Gardiens des Panthéons : Ahauréliane Lorélys

Le même sang dans nos veines

Juste un petit mot pour vous dire que nous en sommes à environ le tiers du livre ( oui oui déjà !!) un énorme merci pour m'avoir suivi jusque-là !

La suite va plus se concentrer sur les quêtes d'Anna ou Krys, et sur le monde fascinant des Angéliens ainsi que sur la Prophétie et les deux Soeurs. J'espère que ça vous plaira tout autant ! n'hésitez pas à me donner votre avis au passage

Sofya :

Bien entendu, lorsque je me réveillais, Elyana n'était déjà plus dans son sac de couchage. Elle se réveillait toujours plus tôt que moi. Elle prétendait que c'était pour préparer la journée, partir chasser, commencer à ranger le campement. Mais je savais lire en elle. Je savais que c'était parce qu'elle ne supportait pas de dormir. Chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle revoyait les flammes sur notre maison, elle revoyait le sang de nos parents tomber au sol. Elle entendait Kieran, notre petit frère de deux ans, pleurant.

Lors de l'attaque, les monstres ont brûlé notre village. Ils ont tout retourné, saccagé. Ils ont tué la plupart des personnes s'y trouvant.

Quand ils ont déboulé dans notre tente, mon père a de suite essayé de s'interposer. Je me souviens de mon père comme quelqu'un de très protecteur. D'un coup de hache, les Djingos lui ont tranché la tête.

Puis ils se sont attaqués à notre mère avant qu'on puisse réagir.

Kieran, à l'autre bout de la chambre, pleurait à chaude larmes. Une fois en avoir fini avec nos parents, les monstres ont dressé l'oreille en entendant l'enfant.

Je revois encore l'horreur se peindre sur le visage d'Elyana lorsqu'elle comprit ce qu'ils projetaient de faire. En hurlant, elle se jeta sur le petit berceau blanc où se trouvait notre petit frère. Mais il était déjà trop tard.

Les monstres n'eurent pas le temps de se défendre. Elyana leur trancha la gorge d'un coup de drague, avant de terminer l'autre à mains nues. Figé par la peur, je n'avais toujours pas bougé.

Laissant tomber les cadavres des bêtes qu'elle venait de tuer, ma sœur leva son regard sur moi. Ce fut la seule fois où j'eu peur d'elle. Eclaboussée de sang, il y avait une lueur de rage et de violence dans ses yeux. Quelques instants plus tard, ce fut une douleur déchirante qui y prit place. Tombant à genoux, elle prit le petit corps inanimé du garçon, et le serra contre son coeur en pleurant, le berçant dans une ultime étreinte...

Ce fut la seule fois où je la vis pleurer.

Après l'attaque, les quelques survivants décidèrent de se rendre dans un autre village, espérant y trouver de l'aide et du secours.

Récupérant le peu d'affaire qui nous restait, Elyana et moi prirent la route.

Juste avant notre départ, Elyana s'était mit en tête d'accomplir la quête d'une vieille prophétie dont notre mère lui avait parlé, et dont elle avait retrouvé le parchemin juste avant d'enterrer les corps de notre famille. Au fond d'elle, je savais qu'elle se raccrochait à un but. Elle voulait que Mère et Père soient fières d'elle. Elle voulait venger leurs morts, ainsi que celle de Kieran. Elle s'en voulait de ne pas avoir pu les sauver. Elle voulait se prouver que leur mort n'était pas vaine.

Depuis toutes petites, notre mère nous racontait des histoires sur les Gardiens, ces êtres aux pouvoirs surnaturels qui défendaient les Ecuals* : notre peuple. Nous n'étions pas des humains, nous appartenions au groupe de Angéliens, mais nous n'avions aucun pouvoir particulier. Notre peuple était très respectueux du Panthéon et des Gardiens. Lorsque les Gardiens fondateurs créèrent notre système, ils désignèrent les Ecuals comme partenaire des Gardiens. Ils firent une liste d'Accords consigné dans le Livre des Lois, notre peuple fournissant principalement aux Gardiens toutes les choses dont ils avaient besoin : armes, nourritures, vêtements... Leurs liens étaient de puissant liens commerciaux. Pourtant, au fil des générations, le respect entre les deux groupe se perdit... Les Gardiens commencèrent à bouder les relations avec les Ecuals, les considérant comme des êtres inférieurs. Bien que toujours acceptés sur Angélianne, mon peuple se tenait de plus en plus en retrait.