Chapitre 4

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Je tenais entre mes doigts une splendide robe en satin, des diamants ornaient le bustier de mille reflets. Elle était blanche et d'une douceur inimaginable sous mes doigts. Je me levais du lit pour la coller à mon corps en me mettant devant le miroir de ma chambre. Elle descend au-dessus de mes genoux, me donnant une allure très classe et sophistiquée. Mais pourquoi Bokuto m'a offert cette robe ? Je m'approche de la boîte à la recherche de plus d'explications, puis j'aperçois une feuille de papier posée au fond de la boîte rigide. Je dépose la robe sur mon lit en faisant attention à ne pas la froisser. Je prends vite le papier en m'installant sur le lit. Mes yeux se posent sur les phrases écrites en lettres italiques.

« Ayame, j'aimerais que tu aimes la robe que je t'offre. Je sais que tu seras ravissante en la portant ce soir. Je suis invité, ainsi que d'autres dominants de Tokyo, à venir avec leur soumis à la fête de bienvenue du Conseil. Tu me rendras les documents que tu devais remplir sur place. Je viendrais te chercher à 20H00, sois prête. - Bokuto. »

Je me retournais vers mon cadrant qui affichait 18H28. Oh non, pas maintenant. Je n'ai même pas fini de lire les documents. La panique s'empara de moi, laissant la pression me tordre le ventre. Je me précipitais vers mes fiches et continuais ma lecture.

Maintenant, parlons de votre dominant. Il faut que vous sachiez qu'il veut assouvir tous vos besoins, mais ne le décevez pas en retour. Il fera tout son possible pour que vous vous sentiez bien avec lui. Il ne faudrait pas que vous vous sentiez mal à l'aise en habitant avec votre dominant. Votre union dominant/soumis prouve ce que vous devez l'un envers l'autre. Cela signifie que vous êtes unis pour le reste de votre vie, alors faites en sortes de le satisfaire autant qu'il le fera pour vous.
Je vous conseille vivement d'être à la hauteur. Vous n'avez aucune expérience, et votre dominant le sait. Il fera tout pour vous mettre en confiance. Faites de même, et peut-être que vous vous unirez par les liens d'un véritable amour, qui sait ?
J'espère que mes conseils vous auront été utiles, et que vous les prendrez en compte.

