It was a dream

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Cela faisait déjà plusieurs jours que je ne le voyais plus. Il n'était plus revenu à la boutique, comme à ses habitudes, et j'avais vraiment fini par croire qu'il avait déménagé, ou bien, avait-il été tout simplement de passage ? Étrangement, je sentis comme un pincement au cœur, comme si sa soudaine disparition avait vraiment eu un impact dans ma vie. Pourquoi avais-je soudainement mal ? Pourquoi cela devait-il m'affecter ? Qu'étions-nous finalement ? Rien d'un couple, en tout cas. Il était un simple client avec, un je ne sais combien de zéro sur son compte bancaire, alors que moi, je n'étais qu'une simple vendeuse à mi-temps, cherchant à financer ses études et à payer son loyer chaque mois.

Me forçant à ne plus y songer, je retournais à mes occupations et me rendis dans l'arrière boutique afin d'y mettre un peu de l'ordre sur cette quatrième journée de soldes. Vous ne pouvez vous imaginer combien la période des soldes est une rude épreuve, aussi bien pour les clients que pour les employés. Nous faisions, chaque jour, face au stress de notre supérieur ainsi qu'à la foule toute excitée de débarquer en magasin, pour dénicher les premiers « meilleurs » articles soldés. Beaucoup pouvaient être agressifs. Lâchant un soupir afin de dégager ma mèche qui me faisait ombre, je finis par la placer derrière mon oreille et m'observais dans le miroir, à ma gauche. Mais tu crois vraiment qu'il serait intéressé par une fille comme toi ? Regardes-toi, il est friqué aux as, et il doit avoir son propre chauffeur, alors que toi, tu n'es qu'une pauvre étudiante dans un studio, qui n'achète que du premier prix pour économiser un max. Ma conscience me le criait depuis un moment déjà, et dieu sait combien j'en avais conscience, pourtant, je ne sais ce qui m'avait pris à rêver de la sorte, à m'imaginer une seule et toute petite seconde, qu'il pourrait être intéressé par quelqu'un comme moi.

Finissant de ranger les derniers cartons, une collègue vint à ma rencontre tout en m'appelant. « Oui ? » « On te demande à la caisse. » « Qui donc ? » Je m'imaginais déjà un client très mécontent venant se plaindre. Je lâchais un long soupir sans même attendre une quelconque réponse de la part de ma collègue. « Un homme, je n'en sais pas plus. Par contre, lui, semble te connaître. » Et voilà, il ne manquait plus que ça. Je sentais qu'on allait me passer un énorme savon. Comme si je n'en avais pas déjà reçu assez toute la journée. « Ah. » Dis-je simplement d'un air las. Sans me presser je montais les escaliers et regagnais la boutique tout en finissant par relever la tête et les épaules, affichant une expression plus sérieuse et professionnelle. Alors que je me dirigeais vers les caisses je tentais de deviner qui pouvait bien être ce fameux client qui me demandait. J'avais certainement du faire quelque chose de très mauvais pour qu'il se rappelle aussi bien de moi, alors que nous sommes plus de 30 salariés dans cette boutique, de prêt à porter haut de gamme. Je déglutis rien que de songer à ce qu'il me dirait très certainement, dans quelques instants.

« Mademoiselle Joy? » Entendant mon nom qui avait été cité, par-dessus mon épaule, je penchais la tête par-dessus celle-ci et lorsque mon regard plongea dans celui du client, mes yeux ne purent s'empêcher de s'écarquiller, terminant par ouvrir légèrement la bouche, bien plus intrigué de le voir ici, plutôt que par le fait qu'il connaisse mon nom. Rêvais-je, ou bien, faisais-je face à la réalité ? J'avais besoin que l'on me pince, que l'on me face comprendre que je ne rêvais pas, qu'il se tenait bel et bien face à moi. « Je vous cherchais. » Me chercher ? Pour quoi donc ? « Bonjour. Y-a-t-il un problème ? Êtes-vous insatisfait par l'un de nos produits, peut être ? » Je tentais du mieux que je pouvais de rester le plus naturel que possible, et j'osais espérer, bien m'en sortir. Avant même qu'il ne se mit à me répondre quoi que ce soit, un léger sourire en coin se dessina sur son visage, me faisant automatiquement tordre de douleur de l'intérieur. « Il y en a bien un, en effet. » Oh mon dieu, qu'avais-je bien pu lui faire pour qu'il m'en veuille à ce point, me répétais-je d'innombrable fois. « Je vous écoute. » Semblant hésiter un moment il se racla légèrement la gorge avant de déclarer, « Vous vous êtes trompée de sac la fois dernière. » La fois dernière ? « Il y a une semaine je suis venu acheter un vêtement. Un costume, plus précisément. Cependant, lorsque j'ai ouvert le paquet, je me suis retrouvé avec ... ceci ... » Avait-il terminé en saisissant du bout de son index, le tissu à l'intérieur du paquet, pour en ressortir un sous vêtement en dentelle, de couleur rouge. Cette fois-ci mes yeux s'écarquillèrent davantage lorsque je reconnus, sans tarder, le sous vêtement que je voulus offrir à ma meilleure amie pour sa lune de miel. Ouais, je sais, je vous vois déjà venir me faire la morale. Je n'ai pas un sous et je dépense un max pour le cadeau d'une amie. Et bien tant pis pour moi, je m'apprêterai à manger des conserves pendant un long mois, voilà. « Ah ... » Je m'inclinais automatiquement, m'excusant de nombreuses fois, faisant comprendre combien j'étais désolée. « Veuillez m'excuser. Je suis sincèrement désolée. Je me suis trompée de sac, en effet... » Je me redressais suite à ces mots, puis je pris aussi tôt le paquet entre mes mains. « Pourriez-vous me rappeler le costume que vous souhaitiez ? Je vais aller ... » « Laissez tomber. J'aimerai autre chose. » Je ne protestais pas, déjà bien embarrassée, je restais muette et le laissez simplement s'exprimer librement, à sa guise. « J'aimerais offrir une robe à une amie. » Ah ? Une amie, ou bien, sa petite amie ? Soudainement mon cœur se resserra lourdement. « Toutefois, j'ignore le genre de robe qui lui conviendrait. Je ne suis pas très doué pour offrir des cadeaux, alors peut être pourriez vous m'aider à me décider, et par la même occasion, faire des essayages ? Vous avez pratiquement les mêmes mensurations. » Rêvais-je, ou bien, venait-il de me demander à l'instant, de défiler pour lui ? Était-ce correct ? Pouvais-je me permettre de faire ceci ? Qu'attendait-il ? Cherchait-il à me punir, ou bien était ce la véritable raison de sa venue ? Ce n'était pas comme si d'autres de mes collègues ne possédaient pas une taille comme la mienne. Plus j'y songeais, plus je pensais qu'il cherchait simplement à me punir de ma maladresse. Si humiliant. « Très bien. Faisons ainsi dans ce cas. » Un sourire narquois avait étiré ses lèvres roses, tandis que j'arquais un sourcil, me demandant ce qu'il pouvait bien avoir en tête.

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⏰ Dernière mise à jour : May 15, 2017 ⏰

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