Je me retournai vers Grégoire qui s'était arrêté sans prévenir sur le chemin. Il fixait son téléphone avec de grands yeux, un air terrorisé affiché sur son visage.
« Ça va Greg ? » m'inquiétai-je en faisant un pas vers lui.
Il reprit ses esprits et s'empressa d'éteindre la machine qu'il tenait dans ses mains. « Tout va bien, ne t'inquiètes pas ! » Il recommença à marcher pour se rendre à l'appartement qui ne se trouvait plus très loin, mais je le retins par le poignet. Il se retourna vivement vers moi, un air de défi sur le visage. « Quoi ?! »
J'eu un léger mouvement de recul, suite au ton colérique qu'il avait employé, mais je gardais mon emprise sur lui. « Chou... Je vois bien qu'il y a quelque chose... Si jamais tu veux... »
Il se dégagea de moi, tout en me coupant la parole : « Il n'y a rien, l c'est clair ? Je vais bien ! » Son ton sec me fit comprendre qu'il y avait bien quelque chose, mais avant d'avoir la chance de reprendre la parole, il était déjà partit en direction de notre lieu de résidence.
Je soupirai, sans chercher à le rattraper. Je marchai lentement, à environ 5 mètres derrière lui. Qu'est-ce qui avait pu le mettre dans un état semblable..?
Rendu à l'appartement, il entra en enlevant rapidement ses chaussures, avant de s'enfuir vers notre chambre en claquant la porte. Je me dirigeai vers le canapé, me prenant la tête dans les mains.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? » lança la voix de Mickaël, probablement curieux à cause du bruit.
Je relevai lentement la tête vers lui, le remarquant dans le cadre de porte de la cuisine. Il était vêtu d'un tablier et était en train de mélanger ce qui ressemblait à un crémage, tout en me regardant.
« J'aimerais bien le savoir... » Il perçut la tristesse dans ma voix et s'empressa de déposer sa préparation pour poser ses fesses près des miennes sur le canapé. Il passa sa main dans mon dos, et c'est uniquement à ce moment que je réalisai que mes joues étaient devenuent humides à cause des larmes. Nous restâmrs un moment positionnés ainsi; moi, pleurant dans ses bras, et lui, me consolant sans me presser. Il était un de mes meilleurs amis, je savais que je pouvais me confier à lui. Mais il me laissait le temps de déverser ma tristesse et cela me touchait vraiment.
Mais la phrase qu'il lança en coupant le silence apaisant me surprit : « Tu l'aimes, n'est-ce pas ? »
Je ne répondis rien. Il connaissait la réponse; à quoi bon gaspiller sa salive avant de raconter le récit de sa soirée ? La tête contre son épaule, je gardai le silence, laissant les larmes humidifier tout ce qui se trouvait sur leur passage.
Après plusieurs minutes positionnéd ainsi, je me dècalai, séchant mes pleurs avec le revers de ma main. Je souris à celui qui m'avait consolé en le remerciant d'un signe de la tête. Je respirai un grand coup et lui racontai les détails de ce qui s'était produit dans les dernières heures. Je passai par le moment de surprise dans la chambre de Grégoire, jusqu'à son changement d'humeur soudain, tout en passant par notre instant d'intimité et de confidences.
Mickaël écoutait en silence, analysant chaques details de la conversation. Il ne me coupa pas lorsque je lui parlais de tous les sentiments que j'avais éprouvé lorsque mes lèvres avaient rencontrées celles de notre colocataire. Il ne me pressa pas non plus lorsque mon regard s'assombrit alors que je lui racontais notre retour vers l'appartement.
« Quelque chose l'a tracassé. Et ce quelque chose se trouvait sur son téléphone. Et je compte bien trouver qui est la personne responsable de tout ça pour le niqu... »
Mickaël me coupa subitement dans mon élan : « Wooow ! Je sais que tu es énervé, Julien. Je le serais aussi si quelqu'un osait s'en prendre à la personne que j'aime... » Il marqua une pause, semblant chercher des mots qui ne me blesseraient pas. De toute manière, il était impossiblr de me blesser encore plus que je ne l'étais; voir mon petit Grégoire dans cet état avait réduit mon coeur en cendres. « Je connais Grégoire depuis plus longtemps que toi. Je sais, qu'à des moments, il peut réagir fort sur le coup de l'émotion. Mais tu sais quoi ? Malgré ses airs d'enfant, il est fort. Tu l'as bien vu lorsqu'il t'a défendu contre ton ex. »
Je hochai doucement la tête de haut en bas, me remémorant ce pénible souvenir. Il était vrai que Grégoire pouvait se défendre seul. Mais cela ne changeait pas les sentiments qui hantaient mon coeur et mon esprit. Voyant que je ne répondais rien, Mickaël me reprit une autre fois dans ses bras, en me disant qu'il allait voir comment se portait Grégoire. Je le remerciai une autre fois pour son réconfort.
Il se leva et se dirigea donc vers la chambre qui nous appartenait, à Grégoire et moi, me laissant seul avec Angel qui s'était réfugiée sur mes genoux pendant mon monologue. Je la caressai doucement, pensant à tout et à rien... mais surtout à rien. Je ne savais pas quoi faire. Je n'avais pas sommeil et l'envie d'aller sur les réseaux sociaux était plus faible que la température minimale un soir de tempête de neige dans le nord du Québec.
Je me dis alors que tourner une vidéo pour le lendemain n'était pas une mauvaise idée. Je deposai Angel au sol, chose qui lui déplut tant elle était bien, et me dirigeai vers la salle de bain, pour vérifier si mes yeux n'étaient pas trop rouges pour la caméra. Voyant que même l'eau ne pouvait redonner la couleur originale de mes yeux, je choisis de jouer la carte du malade.
Quelques minutes plus tard, la caméra était démarée, l'enregistrement aussi, mon jeu était lancé et je tenais fermement ma manette dans mes mains. 30 decondes plus tard, mon masque de YouTubeur était mis et mon esprit se trouvait dans un monde à part.
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La vidéo détente que j'avais tourné me plaisait. Mes idées étaient changées et je me baladais sur Twitter, à la recherche de choses intéressantes. Soudain, une notification me fit l'effet d'une bombe. Un tweet qui me mentionnaitm un tweet où il était écrit « Siphano, je savais pas que t'étais pédé. » sentant la colèrer monter, je me mis à chercher la cause de cette mention. Ou plutôt de ces mentions. Parce qu'il y en avait énormément, malgré le fait que je ne les avais pas remarqué plus tôt.
Puis, je tombai sur une photo. Un baiser échangé entre deux hommes. Un baiser échangé sur un banc dans un parc. Un baiser que je ne reconnaissait que trop bien. Un baiser où je connaissais trop bien les acteurs. Un baiser entre Grégoire et moi.
Je sentis une alarme résonner dans ma tête. Ça ne pouvait être vrai... Plus les minutes passaient, plus je réalisais que l'alarme n'était pas seulement dans ma tête.
L'alarme de feu.
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Tout commence lorsqu'on est inconnu (With ClemyPaillou)
FanfictionIl etait seul, perdu au bord d'une route, l'esprit embrouillé, des lignes d'eau salée lui barrant les joues, broyant du noir en repensant au malheur que venait de lui envoyer la vie. Il passait par là, purement par hasard, et aperçu un jeune homme...