Chapitre 14 - Partie II

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Cachés derrière un bosquet d'arbres, ils guettaient l'horizon, à l'affût. Leurs trois professeurs leur avaient conseillé de ne pas user de magie s'ils croisaient des gardes, pour éviter que Reïkan ne sente leur présence, mais en y regardant de plus près, ils devraient tôt ou tard se battre.

Car en effet, en face de chaque maison, un homme accompagné d'une belle arme à feux faisait le pied de grue.

— Comment on va faire ? demanda Lucian, qui fixait un gros musclé, qui semblait fusiller du regard dans leur direction, comme s'il savait qu'ils se trouvaient là.

— Je crois que l'on va devoir aller à l'encontre des règles. On va devoir se battre, annonça Patrick, d'une voix placide. Mais sans magie. Avec nos mains, nos pieds et tout ce qu'on trouvera à l'horizon.

— Il y a bien un moyen de passer inaperçu ! s'exclama la jeune sorcière en regardant tout autour d'elle.

Ses yeux s'arrêtèrent alors sur un point dangereux mais qui pourrait être une bonne stratégie.

— Et par là ? fit-elle en pointant du doigt.

Chacun suivit son geste et ce fut son amie qui explosa la première :

— Par le toit ! Bah bien sûr, tu nous prends pour des ninjas, ou quoi ?

— Tu as une autre idée, peut-être ? Toi qui veux éviter les gardes au maximum, je crois que c'est la seule solution, non ?

Son amie resta pensive un instant, avant d'acquiescer.

— Oui, tu n'as pas tort. Mais nous n'avons rien pour nous protéger, ni pour tenir sur le toit. C'est dangereux, Vi', on pourrait y laisser notre vie.

—Justement, plus on sera sur le qui-vive, moins on risque la chute. C'est connu : plus tu connais un endroit, une route, moins tu te méfies, et plus ta concentration décroit.

Sarah souffla ; elle avait toujours le dernier mot, et pas le moins insensé.

— Et comment tu comptes t'y prendre ?

Son interlocutrice lorgna une nouvelle fois autour d'elle, bien consciente que son plan pouvait être bancal. Malheureusement, c'était la seule solution qu'ils avaient.

Sur sa gauche, elle aperçut un petit chemin de terre, qui semblait mener tout droit à la première maison de la file. Suivant ses traces,elle plissa les yeux, et remarqua une petite entrée, qui les ferait éviter les hommes de main de Reïkan. Mais après cela, elle était incapable de dire où il menait exactement et surtout s'il y avait quelque prise que ce soit pour grimper sur la toiture.

— Là, il y a un petit chemin, indiqua-t-elle à ses proches. Si l'on s'avance un peu plus sur la gauche, on pourra peut-être voir si la façade de l'habitation nous offre une porte de sortie et des prises pour grimper.

— Il faudrait dans ce cas que quelqu'un fasse le guet et nous prévienne si des ennemis se rapprochent de nous.

Patrick leva la main.

— Je suis partant, si vous le souhaitez. Je sais imiter l'oiseau, ce sera le signal.

Sa sœur pouffa.

— Vi'... Je te jure, je me suis amélioré.

— Je ne demande qu'à voir, ou plutôt entendre, nargua-t-elle, amusée.

Plus jeunes, ils aimaient imiter toutes sortes d'animaux quand le temps n'était pas de la partie. Une fois, le plus âgé s'était essayé au cri de l'oiseau et le bruit avait alerté leurs parents, qui avaient cru que leur cadette se faisait enlever, tant le bruit ressemblait à un cri aigu d'une fillette.

Le son d'une voix [En cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant