We'll Come Again – Corson
Quand une nuit s'achève-t-elle ? Est-ce au début ou à la fin du lever du soleil ? Est-ce quand on va enfin se coucher ou quand on se rend compte qu'il est temps de le faire ? Quand la boite ferme ou quand tout le monde la déserte ? D'habitude, je garde ces interrogations pour moi-même ; cette fois, je les confie à Norah.
— Elle est finie quand tu le décides, réplique-t-elle. Le reste concerne seulement la place du soleil dans le ciel. Ça ne nous concerne en rien.
Nous descendons la Septième Avenue. La ville somnole encore dans l'aube naissante. Les chauffeurs de taxi qui terminent leur service ralentissent en nous voyant avant d'accélérer quand ils remarquent la façon dont nous nous tenons par la main et notre peu d'empressement à être ailleurs qu'ici et maintenant.
Je suis crevé. Au point qu'il est trop crevant de continuer à nier que je suis crevé. Du coup, j'autorise le poids de ma fatigue à tomber sur mon corps et mes réflexions. Je suis si fatigué, et l'essentiel de mon énergie est consacré à regretter de l'être.
— J'adore cette lumière, dit Norah.
Manhattan au réveil se teinte de rose comme elle se teinte en d'orange et de bleu au coucher. Norah et moi avons piteuse allure. Nos cheveux qui en séchant se sont hérissés dans toutes les directions ; ma barbe de six heures du matin ; nos vêtements froissés qui, bien que nous ayons essayé de les arranger, témoignent d'une partie de jambes en l'air. (D'accord, pas tant que ça. Nous en sommes fiers.)
— Norah ? Je voudrais te poser une question.
— Oui.
— C'est très personnel. Ça ira ? Tu n'es pas obligé de répondre si tu n'en as pas envie.
— T'inquiète. Si je ne veux pas, je ne le ferai pas.
— OK.
M'interrompant un instant, je constate qu'elle me prend au sérieux, ce qui m'amuse au plus haut degré.
— Bon. Norah ?
— Oui, Harry ?
— Puis-je... hum...
— Quoi, Harry ? s'agace-t-elle.
— Pourrais-tu, s'il te plait... si tu es d'accord... me donner ton nom de famille ?
— Hilton, répond-elle aussi sec.
— Sérieusement ?
— Hyatt ?
— Voyons, Norah...
— Marriott ? Olsen ? Je suis leur triplée, ce qu'elles n'ont jamais admis, ces salopes !
— Il y a une ressemblance.
— Connard ! Silverberg.
— Cool !
— « Cool » dans le genre tu sais qui est mon père, maintenant ?
Je n'avais même pas songé à ça.
— Pour être honnête, le nom ne m'aide en rien. Je ne suis pas très branché sur ces choses-là. Ça te va ?
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Une nuit à New York | hs
ФанфикHarry et Norah n'ont rien en commun. Sauf un premier baiser, censé durer cinq minutes. Et qui va se prolonger toute une nuit. Une seule nuit? cette oeuvre n'est pas de moi, je ne fais que la réécrire avec Harry comme personnage principal, les vrais...