Chapitre 3: École et choc.

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     Quand nous arrivons au lycée, Junior aperçoit ses camarades auxquels il se joint. Je le vois s'éloigner, passer le portail du lycée devant les surveillants qui fouillent nos sacs à la recherche d'objets dangereux ou nocifs ou encore des téléphones portables ; ces derniers étant interdit dans l'enceinte de l'établissement scolaire.
     Je pousse Beauté tout en avançant. Le parking est à l'intérieur du lycée et les élèves doivent descendre de leurs véhicules et les pousser afin de se faire contrôler, avant de les garer.
     Comme on est lundi, et comme tous les lundis, il y'aura la cérémonie de lever des couleurs accompagnée de l'exécution de l'hymne nationale puis suivie du mot du proviseur ou d'un membre de l'administration. Tous ces événements portent le nom de "Rassemblement". L'avantage du "Rassemblement" est qu'il prend au maximum 20 minutes du premier cours et bien sûr si ce cours m'ennuie alors ça fait mon affaire.
      Le rassemblement terminé, il est 7h50. Je me rend au bâtiment des Terminales en cherchant ma salle et au premier étage, je la trouve, une petite plaque en haut de la porte indique « Tle D ». Je m'installe au dernier banc, ainsi, j'ai une vue d'ensemble sur toute la salle. Je sors le seul cahier dont j'ai apporté vu que le premier jour de la rentrée, il y'a que la présentation des enseignants et rares sont ceux qui feront cours. Dix minutes après, mon ami Karim arrive.

— Salut Yves ! Dit-il en prenant place près de moi.

— Yep salut ! Ça va ?

On se fait un check.

— T'as sorti ton cahier pour rien. On a EPS à la première heure et toi-même tu sais que ce n'est que la semaine prochaine que les enseignants de sport viendront se présenter.

— Heureusement que t'as mémorisé l'emploi du temps... Sinon, on aura quoi après ?

— Deux heures de maths !

— Ah ok.

Quelques minutes après, un homme entra, et tous les élèves se levèrent. Je suppose que c'est le prof de maths. Il nous dit de nous asseoir et nous nous exécutons. Il dépose ses affaires sur son bureau, prend une barre de craie et écrit son nom au tableau. Il nous demande de nous présenter. Chaque élève le fait jusqu'à la fin de l'effectif présent aujourd'hui. Il nous félicite pour la réussite au Probatoire et nous sort le discours habituel sur la conduite à tenir et l'importance du Baccalauréat. Après quoi, il nous dicte le programme annuel de mathématiques. Je prend mes stylos tandis que Karim, lui, cherche les siens. Il me dit qu'il les a oubliés. Je lui passe donc ceux que j'ai de secours.
   La présentation du programme terminée, le professeur remplit le cahier de texte et avant de partir, il nous informe que demain, nous aurons un devoir diagnostic. Même si la serie « D » a pour spécialité la science ou la SVT, les enseignants de mathématiques feront tout pour nous mener la vie dure.

    Karim me parle de ses vacances qu'il a passé au Nigéria. Il s'avère qu'il a rencontré une fille nommée Achta dont il pense avoir un béguin pour elle.

— Et comme t'es revenu au Cameroun, as-tu pu avoir son numéro ??

— Heu.... Non. Mince ! J'y avais pas pensé.

Là, c'est Karim tout craché ! Je me demande comment il fait pour oublier les formalités. L'année dernière quand j'ai rencontré Djamal et Karim, ce dernier avait toujours tendance à oublier les choses basiques, surtout concernant les filles, prétextant que son « visage d'ange » reparerait toujours ses oublis.

— Et comment as-tu fait pour l'inviter si tu n'avais pas son numéro ?

— Simple ! C'était ma voisine. On se voyait régulièrement, j'avais pas besoin de son numéro.

— Okay... mais quand tu quittais le Nigeria, ne l'as-tu pas informé ?

— Si, mais pas vraiment. En fait, elle m'a entendu parler de mon départ avec ma tante et elle m'a évitée jusqu'à mon départ.

EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant