Cache-toi, trésor, je viens te chercher.

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Quelques années auparavant.

- Maman ! Maman !

Joyeuse, l'enfant cours vers sa mère et se colle à ses genoux. Elle la serre fort, mais la femme n'a qu'une envie : être loin d'elle.

- Que veux-tu, Beverly ?, demande-t-elle sèchement.

- On peut jouer à cache-cache ?

- Comment connais-tu ne serais-ce que l'existence de ce jeu ?

L'enfant ne répond pas, et son sourire disparaît d'un coup, comme lavé par la lumière qui traverse les fenêtres.

- Maman a du travail. Va jouer ailleurs. Avec ton père, peut-être.

- Il est pas là. Il est parti faire des courses.

- Alors attend qu'il rentre.

- Mais c'est avec toi que je veux jouer. Tu ne joues jamais avec moi...

La femme lui jette un regard de dégoût. Cette petite chose, si fragile, qui reste collé à sa mère comme une moule à son rocher... Beurk.

- Viens, maman va te montrer sa super cachette., dit-elle d'un ton qui se veut maternelle. Tendre.

- Vrai ?

Le sourire de l'enfant est revenue. Pas pour longtemps, la mère le sait bien. Elle ne le sait que trop bien.

Mais l'enfant se détache d'elle. Et elle ne peut retenir un soupir de soulagement.

- C'est où ?

La mère l'emmène jusqu'à la cave et la fait entrer.

- C'est sombre, Maman.

La mère n'écoute pas et ferme violemment la porte derrière elle.

- Tu restes là bien sagement jusqu'à ce que ton père rentre.

- Non ! Maman !! Maman ! J'ai peur !! Au secours !! Maman ! Maman... MAMAN !

La petite fille se met à pleurer et se recroqueville dans un coin. Elle a trop peur des monstres pour bouger.

Elle reste là une heure et demie jusqu'à ce qu'elle entende son père rentrer.

- L'ENFERMER ?! Non mais ça va pas bien ! T'es malade, June !

- Elle m'empêchait de travailler.

- Il s'agit de ta fille, June ! TA FILLE !

Beverly entend les pas de son père s'approcher de la cave pendant que sa mère hurle après lui.

- PAPA ! Papa, je suis là ! PAPA !

La porte s'ouvre, et son père descend la prendre dans les bras.

- C'est bon, ma princesse. Tout va bien. Tu étais tellement bien cachée que Maman ne t'a pas trouvé, c'est tout. Tu vas bien ? Oh, bon sang... June. June.

****

De nos jours.

- Beverly ! Dépêche-toi, ma grande. Tu vas être en retard., crie mon père d'une pièce à l'autre.

Je descend rapidement et l'embrasse. Il remarque bien que mon visage est un pot de peinture pour cacher la marque de la gifle de Maman.

- Pardonne-la... Tu sais comment elle est.

Oh que oui ! Je ne le sais que trop bien.

Je remarque d'ailleurs qu'elle n'est pas là. Encore une fois. Elle est déjà partie. Elle m'a encore évité.

Les secrets de Beverly AbbottOù les histoires vivent. Découvrez maintenant