XIII. II

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II.

-Allez !!Réveillez-vous ! Vous allez être en retard pour la messe. Hein, mais dequoi parlait-elle ? Elle renchérit : -Si vous ne vous rendez-pas à lamesse, le roi va être TRES fâché, sur vous comme sur moi. Je fus à peine sortiedu lit qu'elle m'enfila une nouvelle robe et m'installa sur la chaise. Ellecommença à me tresser les cheveux. La bougie avait fondue. Elle me prit par lamain et me tira jusqu'à la chapelle. Isabelle me vit et vint vers moi –Vousvoilà, je pensais que vous ne viendriez pas. –Vous savez, je ne raterais lamesse pour rien au monde. –Vous devez être comme mon frère alors. –Pourquoidites-vous cela ? –Il est très pieux, en plus de ne manquer aucunsoffices, il observe des jeunes et d'autres choses dans ce genre. –Je vois. D'oùlui vient une telle piété ? –De notre mère. Une fois elle lui aurait mêmedit qu'elle préfèrerait le voir mort plus tôt que de commettre un pêché mortel.–Oh je vois. Elle me prit par le bras et m'installa à côté d'elle. Louis arrivaet s'installa seul devant tout le monde. Je ne pouvais voir que son dot etpourtant je ne pouvais m'empêcher de le fixer. Au fur et à mesure que le prêtreparlait, je me noyais dans ses paroles. Isabelle me sauva de ma noyade. –Toutvi bien ? –Pardon ? –Vous sembliez rêveuse. –Je l'étais. Tout lemonde se leva et sortit, Isabelle la première. Je ne le remarqua pas tout desuite et resta assise sur ma chaise quelques instants. La chapelle danslaquelle je me trouvais était une petite chapelle. Elle pouvait accueillir unetrentaine de personnes peut-être. Elle était assez sobre. Alors que je baladaismes yeux sur ces murs glacés je remarqua que Louis était toujours là. Savait-ilque j'étais encore là ? Je n'étais pas sure. Je décida de partir sansfaire le moindre bruit. En sortant de la chapelle je ne pus retrouver monchemin. Peut importe, je décida d'explorer les lieux et peut-être d'enapprendre plus sur où j'étais, histoire de passer le plus inaperçue possible etéviter les erreurs. Les couloirs se ressemblaient tous, ainsi que les portes,les escaliers et les gens. Tout se ressemblait. Je pris deux fois à gauche puisune fois à droite, je monta deux escaliers et en descendit un, enfin je crois.J'eu soudainement une très grande envie d'air frais. Je monta tous lesescaliers que je trouva pour enfin apercevoir le soleil. Je me retrouva sur lesremparts de château. A l'est se trouvait la ville et à l'ouest, les bois. Lechâteau se trouvait à l'extérieur de la ville. Cette ville me semblait siétrangère. Cette vie me semblait si étrangère. Je me jeta visuellement à ladécouverte de cette ville. Un édifice qui me sembla vaguement familier attiramon attention. –Non, je dois rêver ! Je ne rêvais pas. L'édifice enconstruction qui se dressait au loin était la cathédrale Notre Dame. Je nepouvais plus avoir aucuns doutes quand à mon voyage dans le temps, bien quecela faisait longtemps que je n'en n'avais plus. J'étais entrain de contemplerle Paris du XIIIème siècle. –Puis-je vous aider ? Je sursauta. –Je nevoulais pas vous faire peur. –Oh ne vous inquiété pas, j'étais juste un peusurprise. –Puis-je vous apporter mon aide ? –Peut-être. Qui êtes-vous ?–Je suis l'architecte chargé de ce bâtiment. –Parfait alors peut-être que vouspourriez me dire si ce bâtiment à un nom ? –Le Louvre. Ce châteauressemblait à tout sauf au Louvres. –Est-ce que vous allez bien ? –Ouimerci beaucoup de votre aide. –Avec plaisir, si vous avez besoin d'autre chose,n'hésitez pas. Il partit. Je resta là, devant cette ville que je redécouvrait,pendant quelques temps, jusqu'à ce que mon ventre me fasse comprendre qu'ilétait temps de redescendre. Après une bonne vingtaine de minutes d'errance, decentaines de mètres de couloirs et quelques impasses, je sentis une main forteet déterminée qui m'attrapa et me plaqua contre le mur. –Aïe ! Vous mefaites mal ! Lâchez-moi ! –Moi je parierais sur prostituée. Je nevoyais pas le visage de l'homme que me coinçait contre le mur, Il n'y avait passuffisamment d'éclairage pour cela. –Que dites-vous ! –Vous avez peut-êtreréussi à convaincre le roi et sa mère mais moi je reste persuadé que vous êtesune prostituée. Je sentis une main qui commençait à se balader le long de macuisse pendant que l'autre me coinçait contre le mur au niveau du cou de façonà ce que je puisse crier. Ses doigts se faisaient de plus en plus insistants.Bien tôt je pouvais les sentir qui remontaient mes vêtements. –Blanche ! L'hommepartit et je tomba à genoux. –Que faites-vous ici ? Je me retourna maismon agresseur était parti. Il n'y avait plus que Thérèse en face de moi. –Je,je cherchais ma chambre. –Allons, venez. Je la suivis jusqu'à ma chambre.–Asseyez-vous. Je vais vous apporter quelque chose à manger. Elle revint avecun plateau de nourriture. A vrai dire je n'avais plus très faim. –Avez-vous lules livres que je vous avais donnés ? –Non. –Pourquoi ? –Ils ne sontpas très amusants. –Voyez-vous, les textes religieux ne sont pas faits pourêtre amusant. –Je l'avais remarqué. –Avez-vous encore besoin de moi ? –Nonmerci. Elle sortit. Je me retrouvais seule à nouveau. Je me coucha sur mon lit,lequel m'engloutit. Quand il m'eut recraché, je m'ennuyais toujours. Je décidade quand même lire les livres que l'on m'avait donnés, puisque je n'avais riend'autre à faire. Le livre aussi m'engloutit. –Le roi vous demande. Je sursauta.C'était Thérèse –Hein, quoi ? –Le roi demande à vous voir.–Pourquoi ? –Je ne sais pas. Elle m'amena devant lui. A ses côtés setrouvait sa mère, Charles et d'autres hommes. –Vous avez dit que vous parliezanglais, c'est bien ça ? –Oui, sire. –Que faisiez-vous seule dans lesbois ? –Je ne sais pas, sire. –Vous ne savez pas ? –Non, monseigneur.–Comment est-ce possible ? –Je ne sais pas, je me trouvais dans les boislorsque je me suis réveillée, je ne me souviens pas de ce qu'il s'est passéavant. –Vous savez ce que je croismoi ? C'est que vous êtes une espionne anglaise. –Pardon ? –Vous parlez anglais, vous ne voulezpas nous dire comment vous vous êtes retrouvée dans les bois, bois qui setrouvent à la frontière avec l'Angleterre. –Cela ne fait pas de moi uneespionne. –Où étiez-vous après l'office ? –J'étais sur le toit. –Avec qui ?–Seule. –Comment pouvez-vous prouver que vous n'étiez pas avec un espion ?–Un architecte m'a vue. –Comment s'appelle-t-il ? –Je ne sais pas. Il disait être en charge duLouvre. –Bien trouvez moi cet architecte. Une dizaine de minutes plus tard, onrevint avec l'architecte. –Reconnaissez-vous cettejeune fille ? –Oui monseigneur. –Où l'avez-vous vue ? –Sur le toit.–Que faisait-elle ? –Je ne sais pas monseigneur. –Était-elle avecquelqu'un ? –Non monseigneur. –Donc il n'y avait personne d'autre ?–Non. –Merci, vous pouvez partir. –Merci, monseigneur. Il partit. –Que faisiez-vous sur letoit ? –Je voulais juste prendre l'air. –S'il vous plait, faite attentionà vous. Je fis un signe de la tête et jesortis. Je retourna dans ma chambre, et je me mis sur mon lit. Je regardais ceslivres sur la table. Que pouvais-je bien faire pour m'occuper ? J'essaya de rassembler tout les élémentshistoriques qui pourraient m'être utile. Soudain je m'arrêta dans mes pensées :cela voulait-il dire que j'avais l'intention de rester ? Bien sure jevoulais rentrer chez moi, enfin, m'éloigner un peu de tout ce qui c'était passéne me dérangeait pas non plus. Mais comment ? Ca je n'en avais pas lamoindre idée et m'enfuir ? Pour aller où ? Ici, j'ai de la nourriture, un toit, desvêtements, une protection. Ici j'étais bien, je m'ennuyais comme un rat mort,mais j'étais bien. Oui j'avais bien l'intention de rester. Je me remis àréfléchir à ce qui pourrait m'être utile. De quoi une jeune fille de 17 ansdurant le Moyen Age avait-elle besoin pour survivre. La raiponce ne meparut pas tout de suite évidente puisque le rôle d'une femme à cette époqueétait juste de donner naissance à un garçon. Mais bien sure ! Pour donner naissanceà un enfant il fallait d'abord être marié et pour trouver un bon mari ilfallait une bonne éducation ! Etre vierge et avoir une bonne éducation, ainsi qu'une dote. Bonpour la dote ce n'était pas gagné mais l'éducation ça, ça pouvait se faire. Jen'avais cas faire comme la reine Elisabeth première lors de son incarcération,utiliser tout ce temps dont je disposais pour me construire une éducation enbéton. Je pris les livres apportés par Thérèse et commença à les lires trèssoigneusement. –Venez mangez !–Quoi ? –Oh vous vous êtes décidées à lire les livres. –Ah oui. –Venez,c'est l'heure de manger. –Quoi déjà ? Mais quelle heure est-il ? –Ilest 18h. Je me rendis dans la salle où l'on mangeait et je regarda ce qu'il yavait sur la table. Encore de la viande quelque légumes et du vin. Pas que celan'était pas bon, mais je commençais à me lasser de tout ça et le sucrecommençait à me manquer. Je me mis à rêver de pâtisserie. Cela faisait deuxsemaines que j'étais là, au Louvre, au XIIIème siècle. Je passais la plus partde mon temps entre ma chambre et le toit où j'aimais me rendre pour rêvasser.Un jour que je me trouvais sur mon lit à finir un des bouquins qui m'avaientétés donnés, Louis entra. –Cela fait longtemps que nous ne nous sommes parlé. –Ouien effet, sire. –Que faites vous toute seule ici durant toute la journée. –Je tentede m'instruire. Je lui montra mes lectures de d'un coup de tête. –Trouvez-vouscela à votre goût ? –Et bien, on va dire que cela m'occupe. –Avez-vousbesoin de quoi que se soit ? –Oh non c'est très gentil, j'ai déjà tout cequ'il me faut. Après quelques secondes je renchéris –En fait si. –Quoi donc ?–J'aimerais m'instruire d'avantage. –Quevoulez-vous dire ? –Et bien je n'ai rien si ce n'est que mon esprit pourfaire un bon mariage. –Vous aimeriez un précepteur ? –Si ce n'est pas tropdemandé ? –Non bien sure, vous pouvez me demander ce que vous voudrez. Dèsle lendemain matin, un homme passa dans ma chambre avec comme instruction de m'enseignerles bases des mathématiques, les sciences, le latin, le grec et d'autreslangues. Il vint peaufiner mon instruction tout les matins. Cela faisaitmaintenant trois que j'étais là. Une routine s'était installée et celacommençait sérieusement à m'ennuyer. Je n'avais plus trop osé explorer leslieux depuis ma presque agression par un inconnu. Je décida tout de même deréitérer l'expérience cette fois en descendant plus tôt qu'en montant. Après des centaines de mètres de couloirs j'aperçu unelumière qui émanait de l'extérieur. Je me retrouva dans les écuries entourée dechevaux. Comme cela me faisait du bien de voir autre chose que les murs de machambre. Un cheval attira particulièrement mon attention. Comme il était beau.Il était tout noir et tellement majestueux. –Puis-je vous aider ?      

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