Le petit vrac de Donovan et Nolwenn

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Le sang coule d'entre ses lèvres. Ses yeux sont clos comme si elle dormait. Je passe ma main tremblante sur sa joue froide, il est trop tard, c'est une nouvelle victime. Je la couvre d'un linge blanc trouvé dans son armoire. Depuis plusieurs jours, une série de meurtres est commise à travers toute la ville. Toutes les victimes présentent la même caractéristique après leurs morts : leurs cheveux deviennent blancs. La jeune fille à été tuée depuis peu. En effet, ses mèches brunes disparaissent les unes après les autres. Je sors de ma pochette mon appareil photo et prend un ultime cliché. La police ne va pas tarder, je dois vite rejoindre Alma. Je sors de l'appartement et descend les escaliers deux par deux le plus rapidement possible pour la rejoindre. Une fois sur le trottoir, je me met à chercher la voiture dans laquelle elle m'attend. Je tourne ma tête a droite et la voit garée à l'angle de la rue, moteur allumé et prête à partir. Je me met à courir dans sa direction et monte du coté passager. À peine ai-je claquer la portière qu'Alma démarre au quart de tour, pied au plancher. Je me retourne et vois les voitures de police apparaître dans mon champ de vision. Malgré tout leurs efforts, ils ne peuvent et ne pourront jamais résoudre cette enquête, tous ces meurtres sont mis en œuvre par une créature paranormale. Comme tous les démons de ce type, elle est invisible aux yeux des humains lambda. Seuls les membres de notre organisation peuvent voir ces créatures venues des ténèbres et les chasser.

Après une demie heure de route, Alma rompt enfin le silence :

« - Tu as du nouveau ?
- Comme d'habitude, la victimes avait les cheveux qui devenaient blancs quand je suis arrivée, néanmoins, j'ai trouvé deux fines coupures dans son cou. Je vais envoyer les photos au labo quand on sera arrivées. Espéreront qu'il n'y ait plus de morts inutiles... »

Elle hocha la tête l'air grave et enleva sa main du boîtier de vitesse pour la poser sur ma cuisse. Je pose ma main par dessus la sienne et colle mon front contre la vitre pour observer le paysage. Nous roulons à grande vitesse sur l'autoroute pour rejoindre notre QG établi dans un hôtel a deux heures de notre position. Dehors, la route défile devant mes yeux. Le décor est décidément d'un ennui a mourir... C'est toujours la même chose: derrière les barrières de sécurité, l'herbe pousse paresseusement tandis que des arbres apparaissent de temps à autre. Seul le lever de soleil au loin me redonne le sourire. À cette heure ci, nous sommes presque les seules à rouler. De temps en temps, une voiture nous dépasses mais rien de plus. Le silence dans l'habitable m'apaise. Je songe à la jeune fille, ses pommettes hautes, ses lèvres fines, sa peau blanchâtre, ses yeux bridés et ses cheveux noirs engloutis par ce blanc pur, hypnotisant. Je soupire. Cette affaire est étrange. Pourquoi cette créature s'attaque t-elle aux humains ? Je me tourne vers Alma et la regarde. Ses grands yeux d'un vert émeraudes rivés sur la route ont le dons de me calmer quand je suis énervée. Son parfum m'enivre. Je sens que mes yeux se ferment lentement, ma vision ce brouille, je sombre.

La voix d'Alma me sort de mon sommeil. Mes yeux peinent à s'habitués à la lumière du soleil qui est levé depuis un petit moment déjà. Nous sommes dans les embouteillages mais la silhouette de l'hôtel se découpe à l'horizon. C'est une bâtisse à la façade jaune avec des champignons rouges qui couvrent la plupart de la surface disponible. Nous aurions pu trouver mieux comme endroit pour nous établir mais c'est le plus pratique. En effet, dès que la créature frappe, on peut partir directement sur les lieux de l'incident. Une fois arrivées sur le parking, on récupère nos affaires qui traînent un peu partout et nous entrons dans le bâtiment. D'habitude, l'endroit est très animé, les clients discutent dans les couloirs et l'hôtesse est toujours là avec son grand sourire pour accueillir les hôtes. Mais aujourd'hui, rien. Méfiante, nous montons au deuxième étage pour rentrer dans notre chambre. Mais en ouvrant la porte, jamais nous n'aurions pu imaginer ce qui se trouvait derrière !