Je me levais du lit après avoir lus la dernière fiche du dossier et le posais sur ma commode, près de mon lit.
- Maman ? l'appelais-je de l'étage penchée au-dessus du garde-fou.
Quelques secondes plus tard, ma mère entra dans ma chambre.
- Alors ? Qu'est-ce qu'il y avait dans cette boîte ? demanda-t-elle intriguée.
Avant même que je ne puisse répondre, ses yeux avait divagué sur la robe. Ma mère resta bouche bée et s'avança vite vers le vêtement.
- Elle est magnifique ! Vient-elle de Mokuto ? poursuit-elle souriante.
- Bokuto, maman. Bokuto, répétais-je.
- Oui, vient-elle de Bokuto ?
- Oui, il est invité à une fête ce soir. Je pense que c'est plus une conférence qu'autre chose, mais il m'a demandé de l'accompagner.
- C'est formidable ! s'exclama-t-elle.
- Non, c'est juste horrible.
Elle me regarde avec ses yeux qui essaient de me déchiffrer, ne me comprenant pas.
- Je ne veux pas y aller, je ne suis pas prête. Maman, je suis sûre qu'il y aura tous les Bourges de Tokyo, et ce n'est pas ma tasse de thé.
Elle rigola.
- Ma puce, dois-je te rappeler que tu appartiens à un des clans les plus influents du pays ? ria-t-elle. Je sais que c'est une première pour toi, puisque ton père et moi avons décidé de te garder à l'écart de ton propre clan, mais maintenant c'est Bokuto qui veillera sur toi. Essais de faire un effort, me dit-elle en me caressant la joue.
Elle me fixait pendant que je fuyais son regard. Elle avait raison, elle n'allait plus être derrière mon dos, elle ne pourra plus me protéger des dominants en tête des plus grands clans.
- C'est d'accord. Je vais y aller, soufflais-je.
- Et n'oublies pas que toi aussi, tu es une Bourge.
Elle me sourit en ouvrant ses bras. Je lui rendis son sourire en me rapprochant d'elle, puis ses bras m'entourèrent affectueusement.
- Tout va bien se passer, princesse, murmura-t-elle.
C'est vrai. Tout va bien se passer Ayame.
Je fermais les yeux, sentant la pression descendre petit à petit. Mais la réalité me rattrapa brutalement lorsque je vis l'heure sur le cadran : 18H56. Je devrais me préparer au plus vite. L'heure presse et je ne veux pas décevoir Bokuto. Je ne veux pas me décevoir moi-même. Ma mère m'avait conseillé sur mon attitude que je devais aborder tout au long de la soirée.
- Cette robe te va très bien ! me rassura-t-elle.
- Merci.
- Elle montre à quel point tu es pure, sois en fière.
- Hm, marmonnais-je.
- Dois-je te rappeler qu'une jeune soumise, belle et promue à être héritière d'un clan influent, est très recherchée, dit-elle en relevant mon menton. C'est peut-être ce qui a plu à Bokuto.
- Alors, il va être déçu, râlais-je. Il aurait dû me choisir pour ma personne, pas pour ma classe sociale, et encore moins pour mon clan.
- Une soumise ne peut pas être en tête d'un clan, mais tu en restes la seule héritière, alors je veux que tu gardes la tête haute et que tu sois digne de notre réputation, dit-elle sévèrement.
J'hochais simplement la tête. La robe semblait être en parfait accord avec ma peau. Elle n'est pas transparente et sa fluidité tombait parfaitement sur mes formes. Les diamants étaient intacts, et mes cheveux étaient coiffés en un haut chignon assez strict. Ma mère m'avait supplié du regard pour que je mette des escarpins, et je me rendais compte que je devrais vite oublier mes vieilles baskets sans forme. Je cédais sous le regard de ma tendre matriarche et mis des escarpins noirs qui cassaient le blanc si pur de ma robe.
- Tu es resplendissante, Ayame. Je pense que tu devrais aller attendre Bokuto en bas, poursuivit ma mère.
- Pourquoi l'attendre en bas ? Il n'est pas encore 20H00, dis-je doucement en me regardant une dernière fois dans le miroir.
- Crois-moi, il vaudrait mieux que tu sois en avance, qu'en retard.
- Très bien, je descends.
Je me dirige vers la commode où les documents sont rangés pendant que ma mère part au salon. Je les cache dans la pochette en daim que j'emmène avec moi ce soir, laissant cette enveloppe rouge dans un de mes tiroirs à vêtements. Je m'avance vers la porte de la maison. Ma mère pose une main sur mon épaule pour m'arrêter.
- Qu'est-ce que tu emmènes avec toi ? demanda-t-elle visiblement intriguée.
- Rien..., bafouillais-je.
- Je suis ta mère, ça restera entre nous, sourit-elle.
- Ce sont juste des papiers que Bokuto voulait que je remplisse avant ce soir. Je dois les rendre maintenant.
- Prends aussi ceux que nous devions remplir ton père et moi.
- Je peux sortir à présent ? demandais-je en saisissant le dossier rempli et signé de sa main.
- Oui, bonne soirée Ayame.

