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LE PÈRE NÖEL PORTE PLAINTE CONTRE LE PÈRE CENT POUR PLAGIAT
« Les gens du Nord ont dans leur cœur le soleil qu'ils n'ont pas dehors » chantait Enrico Macias dans son célèbre titre. Il semblerait que cet adage ne soit pas valable pour tous les gens du Nord, comme l'a récemment démontré le plus célèbre habitant du pôle.
C'est le mercredi 25 janvier dernier, soit pile un mois après sa fête, lors d'une conférence de presse organisée en face de son usine à jouets, que l'imposant barbu a révélé son mécontentement.
« Je vais le traîneau en justice, ce fils de renne !» déclare-t-il, furieux. Il affirme avoir déposé les droits sur l'appellation «père», et considère la façon d'attirer la clientèle du Père Cent « déloyale ».
Pourtant, le Père Fouettard, le Père Castor, le Père Fourras et même les Pères Fondateurs ont emprunté ce titre -pour le moins patriarcal- et jamais il n'a été question de plagiat avec eux. Il y aurait-il un conflit plus personnel entre ces deux figures emblématiques ?
« Au delà de partager des noms similaires, on peut constater que le Père Noël et le Père Cent agissent de la même manière », nous explique Rudolf Sapinovitch, spécialiste en juridiction festive. « En effet, leurs deux fêtes se nourrissent d'une période d'attente fébrile, d'un côté celle de la découverte des cadeaux au pied des sapins, et de l'autre celle de l'examen censé déterminer des avenirs. »
On pourrait croire que Noël remporte plus de succès auprès des jeunes, de par son concept plus positif et jovial, mais que nenni ! Des études menées par un laboratoire de recherche australien très sérieux montrent qu'en décembre, 61 % des lycéens, et 86 % des terminales, sont plus préoccupés par le bac que par leurs cadeaux de Noël. Pire encore, le phénomène semble progressivement atteindre les collégiens approchant le brevet, avec 13 % de concernés en 2016 contre seulement 2 % l'année d'avant. À cela s'ajoute la consternante augmentation du taux de personnes majeures ayant « perdu l'esprit de Noël » (+ 5% entre 2015 et 2016).
Les affaires du Père Noël se portent donc très mal. Ses actions en bourse ont fortement chuté, alors que le Père Cent vit un essor économique inédit dans sa carrière, grâce à la peur du chômage et le besoin toujours grandissant de diplômes chez les jeunes. Le litige semble donc plus tenir de ces divergences économiques que de raisons personnelles.
« Je ne pense pas qu'il gagnera gain de cause », affirme le Père Cent à la rédaction de l'Atypique. « Je suis tout à fait en droit d'utiliser ce nom, et je suis d'ailleurs plus en droit que lui de faire quoi que ce soit, étant donné que je paie mes impôts en France, moi. »
Nous attendons encore les expertises du Lapin de Pâques et Cupidon sur cette affaire tumultueuse, mais une seule chose est claire : la relation entre le Père Cent et le Père Noël risque de demeurer aussi glaciale que l'air chez ce dernier.
