Chapitre DIX - Et son Esprit n'était Déjà plus que Doute et Douleur Confondus

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Partie II

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Partie II


― Pourquoi es-tu si triste ?, sa voix est un murmure.

― Parce que tout est faux ! Tout, tout, absolument tout !, je montre la pièce d'un vague geste.

Ma mère est retournée auprès de ma tante, mais je ne l'entends plus. Ou je n'écoute plus. Tout est si confus. Ma vision se brouille, devient floue, disparaît. Je suis dans le salon, de nouveau, confortablement assise sur un canapé beige. Une odeur de cannelle m'entoure et la nostalgie refait surface. Mes souvenirs remontent et me poignardent avec douceur. Comment est-ce possible, que tout soit si réaliste ? Que tout paraisse si réel ?

― Ce n'est pas vraiment un rêve, tu sais, continue l'inconnue, en lisant dans mes pensées. C'est l'excuse que j'utilise quand je n'ai pas envie de donner plus d'explications. Mais, de toute façon, il faudra bien que je te le dise un jour ou l'autre. Ceci est une vision de la réalité, elle montre le salon d'un tour de poignet. Autrement dit, tu assiste à une scène qui a bel et bien lieu dans cet univers alternatif.

― Univers alternatif...

Mes sourcils se froncent. Ma bouche s'entrouvre, s'assèche. 

― Oui, alternatif. Le vrai monde, ou en tout cas le monde auquel tu appartiens réellement, est Éther.

― Éther, je répète.

Ce nom résonne dans ma tête, douce mélodie chère à mon cœur. Éther, Éther, Éther est ma maison. Non. Je secoue la tête, me débats contre cette idée que je souhaite tant être fausse. Maudissant mon coeur qui se serre et qui s'attache, stupide coeur insouciant. Je me replonge dans ma mauvaise humeur aussitôt, et me lève, brusquement. Furieuse, je fais les cent pas. Furieuse, je parcours la pièce de long en large, tombe dans le labyrinthe sinueux de mes réflexions. Ma voix rugit telle une claque :

― Comment ça, le vrai monde ?

Je siffle.

L'inconnue pousse un gros soupir. Ses yeux se lèvent au ciel, douce exaspération que j'ignore.

― Tu n'appartiens pas à la Terre. Cet univers n'est pas le tien. La vie que tu y as mené n'est qu'illusion, tu étais une intruse dans un territoire qui n'était pas le tien, et ce depuis le départ. 

Illusion. Intruse. Illusion ! 

Je m'offusque.

― Comment-

― Tu as très bien compris ce que je voulais dire. Maintenant, le sujet est clos. J'ai tellement de choses à te dire, et si peu de temps...

Je lui jette un regard noir. Fulmine mais opine. Bref mouvement de tête. Réfléchis un instant puis me lance enfin : 

― D'accord. Très bien. Alors, mis à part le fait que mon entière existence n'est qu'illusion, et que tu sembles bien t'en moquer, peux-tu me dire qui tu es ? Et ce que tu fais dans mes rêves ? Et, si je me souviens bien, notre dernière discussion s'est mal terminée : tu m'as étranglée. Qu'as-tu à dire pour ta défense, l'inconnue ?, je pointe un doigt accusateur sur elle.

MAUDITEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant