Chapitre 0.2: Brûlure

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"Dans les profondeurs abyssales de nos entrailles se tapissent les flots de nos pires cauchemars."


J'ouvrai à demi mes paupière ; allongé sur un lit de pailles, je me trouvais dans un genre de cabane modeste, sombre, seulement éclairée par quelques bougies faiblarde. Tout était encore flou. Mon corps glacé, étendu, pareil à un cadavre, me lançait terriblement; de fines brindilles pointues s'enfonçaient dans les plaies encore béantes de mon dos. Je gémissais.
Au dehors, les bourrasques de vent cognaient vigoureusement de part et d'autre de la baraque. La pluie s'abattait avec fracas contre les murs. Les meubles tremblaient. Allait-elle s'effondrer?

L'homme se tenait penché sur une table en bois foncé non loin de moi ; sa silhouette formait une masse sombre et opaque. Il y avait quelqu'un d'autre - une femme.

- Le petit est salement amoché...

Il s'approcha et pencha sa tête juste au dessus de la mienne. La lueur furtive de quelques bougie faisait danser les ombres sur son visage. Il affichait un air inquiet, nerveux, et dégageait une forte odeur de sueur et de sel ; son visage était sale, ses sourcils froncés, broussailleux. Ses yeux profonds couleur encre parcouraient mes blessures. De longs cheveux comme un amas d'algues entremêlées dissimulaient la moitié de sa figure. Tout en lui me rappelait les abysses des fonds marins. Sa voix avait le timbre de l'écume.

- Bouge pas gamin.

Une main caleuse et bienveillante se mit à glisser le long de ma cage thoracique. Son toucher était à la fois ferme et rugueux ; je me sentais apaisé malgré l'agonie omniprésente. On s'occupait de moi... Ma respiration se posa. Je crois que je me détendais.

- Il a sept côtes cassées. Mais bon sang mais comment a-t-il pu se retrouver dans cet état...
Tu peux parler petit?

Deuxième fois qu'il me posait la question. Je ne pu émettre rien d'autre qu'un léger grognement qui m'arracha la gorge. Je parvenais tout juste à respirer, par intervalles, et avec grande difficulté. Un sifflement aigu accompagnait chacune de mes inspiration. On aurait pu m'enfiler des braises dans l'œsophage, la sensation aurait été identique.

- Tu penses que l'on devrait appeler une guérisseuse?

- Peut-être... Il marqua une courte pause. Attends! Soudain, Son visage changea radicalement d'expression, ses yeux s'écarquillèrent comme frappés d'effroi. Regarde son flanc. Par Aela, ce n'est pas possible...

- Qu'y a-t-il?

La femme s'approcha du corps du naufragé.

Elle lança un cri étouffé et, d'un geste brusque, plaqua la paume de sa main contre ses lèvres. "Impossible, c'est..."

- Tais toi! S'écria-t-il

Pris d'un mouvement de panique, il couvrit mon flanc d'une pièce de vêtement déchirée. L'homme se releva brusquement et pour jeter un rapide regard à la fenêtre avant de l'obstruer d'un genre de grand chiffon opaque. Il se dirigea ensuite vers la porte qu'il entrouvrit nerveusement - personne.

- Mets le charbon à chauffer, vite. Dit-il avant de se diriger vers un coin de la pièce avec précipitation. Et surveille la porte. Si quelqu'un passe, fais moi signe, tout de suite. Sa voix tremblait.

Il revint de nouveau vers moi et se pencha un peu plus au dessus de mon flanc. Je sentis sa tignasse encore mouillée frôler mon torse. Il caressa le dessous de mes côtes. "Ce n'est pas vrai...". Il s'activa, une fois de plus, voguant d'un bout à l'autre de la pièce d'un pas rapide, grommelant des paroles dont je ne pus saisir le sens. J'entendis quelques bruits métalliques ; un souffle lourd et de légers crépitements.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 20, 2018 ⏰

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