Nouveau départ

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"Maman... implorai-je
- Tu vas voir ça va être très bien, tu te fera plein de nouveaux amis... la voix de ma mère se brisa sur le dernier mot, il faut bien retourner à l'école un jour, personne ne te connait là-bas, c'est l'occasion de repartir de zéro, une nouvelle vie.
- Je ne veux pas de nouveaux amis...
- Je sais trésor, mais il le faut, tout va bien se passer tu verras."

Ma mère était debout derrière moi, mes cheveux étaient démêlés depuis un moment déjà mais elle continuait à y passer la brosse lentement. Toute la douceur d'une mère était réunie dans ce seul geste. Elle s'arrêta enfin et me pris dans ses bras, sa joue contre la mienne, me regardant dans le miroir de ma coiffeuse.

"Tu vas tous les faire craquer, dans deux jours je parie que tu auras une armée de beaux garçons à tes pieds."

Je fixais​ mon reflet dans la glace, mes longues boucles châtains claires encadraient le visage pâle qu'était le mien. J'avais encore pâli depuis cet été. Cet été... Je vis les larmes envahir mes yeux bleus et fit de mon mieux pour les refouler, lorsque je vis clair de nouveau, j'attrapai le noeud poudré posé sur mon meuble et m'en servis pour attacher derrière ma tête les mèches qui encadraient mon visage. Ma mère qui était restée derrière moi le caressa du bout des doigts.

"C'est le sien? Demande-t-elle
J'acquiesçai de la tête, fixant mon reflet, elle ne me ressemblait pas, mais depuis cet été, je la voyais chaque fois que je me contemplais.
- Si seulement Juliette était là...
- Je sais trésor, soupira ma mère, je sais..."

Elle me laissa seule dans ma chambre pour descendre préparer ses affaires pour le travail et nos déjeuners. Je me levai de la coiffeuse pour me placer devant le miroir à pied se trouvant près de la fenêtre. Là, j'inspectai chaque détail de ma tenue, de mon jean clair au chemisier rose que je portais, assorti au nœud de mes cheveux, en passant par mes Gazelles roses. Juliette adorerait, le mélange entre la dentelle du chemisier "à l'ancienne" comme elle le dit, et des baskets, la ravirait : "Élégance et confort ma chère" dit-elle, parfois elle ajoute même "femme mais pas martyr!" en repoussant une mèche de cheveux d'un geste théâtral et exagéré, comme sa voix. Aurait adoré, disait, l'aurait ravie et ajoutait... Parfois j'oublie d'en parler au passé.
Je regardai l'heure sur mon téléphone, 7h34, pris mon sac et descendis non sans réticences, me dirigeant vers la cuisine, où s'affairait ma mère.

"Ton déjeuner est sur l'îlot central, jambon-confiture, ton sandwich préféré! elle se tourna vers moi pour sourire de toute ses dents avant que son expression ne retombe quelque peu
Cela arrivait chaque fois, elle tentait d'être enjouée et pleine d'entrain, mais dès qu'elle croisait mon regard implorant elle ne voyait plus que ma souffrance. J'avais de la peine pour elle, ma mère faisait de son mieux pour m'aider à me relever mais rien n'y faisait, je m'empâtais comme un canard dans mon malheur. Elle avait raison, je devais aller de l'avant, et ne pouvais continuer à lui infliger ça. Je lui souris en retour,

- Génial! Ils vont pas en revenir que j'ai une mère assez cool pour me faire des sandwichs béton !

La forme était maladroite, mais visiblement ça lui fit plaisir que j'essaie.

- Tu utilise encore "béton" toi? Je croyais que c'était démodé depuis longtemps.
- Maman maman maman... dis-je en secouant la tête, comment une expression aussi béton que "béton";pourrait être démodée ? Et puis, ça n'a jamais été à la mode."

Elle rit, et j'avoue m'être un peu déridée aussi.
Béton est une expression que nous utilisions avec les filles pour décrire quelque chose de génial ou de super cool, enfin, vous voyez ce que je veux dire. À l'époque où nous l'avons inventée, nous cherchions une façon de nous moquer des jeunes "dans le vent" qui adoptaient n'importe quelle mode pourvue qu'elle soit stupide, même si l'origine ne l'est pas forcément, une mode finit toujours par devenir stupide. C'est Arya qui l'avait inspirée, à l'origine elle avait pensé à "macadam", mais on s'est assez vite rendu compte que ce n'était pas pratique, alors Juliette à proposé béton et nous l'avons adopté.

"Je t'ai ajouté un petit pain dans le sac pour la pause de dix heures, et une pomme pour le goûter, je ne sais pas à quelle heure tu finit aujourd'hui, tu auras ton emploi du temps au Lycée!
- D'accord merci!
- Prête?
- Ça change quelque chose?
- Non! elle rit en emballant son sandwich dans du cellophane, allez en route!"

Nous nous dirigeâmes vers la voiture de ma mère, une Audi toute neuve dont j'avais oublié le modèle. Je pris place sur le siège passager à l'avant, mon sac à dos sur les genoux. Je tressaillis​ quand le moteur démarra. Le Lycée Napoléon n'était qu'à vingt minutes en voiture de notre nouvelle maison, enfin, nouvelle, nous y avions emménagé il y a un mois. Nous restâmes silencieuses tout le long du trajet, jusqu'à ce que nous rejoignions le parking du bahut.

Salut! Bienvenue sur cette nouvelle histoire! C'est la première fois que je publie ici (ou même que je publie tout court) alors j'espère que ça vous plaira ^.^ n'hésitez pas à voter ou à laisser un petit commentaire, ça fait toujours plaisir :D
Je vais essayer de publier une nouvelle partie régulièrement, alors soyez aux nouvelles ! Plein de gros bisous, et amusez vous! PS: je sais que c'est un peu maladroit, mais ce n'est que le début. Il me faut juste un peu de temps pour prendre mes marques et démarrer l'histoire, et j'espère pouvoir vous proposer un truc complètement béton ! PS*2: je ne mettrais pas forcément de notes comme celle là à la fin de chaque partie afin de ne pas réduire votre confort de lecture ;)

Si seulement tu étais là...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant