XXIII-Je suis vivant

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Aujourd'hui, le soleil brille. Je marches sur le bord de la route et je crois que mes vieilles baskets vont bientôt me lâcher. Je soupire. L'air marin me fouette les joues. Déjà que je suis frileux... Heureusement que le printemps est là, vu que j'ai jeté toutes mes affaires en bas de cette stupide falaise! J'étais censé sauter juste après, mais je n'ai pas eu le courage de rejoindre mon frère. Conclusion: je risque bien d'avoir une pneumonie. Au pire, j'irais m'écrouler dans le hall d'un hôpital, comme dans les films. J'ai toujours rêvé de faire une entrée dramatique. 

Je lève mon pouce quand une voiture passe mais elle ne s'arrête pas. Peut être que j'ai vraiment l'air d'un Pervers Psychopathe Pas Très Sain d'Esprit finalement. En même temps, quel jeune normal se baladerait au bord d'une route, sans sac, avec un ours en peluche bicolore dans les bras? Aucun? C'est bien ce que je pensais. Je m'écroule sur une pierre sur le bord de l'autoroute et sors les deux photos que j'ai emmené. La première montre le visage de Faigel, souriante, comme toujours. C'est l'image que je veux garder d'elle. La deuxième est la seule de mon frère et moi encore intact. On a à peine quatre ou cinq ans là dessus. Mais nous sommes encore heureux, et c'est tout ce qui compte. 

Une quinte de toux me secoue. Ça doit être la centième fois aujourd'hui. Je crois que j'ai vraiment une pneumonie en fait. En même temps, quelle idée de génie j'ai eu! Partir de chez moi, abandonner Faigel, balancer mes affaires au pied de cette putain de falaise et dormir à la belle étoile en plein hiver. Quelle stupidité! Des fois, je me demande ce que pense ma mère et mon frère là haut... Surement de la honte. Ça ne m'étonnerais pas plus que ça. Quand je pense que mon connard de père a une vie bien tranquille avec sa femme et ses deux enfants! Ça me dégoute. Je ne sais toujours pas où je suis. J'ai beau demander, j'en ai toujours aucune idée. Ça risque d'être compliqué pour rentrer à la maison. Certaines nuits, je rêve que Faigel est là, avec moi. Mais, quand je me réveille, il n'y a personne. Elle doit se sentir vraiment mal. Et Alek aussi. 

Je me redresse mais ma tête commence à tourner. J'ai juste le temps d'entendre une voiture s'arrêter et le conducteur me demander si tout va bien avant de m'écrouler et de sentir l'obscurité m'engloutir. Quand je me réveille, je vois une infirmière et un docteur en train de discuter. Pour l'entrée dramatique et sensationnel à l'hôpital, je repasserais. À côté de moi, un vieil homme est assis, en train de répondre aux questions d'un policier. Quand j'essaie de parler, je me rends compte que j'ai un tube dans la gorge. Mon coeur s'emballe en même temps que la machine qui vérifie mon pouls. Tous les visages se tournent vers moi et le docteur commence à me parler calmement. 

"Monsieur, je suis le docteur Ginley. Vous êtes à l'hôpital. Ce monsieur vous a trouvé sur le bord de la route. Vous vous souvenez?"

J'hoche la tête. 

"Vous étiez frigorifié, presque en hypothermie, affamé et vous avez une pneumonie."

Et qui est ce qui avait raison?                                                                                                                                    

"Vous vous souvenez,ez de comment vous vous appelez?"

J'hoche la tête et il me tends un papier et un crayon avant de m'aider à me redresser. 

"Écrivez-le et notez le numéro de téléphone de quelqu'un qu'on pourrait appeler pour venir vous cherchez."

J'écris mon nom et mon prénom suivi du numéro de téléphone de Faigel. Tout le monde sort et je remercie silencieusement l'homme qui m'a sauvé la vie. Je vais rentrer chez moi, je vais revoir Faigel. Elle va m'en vouloir... Je vais essayer de rester calme en la voyant avec Milo, mais je ne peux pas garantir une neutralité totale dans mon comportement. Je risque bien de lui sauter à la gorge. 

Peut être que Faigel et sa mère voudront bien me garder chez elles? Je suis tellement heureux. Elle va venir me chercher. J'en suis sûr. Je m'endors enfin, l'esprit apaisé, la tête pleine de rêve et d'étoiles. Elle va venir me retrouver. 

*** 

Et voilà, c'est la fin. Je réalise pas trop encore que je viens de poser le point final de cette histoire. Ne me tuez pas pour cette fin ouverte! J'implore votre clémence. Enfin. J'ai encore beaucoup de personnages à qui je dois donner la vie. Je risque d'être bien occupé cette année. 

Ça fait même pas un an que j'utilise WattPad et j'ai l'impression de toujours avoir été là. Je ne sais même pas comment je faisais pour écrire avant. 

En tout cas, merci pour les votes, les commentaires et les menaces de mort par messages (vous vous reconnaissez les filles?). Ça m'a fait hyper plaisir! Je vous aime très fort et à bientôt sur une nouvelle histoire (si vous voulez continuer à lire ce que j'écris, bien sûr. Je ne force personne, hein?)

Bisous à toutes et à tous (s'il y a des gars)!

Helo49

Une étoile pour deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant