Gaïa

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Gaïa

Un prénom. Deux syllabes. Une femme.

T'en connais beaucoup toi, des Gaïa ? Je m'en doutais.

Cette fille, c'était un cadeau du Ciel, tout droit venu du Soleil.

Ouais, elle était un rayon de Soleil.

Ce bout de femme, elle marque la vie de quiconque entre dans la sienne. Tu vois, elle a marqué la mienne.

C'était une tempête, une bourrasque de vent en automne, une boule de feu, un volcan en ébullition, un océan, une vague qui s'échoue sur le sable blanc, une toile vive de Picasso, une multitude de couleurs sur ma palette de peintre, un shot de vodka pur, un verre d'absinthe, une petite fille qui créait des châteaux de sable, une partie de chamboule-tout.

Elle était toute ces petites choses de la vie, Gaïa.

Tu sais comment je l'ai connu ? Et bah dans un bureau de tabac ! C'est con hein ? Ouais moi aussi je me dis ça quand j'y repense !

Elle venait tout les jeudis à onze heures et quart, je l'avais croisé quelques fois par pur hasard. Et puis je me suis rendu compte qu'elle venait tout le temps à la même heure. Alors j'ai fait comme elle.

Et puis un jour, je suis allé la voir. Je lui ai demandé qu'elles étaient ses cigarettes préférées.

- Aucunes, je ne fume pas. Je trouve ça marrant qu'on se voit ici tous les jeudis et qu'on ne se dise rien. Alors tient, j'ai vu que tu prenais des Marlboro, t'en feras un meilleur usage que moi.

Sa voix. Wahou. Elle était si mélodieuse. J'aurais aimé me réveiller un matin, avec cette voix si douce, si belle. Dis pas que tu trouves ça bizarre, si tu l'avais connu, t'aurais pensé comme moi !

J'avais ris à sa tirade, c'est pas souvent qu'une fille m'achète des clopes en plus ! Je l'ai invité à boire un verre après, et elle avait pris une menthe à l'eau. On a parlé toute l'après-midi. Elle était vraiment fascinante. J'ai appris qu'elle peignait, dès qu'elle le pouvait. Qu'elle adorait les bijoux de créateurs, tu sais, ces bijoux dorés aux pierres plus précieuses les unes que les autres. J'ai appris qu'elle était catholique à ses heures perdues aussi. Parce que pour elle, "la foi, c'est entre toi et Dieu, c'est une relation intime, c'est un pilier de la vie".

J'avais glissé mon numéro dans la paume de sa main, caressant ses doigts si fins habillés de bagues avec des rubis incrustés dans l'or. Elle m'avait sourit, dévoilant une dentition des plus éclatantes. Et elle est partie. Aussi rapidement qu'on était arrivé.

Je l'ai pas revu après. Elle venait plus au bureau de tabac.

Elle était tout le temps dans mes pensées tu sais ! Je la revoyais, la paille noire entre ses lèvres roses charnues, la ligne de cils qui habillait ses perles chocolat ...

Elle avait un visage époustouflant, elle était d'une beauté sans nom, Gaïa.
Je crois que je suis le seul à me dire ça.

Mais je m'en fout.

J'aurais voulu la connaître davantage, qu'elle fasse partie de ma vie, que je fasse parti de la sienne. Je voulais plus.

Je crois que même le Don Juan le plus aguerri n'aurait pas pu lui résister. Mais elle le savait ça qu'elle était belle, et elle en jouait. Elle dégageait une sorte de magnétisme puissant, et pour ma part, j'avais succombé.

Malgré toute ces caractères spécifiques à sa personne et ces particularités, elle était très orgueilleuse. Ça aussi elle en était consciente et lors de notre rencontre, elle m'avait confié que cela la rongeait de l'intérieur, comme si sa vie était construite autour de ce péché.

Mais moi je la trouve magnifique dans son entièreté et je crois même que je peux dire que j'ai succombé à son charme.

Elle m'a charmé.

Autour d'une menthe à l'eau et d'une pression, Gaïa, elle a changé ma vie.

Les 7 pêchés capitaux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant