Chapitre 3.

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Point de vue : Lauren.

J'avais rejoint la demeure des Vives à toute vitesse ce soir là. Le bruit de la musique résonnait à travers le quartier avec assourdissement alors que Lucy, assise sur les marches de son perron, semblait m'attendre. Une cigarette aux lèvres, je retrouvais là l'image de l'adolescente rebelle et insolente que j'appreciais tant durant mes années de lycées. J'avais toujours étrangement enviée la jeune femme. Son charisme et son courage m'avais intérieurement séduite, bien que je ne le savais pas encore à l'époque. Lucy était en réalité, pour moi, l'une de ses amies que l'on classe dans cette catégorie par défaut. Le genre d'amie qui pourrait très bien devenir plus si elle venait à vous demander si vous vouliez tenter quelque chose mais aussi, le genre de personne que vous appréciez trop pour prendre vous même le risque de perdre. Rebelle, insolente et n'ayant pas sa langue dans sa poche, et bien que je le sois aussi, Lucy possédait ses traits de caractères de manière beaucoup plus exacerbés. Elle était, et est probablement toujours, provocante. Elle m'avait longuement poussée à provoquer la société qui m'entourait et m'avait inéluctablement transmis les valeurs qu'elle s'efforçait à défendre avec une poigne de fer. Optant pour ne pas la fixée trop longtemps, par peur qu'elle ne finisse par me remarquer, je m'empressais de me garer non loin. N'oubliant pas l'urgence de ma venue, je me dépêchais de quitter l'habitacle de mon véhicule pour m'approcher de la jeune femme. Celle ci ne me jeta qu'un regard avant de le détourner en signe de dégoût. L'ambiance de la fête battait son plein et, bien que j'avais peur de la bagarre qui risquait d'éclater en arrivant, aucun bruits signes d'une agitation quelconque ne me parvenait. Dans le plus grand des silences, je m'arretait aux côtés de celle qui fut autrefois mon amie, ne serait ce que dans l'espoir de recevoir une salutation dénuée de tout type de froideur.

- Ils se sont calmés. Une gamine, Camille, un truc du genre, à réussi à les tempérés. annonça-t-elle en haussant les épaules, recrachant la fumée toxique de la cigarette de ses poumons. Une de tes élèves je crois. Elle a paniqué en sachant que je t'avais appelée. continua-t-elle avant de marquer une légère pause. Tu dois vraiment faire peur.

L'évocation d'une Camille parmis mes élèves avait tout de même nécessité un temps de réflexion de ma part. Prenant conscience de l'identité de la personne dont elle essayait de me parler, une surprise non feinte pris place sur mon visage, étirant mes traits ronds. J'avais encore l'espoir, au fond de moi, de me tromper sur la dénommée "Camille". Bonne élève, qui brillait par ses bonnes notes la hissant première de classe, j'avais, sans mentir,  énormément de mal à m'imaginer la possibilité que celle ci puisse décider de faire le mur pour rejoindre une fête quelques kilomètres plus loin, en enfreignant la totalité, ou presque, des règles établies par l'établissement. Et si même cela s'avérait être le cas, je pensais en savoir suffisamment sur son existence pour dire que cet acte avait dû être fortement influencé par ses fréquentations puisqu'elle ne semblait, a priori, pas être la personne que moi, je pensais avoir appris a connaître. Pour être honnête, et même si je me devrais de rester neutre, j'avais une estime toute particulière pour cette jeune élève. Elle me rappelait sans cesse celle que j'étais a l'époque où j'étais lycéenne, ou du moins, celle que j'étais, avant que Lucy ne m'ecarte du droit chemin en m'entrainant lentement dans ses conneries d'ados.

- Camila ? m'enquis-je alors par simple question de sûreté, cherchant à savoir, non seulement qui je risquais de rencontrer dans la maison mais aussi, ce à quoi j'allais devoir faire face.

- Ouais c'est ça. me répondit-elle en haussant les épaules de nouveau. Elle était accompagnée d'un certain Shawn Mendez, un ami de mon frère. Et du tiens visiblement, sinon, Chris ne serait pas là.

Que ce petit idiot de Shawn soit présent avec mon frère ne m'etonnait guère. Au contraire, l'inverse m'aurait sûrement plus que surprise. Remerciant brièvement la maîtresse des lieux, je pénétrai dans la demeure. Les lumières éteintes, seuls les effets lumineux projetés dans la pièce me permettait d'avancer parmi une masse d'inconnus, tous plus jeunes les uns que les autres. Et surtout, tous plus bourrés que ceux les précédents. Distinguer clairement les visages de chacun n'en était que d'autant plus difficile. Toutefois, une voix féminine provenant d'un coin plus sombre que les autres, non loin de moi, attira mon attention par dessus le musique retentissant.

Teach, Not Teach [CAMREN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant