Chapitre 35

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Des flammes, des hurlements, des coups.

-Partez mes fils, et ne vous retournez pas. Cette voix de femme, si douce, si apaisante... C'est la voix de ma mère.

Du haut de mes cinq ans, je ne comprends pas ce qu'elle me dit, seulement le fait que je dois m'enfuir. J'ai affreusement mal à la main gauche, mon symbole est déchiqueté... Mon père a encore tenté de l'effacer une nouvelle fois à l'aide de ciseau, mais il finit toujours par cicatriser.
Le garçon qui m'accompagne est plus vieux que moi, il doit avoir huit ou neuf ans. Il a la même marque moi, mais sur sa main droite. Mon père lui a aussi tailladé la main, mais il n'a pas l'air de souffrir... Lorsque son regard se pose sur moi, il me fait frissonner, il est inquiétant.

Lorsque l'on s'approche des escaliers, on découvre un homme au visage brûlé, un couteau à la main, faisait barrage entre nous et la porte.
C'est le garçon qui passe en premier en premier, il fait vraiment chaud dans la maison, le salon est entrain de se faire ravager par les flammes.

-Cours FLOYD, COURS. Hurle le garçon qui tente d'arrêter le couteau qui est au-dessus de son ventre.

Ma mère pousse un cri d'effroi en me poussant, je dévale les escaliers en roulant sur le dos, je sens mes os du bras droits craquer, et les larmes me monter aux yeux.

Je me relève péniblement et pousse mon père pour qu'il relâche le garçon, mais du haut de mon jeune âge, il me repousse violemment en arrière. Ma tête cogne contre la pierre froide des escaliers me marquant à jamais à l'arrière du crâne.
Lorsqu'un cri strident retenti dans la maison, mon regard se dirige vers l'étage où se trouvait ma mère, qui se fait maintenant dévorer par les flammes.

Quand je reporte mon attention sur mon père et le garçon, mon père est à deux doigts de touché au but : le couteau se trouve à quelques centimètres du ventre du garçon.
Ce dernier me regarde, et sourit gentiment, une larme à l'œil et me dit : - Cours petit frère, soit fort.

Et j'avais abandonné mon frère au main de cet homme sanguinaire. Cet homme qui devait nous protéger, nous aimer. Nous étions ces enfants, la chair de sa chair. Mais pour lui nos marques faisaient de nous des abominations de Satan, alors il a mit le feu à la maison pour nous faire brûler. Il a fait périr ma famille, ma mère, mon frère...
Et lorsque je m'endors, c'est l'anéantissement de ma famille que je revis.

Alone ~ I. Le dernier dompteur de DémonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant