XFLAMEX
Je regarde ma montre, il est déjà 16 heures. Je tape des pieds au sol avec nervosité. Qu'est-ce qui m'a pris de la laisser partir vagabonder seule afin de surveiller ces prototypes ? Est-ce que j'ai eu raison ? Je commence à le regretter. Elle n'a toujours pas donné signe de vie.
― Calme-toi, Flame, tu vas finir par prendre feu et nous faire remarquer, me lance Pan, assis sur une moto exposée dans la salle au nouvel étage où nous avons élu domicile.
Nous sommes au niveau 100 et il y a un grand bar avec une galerie, comme si l'hôtel se servait de cet étage pour des évènements. Et le dernier évènement semble avoir été une exposition de motos et de voitures de luxe d'il y a seize ans. Les filles dorment sur les fauteuils. Avec la nuit que nous avons passée, la fatigue commence à se faire ressentir et mes sautes d'humeur commencent à se manifester. Nous avons passé la journée à visiter les chambres des étages en-dessous de la terrasse. Dans certaines, nous avons trouvé des pistolets et des briquets. C'était certainement des humains qui séjournaient là. (Ils n'ont pas de pouvoirs, alors il paraît qu'ils ont toujours une arme sur eux). Nous avons aussi pris tout ce qu'il y avait de comestibles. Nous avons aussi trouvé des plans de la ville imprimés sur des feuilles. Nous nous en sommes servis pour dessiner notre itinéraire par les égouts. Il ne reste plus qu'à connaître l'emploi du temps des deux molosses. J'ai aussi pensé à des plans B pour quitter la ville.
― Tu t'imagines, si ces voitures ou ces motos roulaient ? On aurait pu s'en servir pour traverser la ville et se rendre à la Cordillère des Anarions.
Je fais un léger sourire à Pan, même si j'ai toujours rêvé de conduire ce genre de bolide, je ne peux m'empêcher de penser à Améthys. Je suis trop inquiet. Depuis que nous nous sommes embrassés, je ne peux plus me détacher d'elle. Je savais que je n'aurais pas dû franchir la ligne, mais c'était plus fort que moi. Je voulais éteindre la flamme qui me brulait le cœur, mais je crois que ça a eu l'effet contraire et elle s'est attisée.
― Flame, t'es peut-être amoureux de cette fille aujourd'hui, mais nous n'avons que seize ans.
Je regarde Pan et j'arque un sourcil.
― Ce que je veux dire, c'est que nous avons encore toute une longue existence devant nous, elle n'est peut-être pas la femme de ta vie.
― Je ne crois pas que je pourrais trouver d'autres filles qui puissent me toucher et dont je n'arrive pas à lire les pensées.
― Tu n'arrives pas à lire ses pensées ? demande Pan surpris.
― Non, j'y arrive pas... il y a comme un mur...
Je ne poursuis pas mon explication et me lève brusquement. Je sens son odeur, le poids sur mon cœur est moins pesant. Je quitte la salle à toute vitesse et rejoins la terrasse. Il y a aussi une autre odeur, une odeur de soufre. En ouvrant la porte, je la vois trembler. Un liquide visqueux gris dégouline sur ses épaules.
― Améthys ? Ça va ?
― Ouais, y'a pas de soucis. Si tu pouvais descendre toi ! T'en as assez profité !
Je plisse le front, avec qui parle-t-elle ? Le liquide glisse le long de son corps, puis une flaque grise se forme au sol et se transforme en humain. Un garçon brun avec des lunettes. Un étudiant.
― Salut, me dit-il avec un sourire jusqu'aux oreilles.
Améthys, me le présente. Will.
― Ouah ! C'était chaud le voyage ! commente-t-il.
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Le fardeau_ Améthys II (TERMINE)
Science FictionAméthys et ses compagnons s'engouffrent au plus profond de Tétra. Ils devront affronter les Prototypes, les créatures et leur pire cauchemar : leurs propres amis. Mais lorsque les rebelles les capturent, ils se rendent compte que même la vérité...