Il marchait près du canal du midi , l'atmosphère était légère il était proche de huit heure , le crépuscule approchait , aucune présence humaine dans les alentours, l'herbe était déjà grasse et perlée de rosé cristallisée, les cygnes se nettoyaient leurs plumes blanches après leur érintante journée passée à chercher des morceaux d'algues à mi-profondeur. L'automne, la saison ou les eaux sont limpides ou les larges feuilles des platanes tapissent l'eau tel un linceul épais.
C'est ici qu'il s'assit , se mouillant les pieds sur la rive, il faisait fréquemment cela lorsqu'il revenait de l'école, le jeune Nicolas...
Sa maman l'attendait déjà depuis deux bonnes heures mais elle avait l'habitude de ses retards. L'étourdi Nicolas s'amusait à jetter des petits cailloux sur l'eau enrager les cygnes, attirant les quelques gardons intéressés par les ondes. Ils avait froid dans l'ombre des grands arbres,son pantacourt détrempé, il décida alors de rejoindre sa mère pour le souper.
Son attention fût attirée par une petite tâche sombre qui le gêna sur le bord de l'oeil,à un mètre de profondeur dans l'eau. Intrigué il s'approcha de l'eau et vit que ce fut un simple galet. Non. Pour lui ce n'était pas un simple galet ,il le voulait, il éprouvait une attirance incomprise envers ce petit galet c'était le sien. Il admirait se petit cailloux qui autrefois avait fait plusieurs tonnes mais qui à traversé les âges et les rivières devalant la montagne noire pour arriver ici. Il se rapproche de la rive , tendit le bras dans l'eau glaciale d'automne ,la sensation de fraîcheur s'intensifia traversant sa colonne vertébrale s'accumulant dans le bas de son estomac. L'impression de béatitude due à l'endolorissement par l'air chaud post-orage qu'il éprouvait il y a peu se transforma au contact de l'eau en un déluge de peur morbide. Le miroir froid lui paraissait ténébreux mais il avait toujours l'objectif du cailloux devant, il fit une brusque avancée pour le saisir son bras entièrement dans l'eau lorsqu'il chuta dedans la tête en avant complètement tétanisé par la même impression de peur emplifiée par la fraîcheur aquatique.
Il ne savait pas ce qu'il venait de ce passer,il avait attraper le galet, il le tenait fermement dans sa paume. Il était encore dans l'eau,il voyait la cime des platanes ondulants , la notion du temps devenait de plus en plus abstraite au fur et à mesure que la terreur se dissipait. Il ne pensait pas à respirer mais il n'en éprouvait pas le besoin ,l'idée qu'il ait récupéré son objet le satisferait entièrement ,il ne sentait plus la fraîcheur de l'eau. La vision omnisciente de sa propre scène était pour lui une libération telle qu'il ne songeait même plus à son aspect physique. Il pouvait se voir au fond de l'eau les yeux vitreux ,il avait une impression de chaleur et de souplesse infini qui fit passer touts les autres états physiques pour une étreinte de glace. Il ne voudrait jamais revenir dans son corps.
Un bruit sourd vint vriller son esprit ,il vit sa mère, il était dans ses bras ou du moins son corps physique l'était...