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Le dortoir, comme l'appelait Alby, était des hamacs accroché sous des toits en bois. Un hamac fut attribué à Jenny qui sentant la fatigue peser sur ses épaules, s'empressa d'enlever ses chaussures et de s'installer dans le bout se tissu. Elle soupira une énième fois depuis le début de la journée et ferma les yeux. Et elle fut projetée dans ses souvenirs.

Du feu, des monstres, des gens qui hurlent, la maladie... voilà ce que lui montrait son passé.

La jeune femme s'entendait gémir, parler, remuer dans son hamac. Mais elle ne pouvait ouvrir les yeux. C'est comme si elle était emprisonnée dans son rêve, ses souvenirs. Elle était paralysée.

Après une lutte acharnée et douloureuse contre son passé, Jenny réussit tout de même à ouvrir ses yeux bleus en sursautant, transpirante, respirant difficilement. Qui étaient ces gens au visage si familier, qui hurlaient de douleur ? Pourquoi la terre brûlait-elle ?

Jenny secoua la tête, froncant ses sourcils et mettant ainsi fin à ses pensées avant de sortir de son hamac, les jambes tremblantes et d'enfiler ses chaussures. Les Blocards dormaient encore. Alors que la jeune femme marchait d'un pas lent dans le Bloc, toutes sortes de questions asseyaient son esprit. Pourquoi ne se souvenait-elle de rien ? Pourquoi était-elle ici ? Etait-ce un endroit spécial pour personne amnésiques ? Non, elle n'avait pas le sentiment d'être malade. Mais est-ce que les personnes atteinte d'Alzheimer ressentaient-elles leur maladie ? Etait-ce une prison ? Elle n'avait pas l'impression d'avoir fait quelque chose de grave, de mal. Et puis si c'était le cas, elle s'en souviendrait sûrement... non ?

Au bout d'un temps de marche et de questions sans réponses, elle sentit une présence derrière elle. Quelqu'un la suivait. Elle se retourna et fit face à Alby.

- Du calme, je t'ai fais peur ? Excuses-moi, dit-il en mettant ses mains devant lui.

Jenny le fixa d'un oeil méfiant mais aussi interrogateur. Que lui voulait-il ? En guise de réponse, le garçon s'approcha d'elle et lui tendit un couteau. La jeune femme eut un mouvement de recul, mettant ses mains en avant. Alby s'avança vivement et lui attrapa le poignet avant de poser le couteau dans la paume de Jenny. Cette dernière souffla et suivit Alby à travers le Bloc. Ils finirent par se retrouver au pieds d'un des quatre grands murs qui entouraient le Bloc. Jenny s'approcha et distingua plusieurs noms gravés dans la pierre: Alby, Minho, Newt, Frypan, Winston, Gally, Jeff, Clint...

La jeune femme jeta un œil à Alby qui il lui fit un signe de tête. Elle soupira et s'avança avant de commencer à graver son nom, lettres par lettres, à une place libre. J.E.N.N.Y. Ces cinq lettres étaient la seule véritable choses la concernant dont elle se souvenait.

Lorsqu'elle eut finis, Alby reprit le couteau et lui fit signe de le suivre. Jenny ouvrit la bouche mais les mots restèrent une fois de plus en travers de sa gorge. Elle avait tant de questions à poser, et elle était sûre qu'Alby possédait la plus part de ses réponses.

Soudain, un bruit attira son attention. Les Portes du Labyrinthe s'étaient ouvertes et deux garçons s'engouffraient dans les couloirs. Ce devait être des coureurs. Jenny était tellement hypnotisée par cette scène qu'elle ne fit pas attention là où elle allait. Et bien évidemment, elle percuta quelqu'un. Ce quelqu'un se révélant être Newt.

- On dirait que tu adores me rentrer dedans, lança le blond en rigolant. Tu as marqué ton nom ?

Jenny acquiesça en se mordant la lèvre inférieure.

- Je te souhaite un bon séjour parmi nous alors, continua-t-il.

Jenny fronça les sourcils. Cette phrase sonnait comme s'il y avait une possibilité qu'elle parte. Mais pourquoi partirait-elle ? Elle ne savait pas où elle se trouvait et même si c'était le cas, elle ne pourrait pas s'enfuir. Son amnésie l'en empêcherait.

Newt dû voir qu'elle ne comprenait pas ce qu'il voulait dire, puisqu'il s'empressa d'ajouter en rougissant:

- Euh... je veux dire que tu restes en vie. Que tu ne fasses pas une connerie qui te couterait la vie. Mais en tout cas, j'espère que l'on pourra être amis.

La jeune femme esquissa un sourire ce qui eut l'air de rassurer le garçon. Elle l'aimait bien.

Dans la matinée, la jeune femme fut envoyée chez les Trancheurs pour voir s'il s'agissait de la tâche qui lui conviendrait. Le Maton, était Winston.

Winston lui expliqua comment l'on mettait fin à la vie des animaux et comment on les préparait pour ensuite les donner aux cuistots. Ce travail ne l'enchanta guère et Winston s'en rendu compte. Jenny manque de vomir plus d'une fois et elle a tourné de l'œil deux fois.

Son deuxième stage fut chez les bâtisseurs. Et le maton c'était Gally. Jenny ne fut pas enchantée et lui non plus apparemment, mais ils firent quelques efforts pour collaborer. Gally lui montra comment assembler deux planches et construire un petit abri. Jenny faillit perdre un doigt avec la scie et un autre à manqué de finir en crêpe à cause d'un coup de marteau. Elle s'est aussi cassée la figure en trébuchant sur des planches. Bâtisseur, ce n'était pas le travail qui lui convenait.

On l'envoya alors chez les cuistots. Le maton était Frypan. Enfin quelqu'un qu'elle connaissait ! Frypan lui montra comment faire cuire de la viande (fraichement découpée par notre ami Winston). Frypan lui montra aussi comment éplucher des légumes et les découper. Mais apparemment, elle avait du mal à éplucher les patates. Elle mit cinq minutes à en éplucher une alors que son ami en éplucha trois. Frypan lui dit le plus gentiment possible, que cuistot n'était peut être pas approprié pour elle. Jenny lui donna une petite tape sur l'épaule pour lui dire que qu'elle comprenait.

Puis elle partit chez les sarcleurs, agriculteurs en gros. Newt en faisait partie. Le maton était Zart. Un garçon grand, brun avec le visage allongé et des yeux tombants. Il lui montra comment retourner la terre et planter les graines, puis il la laissa se débrouiller pour accrocher des plantes grimpantes à des bâtons. Jenny prit une ficelle et commença à accrocher la première partie de la plante mais son nœud était une véritable catastrophe. Elle le défit une bonne dizaine de fois sans parvenir à le faire correctement. Au bout de la millième fois où elle faisait ce nœud, une voix lui souffla à l'oreille :

-À l'évidence, tu ne t'y prend pas très bien.

Jenny sursauta et se retourna vivement, manquant de faire tomber la personne. C'était Newt. Le blond s'approcha et prit la ficelle des mains de Jenny. Il lui montra comment faire le nœud plusieurs fois avant de la laisser le faire.

-Bah voilà, tu y arrives, lui dit-il lorsqu'elle réussit à faire son noeud.

Le blond lui sourit et Jenny le lui rendit. Ils restèrent un moment à se regarder l'un et l'autre. Jenny en profita pour examiner son visage. Il avait l'air... heureux ? Newt ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais se ravisa. Puis Zart arriva et le blond partit. Le maton avait l'air assez content de Jenny.















Un Labyrinthe, des prisonniersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant