«un seul être vous manque et tout est dépeuplé», je n'ai jamais réussi à retenir l'auteur de cette phrase -bien en deçà de la réalité selon moi.
L'abandon est pire encore que la solitude. Il balaie le bonheur que l'on avait construit, le noie dans des torrents glacés, jusqu'à ce que l'on reste à bout de souffle, exsangue, cherchant dans un dernier soupir celui qui, d'un simple mot, nous a poussé dans un tel précipice. Mais la vie n'est pas si fragile, elle s'accroche alors qu'on voudrait parfois mourir. Elle s'entête. Alors on le cherche, désespérément, sans comprendre qu'il ne veut plus nous voir. On croit l'apercevoir à chaque coin de rue, entendre sa voix à chaque instant. Mais on réalise bientôt qu'il n'est plus là et que s'il nous manque viscéralement, ce n'est probablement pas réciproque. On s'interroge, on se torture l'esprit, on se détruit avec des remords de choses qu'on n'a pas faites.
Puis on se relève, comme on peut, et on lui en veut. On le déteste de nous avoir lâchement abandonné en nous poussant plus bas que terre. On résiste à la tentation de lui reparler parce qu'après tant d'efforts, ça serait bête. On l'insulte, on le rabaisse, on détruit l'image qu'on avait de lui.
Enfin, avec le temps, la plaie purulente cicatrise. Son souvenir s'efface, laissant cependant un manque dans mon coeur qui ne se comblera jamais.
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RandomCe qui se passe dans ma tête mais qui ne mérite pas d'être publié dans un livre à part.