J'attendais Bokuto sur le trottoir qui longeait la maison de mes parents. Le vent frais du nouveau mois de Novembre venant caresser mon visage rougit. Il devait certainement être l'heure de notre rendez-vous quand une main se posa sur mon bras. Je me retournais, pensant que Bokuto était venu me chercher. Contre toutes attentes, mes yeux ne fixaient pas les yeux d'or de Bokuto, mais des yeux d'un bleu aussi profond que l'océan. Par nouveau réflexe, je baissais les yeux. Je ne voulais transgresser une des règles de Bokuto dès le premier soir.
- Hé. Regarde-moi dans les yeux, je ne le dirais pas à Bokuto. C'est lui qui m'envoie.
Sa voix rauque est pleine de charisme, ce qui me laisse sous son emprise. Je lève alors les yeux vers lui.
- Je suis Keiji Akaashi, dit-il en passant mécaniquement sa main dans ses cheveux.
- Ayame Miyato, articulais-je difficilement, envoûtée par sa beauté.
À en voir le triangle noir et plein, tatoué sur sa main droite, c'est un dominant.
- Je sais, Bokuto m'a parlé de toi.
- Ce n'est pas lui qui devait venir me chercher ?
- Oui, mais il a eu un empêchement. Il m'a chargé de venir te chercher, tu viens ?
- Pourquoi ils ont organisé cette fête ? demandais-je en le suivant timidement.
- Comme chaque mois, il y a de nouveaux soumis. Le Conseil organise une fête, pour que les dominants et leurs soumis puissent passer du temps ensemble avant de vivre sous le même toit.
- D'accord.
- Puis il y a aussi des soumis qui ont déjà eu des dominants dans le passé, et qui en cherchent d'autres. Il y a également des dominants qui n'ont pas encore de soumis. En général, ceux-là font partie de la catégorie de dominant débutant inexpérimenté, dit-il en marchant vers le parking.
Je le suivais en marche soutenue, mes petites jambes ne suivant pas vraiment son rythme.
- Toi ? Dans quelle catégorie es-tu ?
Nous arrivons devant sa voiture noire. Akaashi sortit les clés du véhicule de la poche arrière de son pantalon cintré, avant de se tourner vers moi.
- Je fais partie de la catégorie des dominants amateurs.
Ah ? La troisième catégorie ?
- Et Bokuto ?
Il gloussa face ma question, tout en m'ouvrant la portière.
- Bokuto ? répéta-t-il. Je pense qu'il n'existe pas de catégorie pour lui.
- Comment ça ? demandais-je en sentant mon cœur battre à un rythme irrégulier.
- Tu verras par toi-même. Tiens-toi juste tranquille avec lui, crois-moi.

Contrairement à ce que nous pensons lorsque nous entendons ces thermes pour la première fois, les catégories de dominants et de soumis sont organisées par le nombre qu'a pu avoir le dominant ou le soumis, et non par son degré de domination ou de soumission. Il existe en tout quatre catégories, qui permettent de classer les personnes de notre société. Tandis que certains s'extasieront devant la catégorie la plus haute, qui est celle de professionnel, d'autres préféreront rechercher un partenaire de première catégorie pour le placer directement dans la deuxième, qui est celle du débutant expérimenté, celui qui a un seul et unique partenaire. Un débutant inexpérimenté étant celui qui n'a jamais eu de partenaire ; tel que moi. Ce débutant passe alors directement dans la deuxième catégorie au moment il trouve un partenaire. Notre société glorifie son système par ce classement, mais je pense que cela met justement en avant les problèmes liés par ce système, qui favorise bien-entendu le dominant. Par exemple, lorsqu'un dominant fait grimper sa côte de popularité en atteignant la plus haute catégorie, celle de professionnel, un soumis sera mal vu et pourra être rejeté. Dans ce cas-là, une soumise comme moi devra juste rester loyal à son dominant, qu'il le soit envers elle ou non, pour respecter sa catégorie et être considérée comme pure par le siens. Dans mon cas, étant la seule héritière d'un clan influent et soumise de catégorie débutante inexpérimentée, mon titre de soumise pure grimpera en flèche si Bokuto s'avère être un dominant populaire et respecté, et encore plus s'il appartient lui aussi à l'association de Fukurodani. Ce groupe influence le pays tout entier, réunissant pour l'instant le clan Fukurodani, Nekoma et Karasuno.

Akaashi racla sa gorge, me sortant de ma rêverie. Je m'engouffrais alors dans le siège passager du véhicule et m'attachais en silence. J'essayais de penser à autre chose, mais mon cerveau n'avait toujours pas dirigé les phrases que le dominant m'avait dit précédemment. Comment Bokuto pouvait-il avoir une si haute réputation.

Bokuto est un dominant - Haikyū!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant