Chapitre 1 : Le rêve.

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[10 Avril 1880] 

Maman pleurait, assise, sur le canapé. Mon grand frère et moi la regardions sans comprendre ce qui se passait. Mon grand frère s'avança vers elle et lui demanda :

- Maman, que ce passe-t-il ? Où est papa ? 

- Mon chéri... j'ai tellement mal...

La porte s'ouvrit dans un grand fracas puis papa entra dans la maison accompagné d'un homme. L'homme était vieux, il avait les cheveux blancs et les yeux marrons. Il portait des lunettes noires et une chemise de médecin. Ils s'approchèrent, tout les deux, de maman. L'homme regarda mon père, qui acquiesça de la tête, puis tourna la tête vers ma mère et lui dit calmement en s'agenouillant près d'elle :

- Allongez-vous s'il  vous plais, Madame.

Elle fit oui de la tête et se coucha en se tordant de douleur. Mon frère et moi ne comprenions toujours pas la situation. Mon grand frère a 6 ans et moi j'ai 4 ans. Il me regarda perplexe puis alla se poster aux côtés de papa. Il lui tira le bas de sa veste pour le faire réagir et lui demanda :

- Papa, que arrive-t-il à maman ? 

- Elle va accoucher, dit mon père surexcité mais inquiet quand même. 

Je rejoignis mon frère et lui dis :

- Qu'est-ce que ça veut dire grand frère ? 

-  Ça veut dire qu'on va être frère et sœur, Rachel. Me dit-il en me prenant la main.  

Papa prit la main de mon frère et nous amena dans ma chambre. Il nous coucha dans le même lit puis nous fit un bisou sur le front avant de nous dire :

- Restez-là, d'accord ? 

- Oui, disons-nous en chœur. 

Papa était très inquiet, ça se voyait, mais pourquoi ? Il sortit précipitamment de la chambre. Une fois qu'il ferma la porte, mon grand frère se leva et me prit la main pour sortir du lit en me disant :

- Viens, on va quand même voir. 

Je me leva emporter par mon frère. Nous nous cachâmes et regardions la scène horrible qui allait se produire. Maman arrêtait pas de crier. J'avais peur. Je mis mes mains sur mes oreilles et m'assis en position fœtale par terre. Je me répéta dans ma tête sans arrêt la même phrase "maman arrête, s'il te plais". Puis au bout d'un moment les cris cessèrent. Mais ils repartirent peu après . Sauf que là, c'était des cris du bébé. On vit papa le prendre et le poser sur le ventre de maman. Cette dernière ne réagissa pas. Papa la regarda au début perplexe et interrogateur mais après il fut effrayé et apeuré. Il cria :

- Isabelle !? Isabelle ?! 

Aucune réponse de la part de maman. Les minutes passèrent et papa criait encore plus et plus fort. Mon grand frère me regarda. Il avait de la tristesse dans les yeux et il laissa couler des larmes. Il regarda encore papa. Ce dernier pleurait. Je ne comprenais pas, pourquoi maman ne réagissait pas ? Je regarda mon frère qui commença à courir vers maman et papa. Avait-il comprit la situation ? Papa avait reprit le bébé et le serrait dans ces bras, comme si il avait peur qu'il disparaisse ou qu'il s'évapore. mon frère s'assit près de maman et commença à paniquer.

- Maman ! Maman ! Réveille-toi !

Celle-ci ne répondit pas. Mon grand frère se coucha auprès d'elle et dit :

- Maman revient... 

Que se passe-t-il ? Pourquoi pleurent-ils tous les deux ? Je m'avança vers eux. Arrivée près de maman, je lui caressa instinctivement la joue. Elle était froide. Je la regarda. Une larme, qui semblait être une larme de cristal, roula sur sa joue pâle. Je la rattrapa. Ces yeux étaient vides de vie et tout blancs, sa peau était pâle et livide. Une larme coula sur ma joue de petite fille, puis deux et une centaine. Je lui prit sa main et la serra faiblement. Je sentais un vide bizarre en moi, comme si je venais de perdre quelque chose. Je regarda papa et lui dis doucement :

- Papa... pourquoi maman ne se réveille pas ? 

Je reporta mon regard vers maman. Je ne pouvais pas détacher mes yeux de son visage. Cette blancheur la rendait plus magnifique qu'une rose des neiges tachées de sang. Aucuns ne répondit à ma question. je ne comprend rien, vraiment rien. "Que ce passe-t-il à la fin ? Pourquoi maman ne parle pas ? Va-t-elle se réveiller ?" me demandai-je en larme. Après un temps mon papa demanda à mon frère :

- Mon garçon, vient prendre Luka. 

Sa voix tremblait. Mon frère se leva et alla prendre le bébé. Papa prit le téléphone et composa un numéro. Il essaya d'expliquer la situation mais ne trouvait pas ces mots. Le médecin, qui était resté en retrait depuis tout à l'heure, prit le téléphone des mains de mon père et le mit à son oreille. Il indiqua son nom et sa profession, il dit aussi notre adresse et demanda de faire vite. Il rendit le téléphone à papa et s'approcha de maman. Il lui ferma les yeux en disant : 

- Reposez en paix, madame Trancy. 

Mon père composa un deuxième numéro et mit le téléphone contre son oreille d'une main tremblante. 

- Isabelle est...morte, dit-il en tremblant. Elle est morte en mettant mon fils au monde. 

Après un blanc où il se remit à pleurer, il dit : 

- Oui, je veux bien que vous venez...

Sur ces mots il lâcha un merci tremblant et il raccrocha. 10 minutes passa où régnait un silence de mort dans le manoir. Même le bébé avait cessé. Papa l'avait reprit. La porte se fit entendre. Le médecin alla ouvrir. C'était  les ambulanciers. Ils couchèrent maman dans un genre de sac au moment où d'autre personnes arrivèrent. C'était les Phantomhive. Je les connaissais depuis que je toute petite. En faite, moi, j'étais particulièrement attachée à David. Il est né le même jour, le même mois et la même année que moi. Et dans le même hôpital. Ces parents nous prirent dans leurs bras et nous serrèrent fort. Tout en nous gardant, ils se dirigèrent vers papa. Quand papa les vit, il mit Luka dans son berceau. Ils nous posèrent. Papa prit les deux adultes, chacun à leur tour, dans ces bras. Pendant leur embrassade, je me tourna vers les deux garçons derrière. Le plus grand, Ciel, qui avait 5 ans, avait les yeux bleus océan et les cheveux gris foncés nuancés bleus/verts. Il était beau pour son âge. Il me prit dans ces bras puis en s'éloignant, il me fit un bisou sur le nez. Je resta quelques minutes bouche-bée. Pourquoi fait-il tout le temps cela ? Peu importe, j'aime bien faire ça avec lui. Je lui rendis le bisou et le câlin. Il me souria puis alla prendre mon grand frère dans ces bras. Maintenant c'est au tour de David. Lui, il fait ma taille. Il avait les cheveux noirs, comme son père et les yeux bleus océan, exactement comme Ciel. Il me serra fort dans ces bras puis passa à mon frère. Après, il se remit en face de moi et demanda à ces parents et à mon père :

- On peut monter, s'il vous plais ? 

- Oui, firent les parents en chœur avec un sourire triste. 

David me prit la main et  nous montions les marches, suivit de près par Ciel et mon grand frère. Arrivé dans la chambre, il me lâcha et se coucha sur mon lit. Ciel et mon frère eux s'assirent sur le sol, en face. David me dit :

- Ça va ? 

- J'ai peur...Dis-je doucement. 

Il s'assit puis prit la bague sur le petit meuble à côté. Il se leva puis se posta devant moi. Il prit ensuite ma main et me dit en mettant la bague à mon pouce :

- T'en que tu sera avec moi et t'en que tu auras ta bague, rien ne t'arriveras. 

Ma bague était en or et avait un rubis rouge. La sienne, à  David, était en argent et avait un rubis bleu, identique à la couleur de ces yeux. Je lui dis pas sûr de moi :

- Je voudrais tellement y oublier...

À ce moment là, des gens habillés en noirs et avec des capes noires vinrent vers nous et nous mirent quelque chose sur notre bouche et notre nez. Prise de panique, je ne lâcha pas la main de mon ami et fis un gémissement de peur. Peu à peu mes yeux se fermèrent et laissa place à un noir complet. Avant de ne plus rien voir, je chercha Ciel et mon frère des yeux. Quand je les trouva enfin, je fus surprise. Ils étaient comme piégés, ils ne pouvaient pas bouger. Papa, maman, venez m'aider, j'ai peur.....

Phantomhive & TrancyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant