Οδυσσεύς (CaptainSwan Divergence)

1 - Petit ange

Trois mois. Onze centimètres. Une quarantaine de grammes. Deux petites oreilles. Deux paupières sagement closes. Dix minuscules doigts recroquevillés en deux puissants poings prêts à défendre le monde. Un battant avant l'heure. Ou une battante!

Trois mois. Un ventre joliment arrondi qu'on ne peine à apercevoir. Une voix délicieuse qui résonne à ses petites oreilles. Puis une autre plus grave et à la fois toute aussi belle que la première. Une douce caresse. Un rire harmonieux.

Petit ange. Un frisson la parcourt de la tête aux pieds la première fois qu'il le prononce. C'est le surnom qu'il donne au futur Jones, en attendant de connaître son sexe.

Petit ange. Si simple et pourtant si affectueux. Il s'adresse directement à lui. Ou à elle. Lui raconte ses journées. Lui parle d'elle pendant qu'elle écoute attendrie. Il lui décrit leur mariage, leur rencontre. Tout (enfin presque, il est encore trop jeune pour certains détails!)

Killian et Emma Jones ont appris qu'ils auraient un enfant il y a de cela cinq semaines. Elle se souvient des larmes brillantes de joie dans les yeux de son mari, de la froideur de ses bagues - de son alliance - sur son ventre encore légèrement plat. Depuis, il s'endort chaque soir la main au plus près de leur enfant. Il l'aime déjà tant, elle ne peut douter une seule seconde qu'il sera un merveilleux père.

Il se souvient de son rire mélodieux lorsqu'il l'a faite tournoyer dans les airs en apprenant la superbe nouvelle. Depuis, elle s'endort chaque soir plongée dans des articles sur la grossesse. L'évolution du bébé. Les précautions à prendre. Les aliments à laisser de côté. Elle n'a pas élevé Henry, ça a laissé une marque en elle, à tout jamais. Elle ne sait pas comment faire, elle a peur, elle appréhende alors elle gobe le plus d'informations possibles. Mais lui sait au fond de lui qu'elle se débrouillera parfaitement bien avec leur petit ange.

Très vite, il se joint à elle le soir, devant l'écran magique - l'ordinateur, oui voilà c'est comme ça que ça s'appelle - à lire tous ces conseils qui, après tout, ne peuvent être qu'utiles! Emma en note quelques uns et le lendemain il les retrouves placardés un peu partout, à portée de vue. Comme un rappel. Un rappel qu'elle n'a jamais fait ça et qu'elle ne veut commettre aucune erreur, qu'elle est terrifiée à l'idée que quelque chose arrive au bébé par sa faute. Elle ne veut pas prendre de risque, place toute sa confiance en ces post-it au lieu de la placer en elle.

Alors il la rassure parce que lui a confiance en elle, rien ne pourrait consumer la foi inébranlable qu'il a en elle. Il pose ses lèvres sur son front, joue avec les mèches qui se sont échappées de son chignon un peu trop sur la gauche. Puis il se met sur ses genoux (non, pas pour la demander en mariage, c'est déjà fait!) relève délicatement le t-shirt qui recouvre le cocon d'amour dans lequel se trouve leur enfant et lui murmure à l'oreille :

- Dis à maman que tout va bien se passer, Petit ange. Dis-lui qu'elle se fait du souci pour rien. Que tu arriveras dans quelques mois avec le plus enchanteur des sourires et en excellente santé. Et dis-lui qu'elle est et restera une incroyable maman super trop géniale.

Pour finir il l'embrasse.

C'est ainsi qu'ils passent ces cinq premières semaines : à lire des articles, coller des post-it aux endroits les plus inimaginables, calmer les peurs de l'autre, se préparer matériellement et mentalement et enfin s'aimer. Mais ils ont peur qu'un autre méchant ne débarque et menace la vie de leur progéniture (bah oui on est Storybrooke, faut s'attendre à tout).

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- Je sais ! Pourquoi pas Anakin? propose Henry en finissant son yaourt