Mr. et Mme. Abbott en personne !

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Craig m'a raccompagné à la maison après une heure passé à la salle de bains, en essayant de me débarrasser de cette odeur nauséabonde d'alcool et de la peinture que j'avais dans les cheveux et sur le ventre.

A présent, j'étais à peu près comme neuf, mis à part un léger mal de crâne... Et les vêtements de la veille.

Il n'y avait pas grand monde dans la rue, mais j'espérais qu'il y en ai assez pour que mes parents ne m'engueulent pas en public.

Lorsque Craig s'est arrêté et que je me suis tourné vers lui pour lui faire la bise, j'ai vu une lueur d'inquiétude dans son regard.

- Tu ne veux vraiment pas que je t'accompagne ?

J'ai secoué la tête. Je sais qu'il fait ça pour m'aider... Mais ce serait encore pire, je pense.

- Bien. On se voit demain au lycée, alors ?

J'ai acquiescé. Je n'avais pas trop envie de parler, là maintenant. Je n'avais pas envie de faire grand chose, d'ailleurs. J'aurais même préféré rester chez les Rosebury, ou ne pas sortir de cette voiture. Pourtant, c'est ce que je fis.

Je vis alors Craig s'éloigner en me faisait un signe de la main, que je lui rendis.

A peine avais-je mis la clé dans la porte que, déjà, ma mère m'ouvrait et me giflait.

La force du coup était telle que je retrouva presque projeté contre le mur, la main sur ma joue.

Il allait encore falloir une tonne de fond de teint pour cacher ça demain...

- Tu es encore aller faire la pute, hein ? Avoue ! Qu'est-ce qui m'a pris d'enfanter une catin pareille !?

Ses yeux étaient rempli d'une rage indescriptible, comme à chaque fois où elle s'énerve et me crie dessus.

Une rage qui est là depuis des années.

On dirait presque depuis une éternité, mais ce n'est pas vrai.

Je dirais... depuis ma naissance.

Ma mère n'a jamais voulu d'enfants. Elle ne les a jamais aimé, ni supporté, en vérité.

Elle a toujours tout fait pour sa carrière, me laissant seule à la maison quand papa travaillait aussi.

Ils n'étaient pas du genre à appeler une baby-sitter...

Mais, au moins, mon père, lui, m'accordait un peu d'attention.

Pour ne pas que je tombe dans les escaliers.

Pour me nourrir.

Ma mère n'était même pas foutue de faire à manger pour les autres !

Je suis presque certaine qu'elle a épousé mon père pour les biens de l'entreprise, et pas par amour.

Comment aimer une femme comme cela ?

En parlant de mon père, il est arrivé derrière elle pour limiter les dégâts.

C'est-à-dire qu'il nous a fait entrer toutes les deux, histoire que les passants ne nous voient pas dans cet état.

Ma tête bourdonnait toujours, et la gifle m'avait donné une sacrée migraine.

Mais ça n'a pas empêché ma mère de hurler après moi, encore et encore.

Je vous passe les détails de la dispute, et les quelques "salope !" qui sont sortis de sa bouche à mon intention.

A l'intention de son enfant.

- Monte dans ta chambre. Ta mère et moi allons discuter de ta punition..., a dit calmement mon père, avec une voix de sage qui aurait passé des années dans un monastère.

Les secrets de Beverly AbbottOù les histoires vivent. Découvrez maintenant