MALORY ARMSTRONG
Même si la tension est encore vive, j'ai encore espoir que nous pouvons faire équipe pour nous sortir de ce sordide monde qu'est Fearville.
— Tu n'es qu'une traînée, Sara Walsh., hurle Carter à l'intention de notre chère rousse de Floride.
— Alors si je suis une traînée, j'ai peur de ce que tu es, Carter Scott., répond Sara comme nous sortons de l'école Charleston pour filles que nous fréquentons toutes.
Évidemment, comme s'il n'y avait pas assez de tension entre nous, il a fallu la divulgation de multiples secrets pour tuer tout espoir que nous ayons l'intention de coopérer les unes avec les autres. Mais je pense que ce n'est pas que les secrets qui nous entremêlent tous à la situation de l'une qui nous pousse à ressentir un tel dédain. Sara aime la manière forte. Alison, on ne sait jamais. Carter est sur ses gardes. Et moi ? Je reste dans mon coin, balayant les insultes, mais ne pouvant pas les imiter en sortant des répliques qui leur cloueraient le bec.
La vérité pure qui était déversée par l'entremise de ses souvenirs m'a bien fait réfléchir. Je ne pensais pas que tout le monde me détestait. Je ne pensais pas que je me suis tant laisser passer pour une loser après la mort de mon père. Mais, à mon avis, il aurait voulu que je me remette mieux de sa mort que comme j'ai jonglé avec mon deuil. La chose qui me laisse le plus muette, c'est que Paige Peterson et Olivia Price aient jugé mon idole alors qu'il me semblait qu'elles l'adorait à cette époque-là. Justin Bieber est plus qu'un simple idole de jeunesse ; sa musique m'a aidée dans mes moments de faiblesse, son visage d'ange m'a fait rêver quand les garçons de Dobson's Review m'exaspéraient. Voir une nouvelle publication Instagram de lui après une dure journée d'école me remontait le moral. Mais maintenant, c'est du passé. J'ai changé, j'ai évolué. Pour mes amies, « évoluer » est synonyme de laisser toutes ses joies enfantines d'écrire nous.
Ce n'est pas grave.
— Les filles, fermez vos gueules. Si vous n'avez rien d'intéressant à dire, fermez-là, lâche Ali, exaspérée.
Je lève la tête jusqu'à me tordre le cou pour apercevoir le ciel ennuagé, gris foncé. Il reflète parfaitement ce que je ressens : un vide infiniment vacant. Autant la vie peut être désespérante qu'elle a ses joies, mais je pense qu'elle aime mieux afficher son côté sombre avec moi ; la preuve, c'est moi qui est à Fearville, à vivre une expérience qui me gruge peu à peu mon espoir de pouvoir sourire à nouveau sans toujours penser à la mort de mon paternel. Mais j'en serai jamais capable. Même des années entières plus tard, je pense stupidement que j'aurai pu empêcher sa mort. Empêcher le connard qui lui a tiré dessus.
— La vérité est que nous sommes paumées, les filles. Nous devons boire et manger, trouver un abris. Nous sommes tout simplement dans la merde jusqu'au cou, se plaint Carter en couvrant sa bouche sa main pâle comme elle baille.
— J'ai tellement hâte de voir la tête que feront Liv et Paige quand elles vont savoir ce qui s'est passé ici-
— Parce que tu comptes leur dire, Sara ? Mais as-tu un cerveau ?, s'enquiert Ali en repoussant sa crinière blonde derrière ses épaules.
— J'ai déjà un cerveau plus grand que le tien.
— Oh, mentir est ta spécialité, n'est-ce pas ? Même si tu subirais une greffe de cerveau, le cerveau te rejeterait !
Même si les insultes d'Alison à l'égard de Sara sont inutiles, elles me font penser. Devons-nous raconter ce que nous avons vécu ici ? Cela, c'est bien sûr si nous survivons. Mais si nous levons le voile sur notre "expérience", peut-être cela va nous permettre de trouver une explication à toute cette merde ? Oh, je suis putain de fatiguée de devoir trouver réponse à tout.
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the heartbreakers club✓
FanficAprès une soirée de festivités étudiantes bien arrosées, quatre adolescentes vont être plongées dans un univers complètement imperméable aux fins heureuses : l'univers de leurs cauchemars les plus obscurs. Bien qu'elles ne se connaissent toutes poin...