J'ai 4 ans, me voilà grande. Je marche et je parle très bien. D'ailleurs quelque fois, mon vocabulaire est plus riche que cela de ma mère. Il faut que je veille à ne pas la mettre en défaut et rester avec un vocable adapté à mon âge !
J'ai gagné en autonomie depuis que je marche et que je suis propre.
J'ai fait connaissance avec les jumelles Lili et Margot dite Margotte qui sont trop cool.
On se tape des délires dans le bac à sable en s'inventant de histoires.
Je suis toujours un homme et mon jeu est de draguer les deux sœurs qui vivent ensemble. Dans nos histoires, je m'appelle Marc et je vends des voitures. Elles s'inventent des métiers comme styliste ou maîtresse. Bref des vraies filles !
Un jou, j'ai décrété que j'étais un super héros et que mon pouvoir était de le rendre les gens soumis à mes désirs. C'est ainsi que j'ai demandé à Lili de faire faire l'équilibre à sa sœur et comme Margote était trop lourde, Lili a lâché sa sœur. Ce que je n'avais pas prévu, c'est que Margotte allait tomber sur une pierre et se couper l'arcade sourcilière. Bilan, 4 points de souture et une bonne fessée pour moi.
Margotte et Lili étaient fâchées après moi pendant 3 jours.
Une autre fois, j'ai dit à Lili que j'avais un pouvoir d'endormir les gens. J'avais pris des somnifères à ma mère en cachette que j'avais fait fondre dans du jus d'orange. J'en avais proposé à Lili et le te temps de faire mon show, cette dernière s'est endormie devant sa sœur. Margotte était émerveillée par mon pouvoir. Bien sûr, je lui ai demandé de garder ce secret pour elles. J'ai monnayé mon pouvoir contre quelques services pendant plusieurs jours. Ainsi elles ont accepté de me donner des bonbons, de voler un rouge à lèvres à leur mère ou encore de me donner des habits de poupée.
Puis un jour où je devais refaire l'expérience de capacité d'hypnotiser, je me suis trompée de pilule. J'avais pris la contraceptive de mère et non son somnifère.
Non seulement Margotte ne s'est pas endormie mais elle a été malade. Après avoir été questionnée par leur mère qui voulait comprendre ce qui se passait, elles ont craché le morceaux.
Cette histoire est revenue aux oreilles de ma mère qui n'a pas apprécié la plaisanterie, croyez moi. Elle a décidé de m'interdire de repas avec la famille et de me priver de dessert pendant 10 jours. Moi qui suis gourmande, c'était un vrai coup bas.
J'ai décidé de riposter. C'est alors que j'ai pris l'habitude, d'aller me faufiler chaque fois que je le pouvais pour aller voir mes voisins et manger des fraises dans leur jardin l'été ou encore chiner des crevettes ou langoustines à l'heure du midi. Dédé n'avait rien perdu de ses bonnes habitudes et ancien pêcheur, il avait ses entrées à la criée et pouvait négocier à bon prix de bons produits. Mon palet ne se trompait pas. Faut dire que ma mère avait des qualités mais celle de la cuisine.
Nini la femme de Dédé, faisait des gâteaux de folie. Mes petits bourrelets étaient le fruit de ses savoureux mets.
Avec eux, je vivais des moments de joies et d'amour. Ils n'avaient pas eu d'enfants et me choyait à leur façon. Pas de jeux, de cadeaux mais des attentions qui valaient de l'or. Mes parents étaient trop occupés à travailler pour s'occuper de me donner ça.
J'étais l'aînée mais très vite je devais faire la grande pour laisser la place aux suivants. Pas le temps de s'attarder. De quoi se plaindre puisque j'avais de quoi manger, des jeux, une maison et de vêtements propres et beaux. Est ce le plus important ?
Tant pis, à tout ça je répondais par des bêtises car c'est ce que je savais le mieux faire.
Mon frère est arrivé et il pleurait tout le temps. Un vrai pignou pour le faire taire, ma mère lui donnait du pain sec. Il bavait et n'était pas très dégourdi. Jouer avec lui n'était pas simple car il comprenait tout de travers et n'était pas perspicace, aussi ce fut mon souffre douleur de prédilection.
Après l'épisode des somnifères, les jumelles ont décidé de se méfier de moi et il fallait bien que je trouve une personne pour supporter et tester mes supplices.
Il a longtemps été une petite chose sans importance jusqu'à ce que je découvre qu'il pouvait m'aider à draguer plus facilement mais nous n'en sommes pas là.
Je passais donc mon temps entre le bonheur d'être avec Dédé et Nini, la complicité avec Margotte et Lili et la joie d'embêter mon frère.
Mes parents passaient beaucoup de temps à travailler mais s'occupaient bien de nous. L'argent ne coulaient pas à flot mais ils veillaient à respecter des règles de vie qu'ils s'étaient donnés : le mois était rythmé par un week end musée, un week end promenade, un week end visite des grands parents et un week end au choix des enfants.
Les semaines avaient la saveur d'être identiques :
lundi, raviolis
Mardi, pâte
Mercredi, galettes
Jeudi, tarte
Vendredi, carottes Vichy avec du poisson
Le midi c'était nounou ou cantine donc pas de repas à la maison
L'angoisse de ma mère : les vacances!
Ah, que de mensonges de maux de ventre pour ne pas manger et aller chez Nini afin d'éviter les boites de conserve de ma mère....
Mais cette organisation était bien rodée ainsi cela lui évitait du stress. L'organisation était son maître mot. D'ailleurs, j'ai vite compris que je la stressait beaucoup voire trop.
Elle avait une maladie qui lui occasionnait des crises qui l'empêchait de marcher quand elle stressait de trop. La sclérose en plaque avait sévit sur ma mère. Cette maladie était apparue après ma naissance et mon caractère intrépide ne faisait que de causer des soucis à ma douce mère. Un soir, j'ai entendu mon père qui voulait me mettre en garde chez ma grand mère. Cette vieille bique qui me trouvait trop grosse, trop moche et avec qui je n'avais aucune affinité. Pire depuis, l'épisode de ma maternité, elle ne m'aimait pas. Au moins, on n'était en phase au moins sur ça.
Mon dieu, comment faire pour échapper à ce départ. C'est dur quand même.
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Et si on savait tout...
General FictionJ'avais tout prévue, mon sexe, ma venue dans ce nouveau monde, ma famille... ou presque.