Ce que je vis en premier fut son sourire.
Un salut, quelques mots échangés, voilà ce qu'il suffit.
Elle respirait la joie de vivre, le bonheur.
Pétillante.
Elle était pétillante.
Elle avait cette étincelle, ses étincelles qui semblait crépiter sur sa peau, dans sa voix et se perdre dans le doré de ses yeux; comme du champagne. Et ce même scintillement y apparaissait, lorsqu'elle riait d'un rire cristallin -celui d'un ange- elle rejetait alors la tête en arrière, ses long cheveux acajou glissants sur ses épaules tel de la soie.
Je crois que alors que j'avais entendu ce rire des vingtaines de fois, cela s'était produit. C'était une évidence.
J'était tombé amoureux d'elle.
Bien évidemment, je m'en suis rendu compte bien plus tard. Mon coeur était tombé amoureux d'elle, mais l'esprit, lui, n'avais pas suivit; il ne voulait pas. Il a simplement érigé une barrière pleine de barbelés, qui semblait plus haute que le ciel : inaccessible. Ainsi, les sentiments que seul le coeur éprouvait furent repoussés, niés. Comme un traître jeté aux oubliettes.
Je ne sais pas le pourquoi du comment. Pourquoi nier ? Je pense que cela devait être trop dur. Aimer était trop dur pour moi. La peur de se réveiller un jour et de se rendre compte que ce n'était qu'un merveilleux rêve. L'être cher : disparu. Ombre qui rejoint les ténèbres à tout jamais. Je me rendrait donc à l'évidence : j'étais seul, à nouveau.
Seul, solitaire, renfermé, bizarre, voir antipathique...
Oui j'étais tout cela avant qu'elle ne débarque dans ma vie.
Moi l'adolescent ayant tout perdu. Absolument tout.
Sa famille, ses amis, sa confiance en soi et son franc parler... sa joie de vivre.
Tout.
J'avais perdu ma famille dans un incendie à l'âge de 13 ans, un terrible incendie.
Je me souviens m'être réveillé dans les flammes : L'enfer était là, autour de moi. Hélas ce n'était pas un cauchemar. Tout et tout le monde avaient disparu dans cet enfer.
Envolés.
Mes parents, ma petite sœur... envolés.
J'ai survécu, c'est injuste. Peut être est-ce moi qui a reçu la pire punition finalement. J'avais beau chercher quel péché inavouable j'avais commis, je ne trouvais rien. J'avais tout perdu, je n'avais plus personne.
Je me suis donc écarté du reste du monde. J'ai cessé de parler à mes amis, qui m'ont vite remplacé. J'ai également cessé de répondre aux questions et aux "Toutes mes condoléances". J'ai cessé de faire attention aux regards me dévisageant, la dévisageant. Ma cicatrice, la marque qu'a laissé l'horrible brûlure et qui recouvre ma nuque et la naissance de mon torse. Me rappelant ma tragédie.
Mais elle, elle s'en fichait.
Je me souviens alors que cela faisais quelques semaines que nous étions amis; j'avais finis par lui demandé pourquoi elle m'appréciait malgré ma brûlure, pourquoi elle ne me posait pas de questions. Elle m'avais répondu qu'une brûlure n'empêchait pas d'être beau, et que de toute façon ce qui importait était la beauté intérieure.Elle avait ajouté qu'on avais toute la vie devant nous, et que je pouvais me confier à elle le moment venu.
Je pensait le tenir, mon bonheur.
Cette personne incroyable, différente.
Ma raison de vivre.
Mais non, on me l'a donné seulement pour mieux me l'arracher.
Morte voilà l'étiquette attaché à son nom. Ainsi que :
faible, souffrance, mystère...
Suicide.
Je m'appelle Thomas, Je vais donc vous raconter une histoire; la Mienne, la sienne, la Notre. Je coucherais ici, sur ces pages numérique, mes sentiments, ma vision du monde, ma souffrance...
Et au fait, elle s'appelait Allison. Allison Joan.
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Mirage
Short Story"Je m'appelle thomas, et je vais vous raconter une histoire. la Mienne. la sienne. la Notre...