Les genoux collés à sa poitrine et le menton posé sur ces derniers, Victoire regardait dans le vide. Après la discussion mais surtout la révélation de sa grand-mère, elle ne savait plus comment réagir.
Bien évidemment, elle était toujours énervée contre elle, mais au fond d'elle, elle savait que cela ne durerait pas. Elle aimait trop la vieille femme pour lui tenir rigueur bien longtemps.
Et puis, un fait non négligeable : c'était la dernière personne vivante de sa famille qu'il lui restait, avec son grand-frère Patrick. Et elle tenait à ce que cela reste ainsi. Elle savait que si elle perdait l'un des deux, elle ne s'en remettrait jamais. Son frère avait toujours été un pilier dans sa vie, même lorsqu'il avait disparu. Certes, cela avait été une période atroce et difficile à surmonter, mais lorsque les choses allaient mal, une pensée pour lui, l'avait toujours aidée à remonter la pente.
Et sa grand-mère avait toujours été là lorsqu'elle se sentait seule et démunie face à l'absence de Patrick. Mais maintenant elle comprenait pourquoi : Laura savait que le jeune homme n'était pas mort, bien au contraire. Et même si elle ne pouvait pas le dire, elle tâchait de garder une lueur d'espoir, même si sa famille n'était censée ne jamais le revoir.
Laïssa, où es-tu ?
La brune sentit une brise la caresser, et su que son amie était là, en elle.
Tu m'autorises enfin à venir te parler, répliqua cette dernière, d'une voix amère.
Victoire hoqueta. L'autoriser à revenir ? Mais elle ne lui avait jamais dit de partir !
Souviens-toi, lors de ton affrontement avec Dérek, dans la salle de classe. Tu m'as virée d'un mouvement de la main, comme si je n'étais rien pour toi qu'une poussière guidée par le vent.
Dans les paroles de Laïssa, elle ressentait toute la hargne que son amie essayait d'émettre. Elle se sentit soudain très mal à l'aise.
Pardonne-moi, Laïssa, ce n'était pas ce que je voulais, tu le sais.
Pas toi, le Mal.
Un glaçon passa dans la gorge de la jeune fille. Les jambes à plat, elle s'allongea sur son lit et regarda le plafond.
Comment je peux faire pour le vaincre ? Je n'en peux plus de devoir me battre chaque jour contre lui. J'ai assez d'un combat contre Reïkan, pas besoin d'un second contre moi-même ! s'énerva-t-elle.
Laïssa s'accorda quelques minutes de silence, pendant lesquelles Victoire réfléchissait à une solution.
Tout cela, il faut que tu le vois avec ta grand-mère. Elle seule a les réponses.
Oh non, hein ! Je crois que j'ai eu ma dose de révélation pour la journée !
Et pourtant, elle peut t'aider à enlever cette part d'ombre en toi. Bien sûr, le plus gros du travail te reviendra, mais la base te doit être apprise.
« Le gros du travail ». Il est vrai que depuis le début, je me tourne les pouces, railla-t-elle.
Ne sois pas mauvaise à ce point, Victoire ! Tout le monde tente de s'en sortir avec les moyens du bord ! Ta grand-mère a certes caché un lourd secret, mais ça ne fait pas d'elle la méchante : elle a juste voulu vous préserver, toi et Patrick.
Oui, pardon, concéda-t-elle, je suis un peu sur les nerfs, en ce moment.
Ce qui est compréhensible, compléta Laïssa.
Attends, attends. Tu as dit quoi juste avant ?
Euh... que c'était compré....
Non, non ! Comment sais-tu que Laura cachait un secret, si tu n'étais pas là depuis la confrontation avec Dérek ? questionna-t-elle, soucieuse.
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Le son d'une voix [En cours de correction]
ParanormalA l'âge de seize ans, Victoire n'a pas la vie dont elle rêve. Durant toute son enfance, elle a entendu des voix lui chuchoter à l'oreille. Elle pensait parler à un ami imaginaire. Mais cela allait bien plus loin que ça.Maintenant qu'elle a grandi, e...