Chapitre 1 ☽

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Espérer.

Je n'ai que ce mot accroché à ma bouche. Cette parole que je me répète sans cesse pour ne pas perdre espoir. Les appareils médicaux m'empêchent de dormir. Je suis terrifiée à l'idée que cela puisse arriver. Ça ne peut pas arriver. Chaque seconde sans nouvelle, ma gorge se serre. Ma tête me fait mal et il m'est difficile d'ouvrir les yeux. Il m'est absolument impossible de voir. Mon souffle est rapide et ma respiration s'accélère. Où sont-ils ?

Pour me calmer, je ferme les yeux et prends une profonde inspiration. Mes paupières sont lourdes. Je dois chasser ces souvenirs et tenir bon. Tous les événements des dernières heures ressurgissent alors dans mon esprit. Tout se remet en ordre et ça m'horrifie. Je veux savoir ce qu'il s'est passé et comment ils vont.

— Papa ? Maman ?

À présent, mon regard erre sur la chambre d'hôpital dans laquelle je me trouve. Tout est flou. Les vastes murs blancs me terrifient et me rappellent le vide créé dans mon être. Je sens mon estomac se contracter. Une terreur m'envahit à tel point que je ne peux la décrire. Je vis en plein cauchemar. Le bruit sonore de la machine qui se trouve à côté de moi indique que la fréquence de mon rythme cardiaque augmente. Je suis complètement démunie et désemparée face aux émotions et sentiments qui me submergent. Je ne suis qu'une marionnette face aux actes précédents. Je ne peux rien faire, rien.

Quelques minutes plus tard, des coups retentissent à la porte. Une infirmière s'approche lentement de moi. Elle arbore un air inquiet et là, je sais. Je comprends que c'est fini. Ma poitrine ne se soulève plus comme si tous mes organes cessaient de fonctionner. Respirer m'est impossible. Terrifiée, je m'écris :

— Il faut que je les voie !

Les poings serrés plein de rage, ma mâchoire me fait mal à tel point je serre les dents pour m'éviter toute douleur intérieure. J'avale ma salive. Je dois chasser ce cauchemar de mon esprit mais cela m'est tout simplement irréalisable. Des larmes roulent subitement de mes yeux et je ferme les paupières pour éviter de laisser échapper tout signe de faiblesse. Je déteste faire paraître mes émotions et hais perdre sans m'être battue. C'est trop difficile à surmonter, je ne peux pas vivre sans eux.

J'essuie la larme qui glisse sur ma joue. Je m'appuie sur les coudes pour me redresser mais, ma tête me fait terriblement mal. Mon dos ! Je me crispe et sens alors une douleur dans ma colonne vertébrale qui m'affirme clairement que je ne peux pas bouger. Mes fins doigts frôlent ma peau au niveau de mes lombaires et je comprends que je suis couverte d'hématomes.

Je prends plusieurs instants pour observer de plus près l'endroit dans lequel je me trouve. J'ai du mal à voir à travers les larmes qui troublent ma vue. Un vieux fauteuil est placé dans le coin de la pièce, sûrement pour créer une ambiance rassurante, ce qui est tout le contraire. Les hôpitaux m'effraient, ils sont source de malheur. Avez-vous déjà entendu une bonne nouvelle sortir de cet endroit ? Mise à part quelqu'un qui en a finit avec le cancer mais qui va devoir vivre avec les conséquences qui suivent ?

Je dois sortir de ce lieu si lugubre. Je dois quitter ce lit et reprendre ma vie d'avant. Ils ne sont pas morts. Ils ne peuvent pas être morts. Ce n'est tout simplement pas possible ! Ils sont sûrement dans la salle d'attente en train de s'impatienter et de s'inquiéter de mon état de santé. J'en suis persuadée ! Je me dirigerais dans la pièce, ils me verraient, me souriraient et me diraient qu'ils m'aiment. Je les prendrais dans mes bras et leur dirais que tout va bien. Nous formerions une famille heureuse. C'est comme ça que ça va se passer, n'est-ce pas ? Ma sœur ! Où est-elle ? Elle devrait être avec moi. Ou avec eux. Je n'ai aucune nouvelle d'Aria non plus. Je dois les retrouver.

Dernier EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant