Une nuit de plus,encore une fois

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Encore une fois de plus, la nuit arrive. Le soleil fuit doucement mon monde, et il est remplacé par sa collègue la Lune, parfois quelque peu timide. Je la regarde, avec mes yeux cernés, avec mon attitude à la fois calme et infatigable, et je l'admire, celle qui apporte la nuit, celle qui permet un instant d'oublier notre monde, et de complètement le concevoir comme bon nous semble, grâce à la liberté du noir pur et de la nuit si enchanteresse. Ce noir, opposé du blanc, mais en commun, elles restent l'amie proche de la création. Ah... Ne pas dire un mot, tout se dire pour soi, et juste observer... observer ce nouveau monde germer... peu importe sa graine, ce monde sera magnifique aux yeux de quelqu'un, de son créateur. Je vois un arbuste pousser, au milieu de ce vide si sombre, il pousse courageusement, il grandit sans l'aide de personne, seul. L'arbuste devient arbre, puis grand chêne, si rapidement, cette vie, qui arrive si vite, sans pouvoir rien y faire, elle s'installe. Un simple mais si complexe renard s'installa près du grand chêne, n'ayant aucun objectif, il fit cela. Cependant il se demandait ce qu'il y avait en haut du fameux grand chêne, car également, il n'avait pas d'autre objectif. Il lui suffit de penser cela pour voir apparaître un petit escalier de vignes, si élégant, si mystérieux, que n'importe qui souhaiterait le monter, et le renard n'y fit pas exception. Il grimpa doucement en regardant autour de lui, non pas par crainte d'un prédateur, mais simplement pour voir, juste découvrir. Il vit un simple paysage, sembla-t-il empli de ténèbres, mais cela le fascina, jusqu'au moment où l'escalier se finit, face à une grande et solide branche, suffisamment grande pour que le renard s'y repose. Il en vit déjà beaucoup, il se dit qu'il avait besoin de se remémorer tout cela pour la suite de sa petite ascension. N'arrivant plus à fermer les yeux, il continua son ascension, tout aussi calmement. Il entendit enfin un bruit, celui d'une douce brise contre lui et les feuilles du grand chêne, il s'arrêta un moment, afin d'entendre, et de ressentir autre chose que ses pattes sur cet escalier de vignes. Il fit de son mieux pour ressentir cette brise si douce, et si éphémère, contre son pelage, si gracieux, même si pour le renard, cela lui paraissait anodin, la grâce. Malgré cette brise, il continua son ascension,vers le sommet. En chemin, il vit une feuille s'enfuir du chêne, et finir sa course sur l'escalier de vignes, ce qui excita la curiosité du renard, il s'approcha d'elle, la fixa un bref moment, et s'allongea devant elle, son museau frôlant sa tige. Il n'osa plus bouger un moment. Finalement, il baissa la tête, et se frotta un peu à la feuille. La trouvant si agréable, il la prit par la tige en la mordant, et continua son ascension, avec sa nouvelle alliée. Cela était assez ardu pour le renard de garder son alliée sans la blesser à la tige, son point sensible, ce ruban entre lui et elle, mais en contrepartie, il pouvait pleinement profiter de sa douceur et de sa beauté. Il lui arrivait de s'arrêter, l'espace d'un instant, se frotter à elle et continuer... Finalement, il arriva à ce qu'il sembla être le sommet du grand chêne, après une longue montée, même si elle fut fort agréable. Ce qu'il y voyait le satisfait. Il y vit des milliers de grands chênes, se connectant, dans un parfait désordre, un véritable labyrinthe silencieux, et le plus important, un voyage éternel, en compagnie de sa douce feuille.
Puis le soleil revint, et une voix avec elle, prononçant les mots :
"tu n'as pas encore dormi ? Tu es incurable, je vais devoir appeler le psychologue."
Mais cette voix fut ignorée, une fois de plus...

Une nuit de plus, encore une fois...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant