Qu'un écran

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J'ai observé ces fissures sur l'écran durant un temps indéfini. Je voyais tout les effets de l'impact sur le verre autrefois intact. Les aléas étranges du verre brisé et la puissance du choc à l'endroit atteint. Une sorte d'étoile abîmée s'y dessinait pour se finir en longues fêlures. Le verre pouvait être changé mais il ne serait plus le même, ce verre abîmé venait de finir son existence à cause d'un simple choc. J'y voyais une représentation étrange, comme un symbole. Cet affrontement entre l'objet émit et la vitre immobile, j'y voyais une métaphore de la vie. Je voyais cet écran figé, incapable de se sauver tel une représentation de mon destin, de ma destinée. Je me voyais naître et être dotée de cette vie que je n'avais pas forcément choisie, que je n'aurai pas le loisir de pouvoir écrire. Je me voyais la vitre et je voyais le projectile tel les épreuves auxquelles on ne peut échappées. Celles qui sont écrites et faites pour nous bousculer, nous abîmer. Celles qui nous font grandir violemment, celles qui font les leçons que l'on oubliera jamais. Celles qui laissent des traces indélébiles. Je voyais les crevasses formées comme les pensées qui suivent ces événements qui nous troublent, comme les conséquences de leurs existences. Je voyais ces branches comme les chemins que l'on peut empruntés mais qui sont tous déjà tracés. Je visualisais l'infime instant entre le lancé et l'impact comme le doute qui nous étreint si souvent dans ces moments marquants un tournant. Je voyais dans cette action destructrice beaucoup trop de ressemblance avec la vie. Je comprenais que le sens de celle-ci  était simple mais que l'on ne veut juste pas l'avoir compris. Je réalise que l'on est tous incompris face à ce qui est défini.

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