LET IT GO

Tu te rappelles, ce matin, quand tu m'as dit :

« Je n'en peux plus de souffrir,

Je ne sais pas ce que je donnerais pour être enfin apaisée.

Sache que j'aurais déjà cessé de lutter si tu ne me l'avais pas demandé... »

Alors que tu replongeais dans un semi-coma,

Bercée par le dernier soulagement que t'accorde encore la médecine,

Âbimée dans les royaumes enchantés de la morphine,

Je n'ai cessé de repenser à tout ça.

Pour la première fois, je me suis interdit de songer

« Je ne la laisserai pas faire ça »

Pour la première fois, j'ai envisagé

Que je ne pouvais pas te garder à tout jamais là.

Je me suis débattu si longtemps avec cette idée !

Je ne voulais pas être abandonné,

Celui de nous deux qui resterait.

Et, désespéré, je me suis mis à pleurer.

Mon chagrin a fini par se tarir,

Pendant que mon cœur, lui, continuait à mourir.

J'ai su nous étions arrivés au moment où tout devait se finir,

Et j'ai attendu de voir tes beaux yeux s'ouvrir.

Et voilà qu'à présent, tu poses sur moi ton regard,

Et je sais que je ne peux plus reculer, qu'il est déjà trop tard.

Alors, j'attrape tendrement tes deux mains,

Et me résigne à te parler une dernière fois de demain.

Voilà ce que je voulais te dire :

Tu as le droit de lâcher prise.

Je n'ai plus le droit de te retenir,

Sache désormais que ce n'est plus moi, mais les étoiles, que tu vises.

Sur tes lèvres s'est épanoui le plus beau des sourires,

Ta lutte acharnée pouvait enfin s'évanouir.

Peu de temps après, la Dame en Noir s'est approché,

Nous laissant respectueusement échanger un dernier baiser.

Une seconde de silence, un, deux, trois bips sonores,

Je sens que ma vie peu à peu se décolore.

Un bruit continu, un, deux bips sonore,

Entre nous, le silence est d'or.

Un bruit continu, un seul bip sonore,

Sache une dernière fois que je t'adore,

Une longue plainte continue...

Et ma vie sans toi continue.