La promesse de la vie

 Haa... Je suis tellement fatiguée... Je n'arrive pas à ouvrir les yeux... Et j'ai mal à la tête... J'ai l'impression que mon corps flotte... Ai-je de la fièvre ? Mmh... Je ne sais pas... Je me sens tellement mal... Il faudra que je demande à mes domestiques de m'apporter des médicaments... Cela faisait tellement de temps que je ne m'étais pas sentie aussi mal... La dernière fois... Quand étais-ce ? J'ai oublié. Au fait, je ne sais même pas si je me suis déjà sentie ainsi. Malade. Exposée. Faible. Dans tous les cas, il faut que j'essaie de me rendormir...

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Je me sens légèrement mieux. Mais mon mal de tête et le flottement sont toujours présents. Après tout, je suppose qu'une maladie ne part pas après uniquement une sieste. Enfin... Mes paupières sont toujours aussi lourdes. Je pense que je vais dormir encore un peu... Juste un peu...

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Ha ! Qu'est ce que c'est ? Un bruit atroce vient de me vriller les tympans. Comme si je n'avais pas déjà mal à la tête... Cela ressemble à... Du bois que l'on frappe contre quelque chose. Serait-ce mon héritière qui aurait fait tomber son pinceau d'encrage ? C'est probable. Elle est si maladroite... J'espère juste qu'elle ne l'a pas cassé... J'irais vérifier lorsque je me sentirais assez forte pour me déplacer... Dans l'immédiat, j'aimerais juste pouvoir effacer ce mal de tête qui me donne l'impression qu'une masse me frappe les tempes... Retournons dans le monde des songes...

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Je me sens mieux. En tout cas assez pour sentir cette odeur acide qui stagne dans l'air. Cette odeur qui m'a réveillé alors que je m'apprêtais à me balader au bord d'une plage de sable fin, main dans la main avec celle que j'aime, et lui donner un tendre baiser... Je sursaute au bruit de tout à l'heure, qui se fait de nouveau entendre. Que se passe-t-il ? Ne suis-je donc pas chez moi ? Je n'ai pourtant aucun souvenir d'être sortie... Mais je ne peux définitivement pas être dans ma chambre. Jamais quiconque ne se permettrai de laisser un tel effluve nauséabond se répandre. Ils me respectent trop. Et jamais mon héritière, aussi maladroite soit-elle, n'aurait fait tomber deux fois son pinceau alors que je peux l'entendre. Surtout qu'à présent que mes sens sont de nouveau correctement utilisables, je ressens des ondes, des vibrations traverser mon être. Comme si je me trouvais sous l'eau. Mais elles sont trop fortes pour que je sois dans la mer. C'est étrange. Très étrange. Trop étrange.

J'ouvre mes yeux jusqu'alors laissé fermés, pour me heurter à un aplat de bleu turquoise uniforme, où de petites particules se baladent au gré de mes légers mouvements. Je peux sentir quelque chose me frôler de chaque côté de mon corps. En regardant bien, cela ressemble à ce que l'on appelle du verre. Epais et solide. Je me mets immédiatement en alerte, et observe tout autour de moi. A droite, du verre. A gauche, du verre. Derrière, du verre. En haut, du verre, une lumière diffuse qui propage un peu de chaleur. En bas, du verre, un sol. Tout autour, cet aplat bleu turquoise, cette eau à l'odeur âpre qui m'irrite la gorge. Et devant... Outre cette paroi solide et semblant couverte par un voile, je peux apercevoir des formes floues, multicolores, qui bougent en créant des vibrations en un brouhaha déformé. Je ne sais absolument pas où je suis, mais une chose est sûre : on a osé m'enfermer dans une sorte de bulle de verre. Moi, Ondine, chef des mers et des océans, fière sirène ailée, appartenant à la noble race ailée des Kurieitā, et l'une des cinq porteurs du pouvoir de notre Créateur, suis enfermée dans une bulle insalubre ! Qui a osé faire cela ! Mais diable où est passé le respect ! Ce monde n'est plus ce qu'il était... Enfin bon... Quitte à être ici, autant tenter de découvrir qui a eu l'audace de m'humilier ainsi. Je tends la main vers la paroi, et approche mon corps en plissant les yeux, afin de pouvoir avoir un aperçut de ce qui se trame malgré le flou qui m'empêche de bien distinguer les formes.