Rencontre avec Napoléon

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Le bâtiment était grand, en brique rouges, recouvert de details en Pierre de grès. J'avais entendu dire qu'il avait été construit par Napoléon lors de son règne. Un hôpital militaire paraît-il. L'architecture témoignait de cette époque napoléonienne dont elle était un vestige. Le Lycée se dressait sur quatre étages, dont un sous-sol qui donnait sur des jardins et une partie de la cour. On distinguait deux grandes ailes, mais sûrement ne voyait-on pas la totalité depuis la voiture.

"Ça ira trésor ?
Je regardais ma mère, je savais que quoi que je dise, je devrais y aller, alors je fermai les yeux une seconde et pris une profonde inspiration.
- Ce n'est pas comme si j'avais le choix...
Je l'embrassai avant de sortir de la voiture. Visiblement, personne ne semblait intéressé par le fait qu'une Audi dernier cri de trouvait devant le bahut, mais, à en juger par leurs vêtements et sacs, ils devaient avoir l'habitude.
- Bonne journée ! Fais attention à toi! lança ma mère à travers la vitre ouverte"

Je n'eus pas le temps de répondre, elle partait déjà. Je me retournai alors vers l'immense bâtisse et me dirigeai vers la grande porte qui lui servait d'entrée. La majorité des étudiants convergeaient vers ce point, tandis que certains trainaient devant et discutaient ou fumaient. Mon coeur battait la chamade, et ma respiration était saccadée, je tentais de la calmer mais j'étais au bord de la panique. Les larmes me montaient aux yeux tandis que la foule s'épaississait autour de moi. Je crus sentir mon coeur s'arrêter lorsqu'un garçon me bouscula en avançant en moon-walk, il ne pris même pas la peine de s'excuser, ni même de me remarquer alors que j'en restais ébranlée. Je suivis donc la masse qui convergeait vers l'entrée en tentant d'éloigner de mon esprit les reminiscences qui l'assaillant.
Heureusement pour moi, la direction du service administratif du Lycée était indiquée, je bénissai intérieurement la personne qui venait de m'éviter de devoir demander mon chemin à un inconnu. J'avais rendez-vous avec la CPE afin de finaliser mon inscription, visiter les lieux et m'expliquer le fonctionnement du bahut.
La porte de son bureau était ouverte lorsque que je suis arrivée. Elle n'était pas seule, à en juger par le ton et les propos, ma nouvelle CPE disputait une élève. La première chose qui me frappa chez cette dernière fût sa chevelure, aux multiples nuances de violet chimique. Du foncé au plus clair, dans une sorte de masse homogène. Chaque nuance se fondant dans une autre, le mélange était étonnant mais plutôt appréciable.

"...falloir que tu change de comportement jeune fille! Ça ne peut plus durer.
- Je ne vois pas ce que j'ai fait de mal cette fois-ci... se plaignait cheveux-violets en sortant ce qui devait être une cigarette électronique
- Qu'est-ce que c'est que ça encore? Range moi ça tout de suite, on ne fume pas a l'intérieur du Lycée !
- C'est une électronique, y a même pas de tabac... cheveux-violets aspira un coup avant d'expirer une bouffée de vapeur devant elle (en prenant soin d'éviter la CPE)
- Range-moi ça Tout-De-Suite! Je peux te renvoyer pour ça !
- Ça va ça va, je range... elle accompagna le geste à la parole adossée au mur puis se dirigea vers la porte pour sortir
- C'est le dernier avertissement, au prochain écart tu es exclue. Ne gâche pas tes capacités pour des bêtises, acheva la CPE dont j'ignorais au passage toujours le nom

Je ne voyais pas leurs visages de là où j'étais, mais comme elles sortaient du bureau je pus mieux les observer, cheveux-violets en tout cas, puisqu'elle était la première à sortir, elle me jaugea en passant près de moi et s'arrêta un instant.

- Sympa la mèche rose, minimaliste, j'adore...
- Euh... Merci...
- Ah! Je suppose que tu dois être Mélanie Ducroix, le nouvelle élève ! la CPE venait juste d'arriver à nos côtés
- Lucie, répondis-je
- Ah oui c'est ça Lucie, attends juste là ton emploi du temps et ton carnet sont dans mon bureau, puis à l'intention de cheveux-violets, et toi pas de bêtises !
- J'avais compris la première fois, rétorqua cette dernière tandis que la conseillère retournait fouiller son bureau, alors comme ça t'es nouvelle?
- Ouais...
- T'es pas causante toi, tu vas avoir du mal ici si tu parle pas.
- Sûrement... Enfin, pas juste ici... ajoutais-je en détaillant son visage
Elle avait une peau claire, un peu plus que la mienne qui en temps normal était légèrement hâlée, mais depuis un certain temps j'avais beaucoup pâli. Elle avait des yeux d'Émeraude qui contrastaient à merveilles avec sa crinière mauve, lesquels étaient maquillés d'un trait noir profond, ni trop fin ni trop épais, digne des magazines. Elle avait peint ses lèvres d'un rouge écarlate, des lèvres fines mises en valeur par le satin de son gloss.

- J'adore tes cheveux, lui dis-je alors
- Ouais moi aussi, ils sont canons, elle répondit d'un geste en repoussant ses cheveux derrière elle a l'aide du poignet, ce qui me permit d'apercevoir un tatouage. J'avoue que j'en suis plutôt fière, j'ai pas mal géré sur ce coup là.
- Tu l'as fait toi-même ?
- Oui m'dame!
- Pas mal...
- Et toi? Ta mèche de danseuse tu l'as faite toi-même ?
- De danseuse? demandais-je en caressant la mèche unique rose pastel qui était relevée avec les autres mèches supérieures à l'aide du nœud de Juliette. Euh non, moi c'était un coiffeur.
- C'est un rose de danseuse. La mèche unique sur cheveux bouclés, c'est la première fois que je vois ça. Et j'A-DO-RE, ajouta-t-elle en articulant chaque syllabe.
- Alors Lucie c'est ça ? intervenait soudainement la CPE qui venait de réapparaître un carnet et un emploi du temps (visiblement les miens) à la main. Voilà tes affaires, j'ai une réunion et je suis déjà en retard alors c'est ta nouvelle amie qui va te faire visiter et t'expliquer comment les choses fonctionnent ici. Compris?
- J'ai cours là en fait... répondit l'intéressée
- Et mon cul c'est du poulet?
Elle allait continuer lorsque cheveux-violets fit mine d'admirer le derrière de la CPE avant de répondre :
- Je dirais plutôt de la dinde.
Je vis la CPE esquisser un sourire avant de se reprendre.
- Je te rappelle que tu sèche ce cours chaque semaine, cette fois c'est justifié alors occupe-t-en bien! ajouta cette dernière en me désignant d'un signe de tête."

      Sur ces mots, elle disparu au pas de course dans la direction d'où je venais, me laissant seule avec cheveux-violets.

"Je m'appelle Sarah, ravie de te rencontrer miss Lucie!"

Si seulement tu étais là...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant