plaqué sur ses lèvres rosées.

"- Bien dormi, Madame ?, m'interrogea mon frère.

- Excellent, Monsieur, je vous en remercie, qu'en est-il de vous?, rigolais-je.

- De même", rétorqua-t-il.

Que faisions-nous ici, dans cette pièce d'un blanc opaque? Tout me semblait familier, le coins de murs propres, le plafond remplis de L.E.D blanchâtres, les lits d'un métal repeint, les tables de chevets de la même couleur que tout le reste et le sol à miroir.

"- Papa va venir nous chercher dans quelques minutes, ils ont appelé. Dans une heure nous aurons quelques tests à passer., m'informa mon frère.

- Thomas y sera?", l'interrogeais-je.

Son expression se figea instantanément, me procurant une chaire de poule. Sa mâchoire se contractait, faisant saillir ses petits muscles.

"- Toujours lui! Tu t'intéresse toujours à lui! Pourquoi? Qu'est-ce qu'il a de si spécial? Tu préférerais que ce soit lui ton frère?, s'emportait Brice.

- Ne t'énerve pas, s'il-te-plaît! Il est aussi gentil que toi et me prête les jouets, que nous fournit le W.C.K.D., comme toi. Vous êtes mes deux meilleurs amis! Tu es et tu resteras toujours mon frère! Je vous aime tous les deux!", lui assurais-je en le prenant dans mes bras.

Il m'assurait qu'il me croyait et qu'il m'aimait, en tant que frère. Or, je sentis son air boudeur ressortir dans mon dos.

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Nina... Nina. Nina! NINA!

Je me réveillais en sursaut, la bouche grande ouverte. Je me sentis pâlir, observant autour de moi chaque recoin de la cage dans laquelle je m'étais volontairement enfermée.

"Comment tu te sens, l'ex-bleue?", me demanda Alby.

Je fus rassurée de voir notre chef et non un certain bâtisseur, qui veut me faire la peau. C'est quand même lui qui m'a mis dans cette situation.

"- Qu'est-ce que tu veux Alby?, lui demandais-je.

- Je veux, il baissa la tête, dessinant quelque chose dans la terre, la vérité!, m'expliqua-t-il., il avait finalement relevé les yeux.

- D'accord et ...c'est-à-dire?, chuchotais-je.

- Tu sais très bien. Comment ça se fait que tu te souviennes de ta vie antérieure? Je veux dire, Newt m'a dit que tu as écouté ton procès, donc tu sais exactement ce que je veux savoir!, rappela le noir.

- Ok s'est vrai, je me souviens de quelques petits trucs., avouais-je.

- De quoi? De quoi te souviens-tu?, il commença à me faire peur.

- Ce ne sont que des bribes! Je me vois, Brice et moi. Et...", finissais-je.

J'allais lui dévoiler que Thomas était également présent. Je me tus juste avant de dire son prénom. Si je lui avait dit, j'aurais peut-être gâché mon amitié avec le coureur. Il valait donc mieux que je me taise.
Seulement, Albi ne lâcha pas l'affaire.

"- Et quoi?, insista-t-il.

- Et je sais que ça paraît dur à croire, mais je suis de votre côté! Je veux sortir de cette prison!", lui assurais-je en secouant les barreaux en bambou.

Je devais avoir l'air d'une parfaite idiote, affolée.

"Je vais te faire sortir de là, t'inquiète pas.", me promit-il, alors qu'il pointait le gnouf du doigt.

Il ne comprit visiblement pas que je parlais du bloc, et pas uniquement de cette cage.

Après m'avoir libéré de cet enfer poussiéreux, je me dirigeais vers l'autel de Poêle-à-frire. Arrivée devant le réfectoire, je compris que Fry avait déserté, logique, il était déjà 15 heure. J'avais dû dormir un long moment. Alors que mon repas fut annulé, je courus en direction de la salle des cartes, me faisant saluer par quelques sarcleurs et bâtisseurs. Sur ma route, mon ami grassouillet me surprit, un sandwich à la main.