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         7h00, le réveil sonne. Il est l'heure de me lever comme tout les jours . Je prépare mon petit-déjeuner, lait et jus d'orange. Strict minimum en étant moyennement doté d'argent. 

     Après avoir lavé mon bol et mon verre, je vais à ma douche. Je me déshabille et rentre dans la cabine, allume l'eau glaciale. En me savonnant, je frotte mon corps avec un gant de toilette, et me rince.

  Trente minutes plus tard, me voilà  habillé, et prêt pour aller travailler. Je sors de mon "appartement". Il ressemble plus à un taudis qu'à un appartement.                                                      Je me dirige comme toutes les autres personnes vers ce grand bâtiment en béton massif. Il n'a pas de fenêtres sauf au dernier étage où le Grand Directeur travaille et nous surveille de son regard vif et sournois, dans l'attente de virer un ou plusieurs ouvriers.

Il me reste 500 mètres à parcourir, et  on ressent déjà l'influence de cette usine qui tourne à plein régime et pollue l'air.
Nous devons mettre des masques antipollution en rentrant dans le bâtiment car l'Etat veut prendre  "soin"  de nous.

Pour arriver à la chaîne de fabrication où je suis assigné, je dois me rendre 10 étages sous terre.  Arrivé au niveau le plus bas, je parcours un immense couloir qui passe en dessous du parking des Directeurs. L'atmosphère est tellement pollué que même les  masques ne suffisent pas. Je suffoque.

Ce long couloir sombre m'amène vers l'enfer.

J'arrive enfin à mon tabouret qui m'attend patiemment depuis hier soir 20 heures. L'équipement obligatoire est constitué d'une blouse de travaille, de gants et de lunettes de protections.  Me voilà prêt pour attaquer les douze heures de travail avec juste une pause de 15 minutes pour manger.

" Hé! Ça va mon Chris' ?" Me dit mon voisin de chaise, Manu .

" Ouais, comme d'habitude " dis-je sans grande joie.

"Super ! Moi ça va très bien ! Ma femme m'a fait un cadeau ce matin " me dit-il en souriant.

" Ah c'est quoi ?" Je demande.

" Oh ! Rien de spécial, elle a eu une réduction dans un magasin de vêtements et elle m'a acheté une nouvelle paire de chaussures "

" Tu les portes aujourd'hui ? "

Il acquiesce et je regarde ses pieds. Ses chaussures sont vieillotte, brunes, délavées. Je me force a lui sourire pour lui faire croire que je les aimais bien. Ce qui est bien sûr totalement faux...

Le ballet des mains qui posent, fixent,
vissent commence. On peut déjà  entendre des gens râler de leurs douleurs aux poignets et aux doigts.

Soudain, la porte de la salle s'ouvre et sept gardes de la milice d'Etat rentrent. Ils se dirigent dans ma direction, je stresse, mes mains tremblent. J'essaye de rester impassible pour ne pas élever les soupçons.

J'entends leurs chaussures claquer contre le sol en béton. Ce bruit s'approche de moi.  Je ferme les yeux, attendant à ce qu'on m'embarque de force.

             "Suivez-nous monsieur ! "

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