J'aime la mer. J'aime regarder les vagues se fracasser sur la coque du bateau. J'aime regarder au loin ondulait, a perte de vue, la grande bleue, cette immensité inquiétante et captivante. Me rattacher aux détails, pour saisir sa complexité. Voir au-delà de sa douce apparence, sa monotonie. Je la vois comme une danse, une harmonie. Je vois le reflet du soleil ou la couleur des bas-fonds. Je suis fasciné par l'écume qui prend alors des allures de peintures. Caressant le ventre de notre monstre flottant. J'aime la mer et j'aimerais y plonger, m'y perdre et m'y noyer. Laver mon âme, oublier les drames. Et le nez au vent, je suis submergé par une multitude de sentiments. Je me surprends alors à rêver. Je me vois en femme pirate sans foi, ni loi. Ne craignant rien ni personne mais que tout le monde craint. La longue vue entre les dents. Les tripes secouées par la houle mais la rage de rejoindre la côte me tenant. Pillant les riches, donnant aux pauvres. Naviguant autour de la terre et au gré du vent. Me nourrissant d'aventures, de découvertes et de trésors oubliés. Sortir la grande voile, changer de cap et crier. Je me vois manier le sabre comme un maître en portant des chapeaux trop grand. Je m'imagine buvant du rhum plus que de raison avec un équipage bedonnant et bidonnant. Puis un relent me rappel à la réalité, par-dessus la proue je vomissais. A la piraterie il allait me falloir renoncer et me trouver un projet plus terre à terre. Car j'ai le mal de mer.
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Décousu
Poetry« L'incohérence n'existe pas, le désordre n'est qu'un ordre différent. » Robert Malaval Décousu, car le fil ça fait longtemps que je l'ai perdue, laissant deux bouts de tissus qui ne s'aimeront jamais plus. Des petits bouts de toi, de nous, de vous...