chapitre 9

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Nathan


Vous connaissez cette sensation qui vous prend d'un coup, cette sensation qui vous bloque instantanément toute autre pensée raisonnable ouvrant le robinet aux eaux sales, qui ne devraient pas être là, mais qui le sont toujours comme des putains de parasites te bourrant le crâne ? Eh bien, c'est une bactérie de merde qui s'est propagée jusque dans mes articulations. Et le problème avec ce genre de bactérie, c'est qu'aucun remède miracle n'a été inventé pour l'apaiser. Oh non ! Elle, elle te ronge jusqu'au sang, t'empêche de t'imaginer quoi que ce soit de positif, juste de la pure haine et un dégoût inqualifiable à décrire avec de simples mots. A cela, on peut rajouter une bonne dose d'engourdissement accompagné de fourmillements agaçants m'obligeant à m'immobiliser près d'une cage d'escalier.

Voilà comment je me sens à peine cinq minutes après mon tête à tête avec cette fille. Moi qui croyais avoir touché le fond aujourd'hui, je n'étais vraiment pas préparé à ça. Je pense même qu'après avoir entendu ces aveux et les avoir assimilés –bien que difficilement- je suis plus en train de couler qu'autre chose. En me dévoilant la vérité brute, Aimée ne sait pas ce qu'elle a pu déclencher en moi. J'avais déjà des raisons de faire souffrir cette petite tête de con, mais là c'est au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer dans mes rêves les plus délirants.

Ce qu'il a infligé à Dan, à Aimée et à son petit frère est ... Je n'arrive même pas à le dire tellement c'est inhumain. Si mes yeux avaient des super pouvoirs, ils pourraient tuer d'un regard, là, maintenant, tout de suite. Je revois encore ses yeux empreints d'une culpabilité que je connais trop bien, ses lèvres tremblantes et puis ses larmes ruisselant sur ses joues ...

La colère est prête à exploser comme un ouragan dévastant un Etat entier. Personne ne pourra m'arrêter cette fois-ci. Aucun barrage, aucune honte ni réticence juste un retour de bâton bien mérité. Il a fait vivre un véritable enfer à mes amis ? Je vais le lui renvoyer puissance mille. Je me contrefous du nombre de personnes que je vais blesser, de dommages collatéraux, ou même de mon passé révélateur. Tout ce qui compte, c'est que Steve soit sur ces rotules d'ici la fin de la journée.

C'est d'un pas déterminé que je retourne à la civilisation, n'attendant qu'un seul moment. Celui où il croisera mon chemin. La tête ailleurs, en descendant les escaliers, je ne fais pas attention et bouscule quelqu'un au passage. C'est en croisant le regard de cette personne que mon sang ne fait qu'un tour. Je n'ai même pas besoin d'aller le chercher, Steve est venu à moi. Que demander de plus ?

- Fait attention où tu marches le nouveau.

Il fait mine de continuer de monter son ascension mais je le stoppe dans son élan en le plaquant contre le mur.

- Mais, putain, mec ! C'est quoi ton problème à la fin ?

Je resserre ma prise sur ses épaules et réplique :

- Tu te demandes quel est mon problème ? C'est ça ? T'as pas une petite idée en tête par hasard ...

Il essaye de se défendre en me foutant des coups de pied dans l'estomac mais j'esquive avec une facilité déconcertante. Voulant l'empêcher de faire une quelconque tentative, mon poing frappe en plein dans sa carotide. Sa respiration se coupe net.

- Voyons voir, tu harcèles mon ami depuis des mois, tu as presque tué le petit frère d'Aimée parce que tu n'assumes pas l'ordure que tu es ... Ça te revient ou tu veux que je te rafraîchisse un peu la mémoire ?

Il continue de se débattre mais sans résultat. Il finit par effectuer la même chose que moi quand j'étais à sa place. Il me crache à la gueule puis éclate d'un rire sans joie.

I don't wanna miss a thing ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant