OS

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J'ai mal tu sais. J'ai mal quand les souvenirs des temps d'avant remontent en moi. Je repense à ses baisers que je t'ai volé, a nos corps qui s'enlacaient, et a nos coeurs qui battaient dans nos poitrines harmonieusement. Mais le temps efface tout, il emporte les choses les plus chers. Et toi avec. Je vivais dans mon monde, il n'y avait que toi et moi, mais maintenant que tu n'es plus là, j'ouvre les yeux. Et maintenant je sais qu'il vaut mieux être ignorante. Ignorante de quoi me diras tu ? De ces putes qui trainent en dessous de mon balcon, de cette société qui n'arrete pas de tourner en rond et surtout le monde qui ferme les yeux avec des faux semblants sur la misère qui nous envahit. La société fait mine que tout va bien, mais moi je vois. Je vois les personnes obligés de mendier dans la rue pour survivre, je vois la discrimination qui s'agrandit et je vois le peuple souffrant. La discrimination qui s'agrandit parce que rien n'est plus facile de mettre un visage sur tous les maux de leur vie, rien ne rend aussi fort que d'avoir un but commun. Voilà pourquoi. 

Et moi j'attends. Spectatrice du monde souffrant. Aux actualités on parle des hommes politiques, de la météo, et des tas d'autres choses... Mais jamais des couples brisés et des suicides des enfants harcelés. Parce que ce sont que des "problèmes mineurs", des choses dont tout le monde s'en fou, c'est pas important. On fait rien pour changer les choses, j'ai l'impression que pour ce monde,, oui, c'est normal, tout est parfaitement normal, c'est bien ça. Conneries putain.

Je préférais le temps d'avant, le temps ou j'étais avec toi. Ces putains de battements de coeur qui me rendaient dingue de toi, je les sentais tout le temps contre moi. Cela me permettait d'oublier le reste de ce monde. Maintenant que je vois, je veux changer le monde. Je veux changer ce monde pourri. Je suis qu'une enfant, mais contrairement aux adultes, j'ai la foi et je ne prononce pas des paroles tel que "les choses ne changeront pas malgré nos efforts". Quand quelqu'un dis de telles paroles, je sais que la personne est adulte, car quelque part "accepter" ce monde et refuser de le changer, c'est ça être adulte. Mais moi je mourrais avant d'être adulte. A mes 17 ans, je sauterais de l'immeuble ou je t'ai vu la première fois, je ferai un "saut de l'ange" comme maman me racontait dans ses livres stupides. Mes ailes me permettront surement de m'envoler puisque je suis encore une enfant, et tant qu'on est enfant, tout est possible. Après  18 ans, c'est comme si tout ce qu'on avait vécu jusqu'à maintenant s'effaçait. "On était gosse". Ouais parce que quand on est un môme, on est con, on sert a rien, et on doit fermer sa gueule ,c'est ça ? 

Mon esprit, il se questionne sans cesse, me tiraille, me fait souffrir, depuis longtemps, ça tourne pas rond dans ma tête ou quoi ? Est ce que c'est normal de se poser ce genre de question? 

Après encore une longue reflexion, je regarde attentivement ma tondeuse posé sur le rebord du lavabo. Et si je faisais un grand fuck à cette société de mouton ? Je prends d'un geste vif la tondeuse, et je tonds mes cheveux, des larmes de rages coulent sur mes joues et tombent dans mon évier un peu crasseux. Et je sors dans la rue, comme ça, sans cheveux sur la tête. 

Et ce qui devait arriver, arriva. Des mépris, des rejets,  je suis mal regardée de partout. Certains chuchotent même entre eux après être passé derrière mon dos. Voilà ce qui arrive quand on veut être différente, on vous rejette. J'ai l'impression d'être agressée, rien qu'avec des murmures et des regards, on me jette des pieux qu'on enfonce avec un marteau dans mon corps, le plus profond possible. J'entre plus dans les cases qu'impose cette société. Des larmes tièdes coulent de nouveau sur mon visage. Quelques temps avant, j'aurai eu honet et me serais caché le plus rapidement possible, mais plus maintenant. Cette fois ci ,ce sont des regards de pitié qu'on me lance. Mais merde un moment ! Il faut pleurer pour avoir un peu de compassion, avoir un peu de pitié ?  Apparemment ouais. Connards.

Qu'est ce que j'ai mal putain. Mes yeux se ferment, et remplacent cette terrible torture par un souvenir de nous deux. C'était le jour ou on s'était rencontré. Je m'en souviens si bien. 

Mes cheveux en bataille et mes lèvres gercées ne t'avaient pas empêcher de m'aborder. Tu étais si doux dans tes belles paroles, tellement doux que j'y ai cru.

"-Vous êtes belle.  disais tu d'u regard plus qu'aguicheur

-Merci. repondis-je tout simplement'

Oui, juste ça, juste cette simple petite phrase avait fait battre mon coeur a toute allure. Souvenir bref, mais important, très important.

Je n'aurais pas du faire confiance en tes mots, mais en tes actions.( Quels actions ?) Et pourtant je t'ai aimé. Et je t'aime encore, tu sais ? J'avais pas prévu cette fin la, tu sais ? J'avais pas prévu ta trahison... Tu sais ?

Mes yeux brouillent ma vue de larme, et mes paupières tombent. Alors je vais partir, ici, maintenant ? Comme les grands je vais m'endormir pour toujours ? Je crois bien sentir mes ailes se deployer derrière moi.Je sais même pas de quoi je suis morte. De chargrin, ou d'amour ? De toute façon c'est la fin.

J'avais si mal, tu sais. Tellement mal. Et ce poids sur le coeur, vient de disparaitre a l'instant, pour toujours.


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⏰ Dernière mise à jour : Oct 23, 2018 ⏰

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[J'ai mal]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant