Chapitre 5 - Partie II

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-On ne peut pas continuer comme ça, lâcha Léo, faisant les cent pas dans la pièce.

Depuis deux jours et surtout dès les révélations de Sarah concernant son frère, il ne cessait de réfléchir. Il était persuadé que pour son amie, sauver Ryan était sa priorité, mais il ne savait pas comment s'y prendre ni où aller.

Il se doutait bien que Reïkan et toute sa clique avaient déménagé, mais pour aller où ? S'il voulait des informations, il n'y avait qu'une solution.

-Oui, mais je croyais que tu voulais qu'on mène notre enquête de notre côté ? interrogea Sarah,ayant suivi le fil de ses pensées.

-Je le croyais aussi... Mais je me rends compte - et je sais bien que toi aussi - que nous n'irons pas très loin si nous n'avons aucun indice. Et je suis sûr qu'elle pourra nous aider.

-Elle ?

-Oui, enfin Laura et Patrick.

-Et Lucian et Victoire ? questionna de nouveau la jeune fille, étonnée qu'il ne les cite pas.

-Je ne préfère pas les tenir au courant de notre présence.

Un bruit étouffé du côté de Sarah le fit se retourner vers elle, surpris.

-Quoi ?

Elle le fixait avec des pupilles rondes comme des ballons.

-Tu comptes retourner chez Laura, là où, accessoirement, Lucian et Victoire vivent, mais sans leur annoncer que tu es là, en vie et que tu n'es pas mort sous les coups de Gayl ?

Léo déglutit. Dans sa question il ressentait une sorte d'amertume, ainsi qu'une accusation. Sur quoi ? Il s'en doutait et savait qu'elle avait raison. Mais pour lui, il était primordial que ses amis ne sachent pas qu'il était en vie.

-Mais pourquoi ?

Il souffla et passa une main sur son visage fatigué. Dos contre le mur, il regarda droit dans les yeux sa compagne, et vit une lueur d'incompréhension qu'il espérait pouvoir combler.

-Je veux les protéger. Moins ils en savent, mieux c'est.

Sa collègue se leva, épousseta son pantalon qui n'avait pourtant aucune poussière, et s'avança vers le garçon qu'elle aimait.Posant une paume douce sur sa joue, elle la caressa du bout des doigts.

-Léo, tu sais que tu te fais du mal à dire ça ? Leur faire croire que tu es mort et la pire chose que tu peux te faire, et en conséquence, à eux aussi.

-Je sais. Mais tu comprends, je veux les protéger au maximum. Si jamais on nous suit lorsqu'on ira là-bas et qu'ils ne sont pas au courant qu'on est là, ça les protégerait. Je ne veux pas qu'il leur arrive malheur...

-Les protéger de quoi, exactement ?

-Eh bien... S'ils n'arrivent pas à nous rattraper, ils se rabattront sur eux et...

Il déglutit, mal à l'aise dans ses explications.

-Et, reprit-il, ils seront sans doute enlevés et interrogés pour savoir où nous sommes. Comme ils n'auront aucune réponse...

-Ils les tortureront encore plus ! s'insurgea sa collègue. Te rends-tu compte de ce que tu dis, au moins ?

-Bien sûr que oui ! Je sais ce que je dis, et je sais aussi que c'est une bonne idée.

Malgré le fait que sa voix était assurée, il en était moins du côté de son corps. Les signes ne trompaient pas : ses doigts passaient à intervalles réguliers dans ses cheveux ; il faisait les cent pas ; des gouttes de sueur perlaient sur son cou ; il sentait sa résolution battre en flèche.

Le son d'une voix [En cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant