Chapitre 55

31.5K 2.1K 90
                                    

Isadora s'était habillé avec l'une de ses anciennes robes. Son corps maigre flottait dans le tissu. Adélie lui tenait compagnie depuis le début de la mâtiné mais les deux jeunes femmes ne parlaient pas. La reine brodait tandis que sa belle-sœur lisait.

« Je sais que je dois rester caché pour le moment mais j'aimerais voir Batiste, je ne l'ai qu'aperçut lors de son retour... »

Isadora avait prit la parole mais quand elle prononça le nom du puîné de la famille royale, Adélie sursauta.

« Que ce passe-t-il ? Ne me dites pas qu'il est déjà reparti en mission ? »

La jeune fille avait posé son livre. Une goutte de sueur coula le long de l'échine de la Reine. Adélie ne savait que répondre. L'exécution de son frère était en grande parti sa faute. Elle venait à peine de regagner la confiance de la sœur de son époux et voila qu'elle devait lui annoncer cette horrible nouvelle.

« Je... Je suis terriblement désolé de vous apprendre cela ainsi mais votre frère Batiste est décédé... »

Adélie avait tenté de masquer toutes ses émotions en vain. Elle avait refoulé un sanglot en prononçant son prénom. Même si la folie s'était emparée de lui, il avait été durant ses dernières semaines avant de sombrer un formidable ami pour la jeune femme.

Isadora avait fermé les yeux. A la surprise de la Reine, elle ne pleura pas, elle n'était même pas en colère. C'était comme si le corps de la jeune fille était anesthésié et qu'il ne pouvait plus ressentir aucune douleur morale tant la douleur physique qu'elle avait subit l'avait affectée.

Adélie posa sa main sur celle de sa belle sœur mais celle-ci la retira immédiatement et reprit sa lecture.

Victoria se pavanait dans le boudoir. Elle souhaitait faire du mal à sa nouvelle belle-fille, lui faire payer son accensions. Elle avait rapidement compris que le principal motif du mariage royal avait été l'amour que son fils et Adélie se portait. La mère du Roi avait donc eu une idée, elle voulait faire vivre à Adélie, l'enfer qu'elle-même avait vécue.

Des tables de jeu de carte avaient été installées dans les salons. Tous les nobles de la cour, homme et femme s'y amusaient. Victoria saluait quelques barrons et duchesses. Soudain elle repéra sa proie.

Sidonie était une jeune femme d'une grande beauté, son visage fin n'égalait peut être pas celui d'Adélie, mais il avait de quoi rendre jalouse bon nombre de femme. Elle était devenue depuis peu de temps la marquise de Varney. Le tragique décès de son père de marquis de Varney suite à une longue et douloureuse maladie avait projeté sa fille à la cour du palais.

La jeune femme avait la peau aussi pâle qu'un lys et ses cheveux châtains étaient relevés dans un chignon à la mode ces temps ci. Sidonie jouait aux cartes accompagnée par un duc et sa femme.

Victoria se pencha sur son épaule pour lui chuchoté de la suivre à l'oreille. La jeune femme âgée de 16ans avait toujours fait preuve d'une grande politesse. Elle s'excusa en souriant au couple et suivit pieusement son ancienne Reine.

Elles s'installèrent dans un salon privé.

« -Puis-je vous aider votre Altesse ? demanda poliment Sidonie en s'asseyant.

-Plus ou moins, répondit Victoria en sirotant un thé, j'aurais bien un service à vous demander en effet, un service qui sera bénéfique pour vous bien entendu, il vous permettra de monter les échelons de la cour pour en arriver pratiquement au sommet. »

La jeune femme se pencha en avant, les sourcils froncés.

« -Je vous écoute, dit-elle dubitative

-Comme vous le savez, notre Roi est maintenant marié, il va donc bientôt choisir des maîtresses ou du moins, sa favorite. Je vous demande donc de devenir son amie pour qu'il vous choisisse par la suite comme favorite.

-Votre Altesse, si je puis me permettre, je n'aspire pas à être la maitresse de mon Roi, je rêve d'un mariage d'amour. De plus ma dot étant très importante, je ne souhaite pas la salir avec des naissances de bâtards.

-Vous ne mesuré pas l'importance et le poids que vous aurez une fois favorite du Roi. Personne ne pourra plus contester vos dires et votre dot s'alourdira surement avec les cadeaux que sa Majesté vous fera. Essayez au moins de devenir son amie et nous verrons ce qu'il adviendra.

-Je le ferrais pour vous votre Altesse mais je ne peux rien vous promettre.

-Alors allez-y ma petite, et soyez la meilleure des amie possible pour notre Roi »

A contre cœur Sidonie se mit à la recherche du Roi.

Gustave errait dans la bibliothèque. La venue de sa sœur avait accaparé son esprit. Il se devait de remercier sa femme pour l'investissement qu'elle mettait dans le bien être d'Isadora.

Soudain la porte s'ouvrit. Le Souverain reconnu la jeune marquise de Varney. Il avait assisté aux obsèques de son père quelques mois plus tôt. Reprenant son masque de souverain, il la salua.

« -C'est une merveilleuse journée pour la lecture n'est ce pas ma Demoiselle ?

-Vous avez bien raison votre Majesté. J'aime beaucoup les pièces de théâtres françaises.

-Figurez vous que moi aussi je les affectionne particulièrement. Souhaiteriez vous que nous en lisions une ensemble ? »

L'entrain du Roi pour le théâtre français était si grand qu'il se laissa guider par la jeune femme à la voix si mélodieuse.

Après deux heures de lecture, Sidonie se rendit compte que le Souverain avait complètement oublié la notion du temps. Elle avait appris au boudoir que pour séduire un homme, il ne fallait pas être à son entière disposition.

Ainsi la jeune femme referma l'ouvrage subitement.

« Votre Majesté, je suis mari mais le temps à passer si vite que je suis en retard au boudoir. Je devais broder avec mes amies, pardonnez moi cela ne doit pas vous intéresser. J'ai passé un agréable moment Sir. »

Sidonie replaça le livre dans une étagère et s'apprêtait à sortir quand le Souverain reprit la parole.

« Je vous attendrais demain à la même heure, vous ne pouvez pas me laisser en plein milieu d'une pièce ainsi. »

Ils se sourirent et la jeune femme quitta la pièce, triomphante. 

Mon Roi [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant