(Imaginez la même image, mais les rôles inversés)
PDV Eren:Je les ai entendus parler de moi, alors j'ai décidé de prendre moi-même la parole.
-"Il y a sept moi, j'ai fais une tentative de suicide."
Je sens l'horreur que Levi ressent. Il reste silencieux.
Mikasa, pensant que nous devions parler tous les deux, rentre chez elle.
-"Pourquoi vous ne m'avez rien dit?" dit-il d'un ton plein de reproche.
-"J'ai demandé à Mikasa de ne pas le faire. Je ne voulais pas que tu reviennes t'inquiéter pour moi."
Il ne dit rien. Je ne peux voir son visage, mais j'aimerais au moins le sentir.
Je me redresse, et me décale jusqu'à être assis à côté de lui.
Je prends son visage à deux mains, et essuie ses larmes de mes pouces, comme il l'avait fait pour moi.
-"Eren, plus jamais je ne te laisserais me fuir. J'aurais pu t'aider, ensemble on aurait pu y arriver."
Je souris doucement.
Puis il me pose une question à laquelle je ne m'attendais pas. Souvent, les gens sont trop gênés pour oser demander ça, mais Levi a toujours possédé une franchise étonnante;
-"Comment tu l'as fait?"
Je soulève mes manches, et lui montre les deux seules coupures que je possède, sur les veines des poignets. Je ne veux pas reparler de cet incident, et il semble le comprendre car ne me demande pas plus de détails.
Mais ses larmes coulent à nouveau.
-"Comment t'as pu faire ça... Essayer d'arrêter de vivre?"
Je le prends dans mes bras.
-"Je suis là maintenant. Et toi aussi, alors je ne referais jamais ça."
Ses larmes se transforment en sanglots, et je le laisse verser sa peine sur mon pull.
J'ai décidé d'accepter son aide. J'ai besoin de lui. Pour avancer, pour vivre. Je ne le laisserais plus me quitter.
Il semble s'être calmé, et je sens son souffle sur mon visage. Il pose ses lèvres sur les miennes. Elles sont brûlantes. Il m'embrasse désespérément, et je m'accroche à lui de toutes mes forces.
Je sens son visage sous mes doigts, sa peau douce et souple sous la mienne.
Je me sens presque... Bien.
J'oublie mon handicap. Je n'ai pas besoin de le voir pour savoir comme il est beau, pour savoir son expression lorsqu'il m'embrasse. Je n'ai qu'à fermer les yeux, et c'est comme il y a un an.
Ses mains caressent mon torse. Je sens ses ongles courts me picoter la peau, je sens lorsqu'il parcourt chacun de mes petits grains de beauté.
J'ai le souffle coupé. Mon sens du touché multiplié par la perte de la vue, je ressens chaque frissons du corps de Levi.
Ça me fait peur. Jamais je n'ai eu une telle proximité avec lui.
Je le repousse doucement, désolé de devoir l'arrêter, alors qu'autrefois nous faisions l'amour si naturellement.
-"Ne t'inquiète pas. J'attendrais tout le temps qu'il faudra."Nous passons le reste de l'après midi assis sur le canapé, main dans la main. Il semble toujours être sous le choque de cette révélation, mais ne pose pas de questions, car il doit sentir que c'est un sujet douloureux pour moi aussi.
Je le sens couver sur moi des yeux protecteurs.
Je me sens tellement bien avec lui. J'ai l'impression que je peux enfin accéder à cette chose qu'on appel le bonheur.
Nous parlons de tout et de rien. Politique, écologie, actualité, chaque sujets chiants y passent. Nous ne parlons ni de suicide, ni de psy, ni de médecins.
Mikasa s'occupe de moi à merveille, mais, par sens du devoir, ne parle que de mes rendez-vous et de mon état psychologique, me rappelant à chaque instant mon handicap.
Avec Levi, je me sens plus comme un homme normal, et pas comme un invalide qui doit être assisté à chaque instant.
Nous passons ainsi l'après-midi, et arrivons à l'heure du souper.
Étant un piètre cuisinier, Levi commande un repas mexicain. Les odeurs fortes m'écœurent, et je n'ai pas faim. Je me contente de grignoter un fajitas, sous l'œil inquiet de Levi.
Après le repas, je décide de continuer à exercer le braille. Ce n'est pas compliqué, mais je ne m'y suis mis que depuis quelques semaines, et je lis encore très lentement.
Alors que je prenais un de mes livres, Levi se pencha par dessus mon épaule, et me demanda de lire à voix haute.
Je commence donc à lire lentement. Il semble totalement fasciné par cet alphabet, et tente même de comprendre le fonctionnement de cette écriture.
Je lui apprends comment écrire son prénom, puis il me demande comment s'écrit le mien.
Je commence à m'endormir dans les bras de Levi, et celui-ci me murmure à l'oreille:
-"Je vais y aller, Eren. Il faut que tu ailles dormir."
Je ne réponds pas, épuisé, et il me porte, comme un bébé, jusqu'à dans mon lit.
À peine il me pose sur les coussins, je me sens m'endormir. Mais j'entends ses pas s'éloigner, et le silence prendre sa place.
-"Levi!" je m'écrie, soudain en panique devant la noirceur de la nuit qui m'entoure.
Je l'entends revenir précipitamment.
-"Reste avec moi" je supplie presque.
Il pose sa main sur mon front, et il s'allonge à mes côtés. Son odeur acide-amère m'apaise, et je cherche son visage de ma main droite. Il me prend le poignet et amène mes doigts sur sa joue. Je descends ma main, et la pose sur son ventre, m'agrippant au tissus de son T-shirt.
Je m'endors ainsi, rassuré par le bruit de sa respiration et son corps chaud sous mes doigts.
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Aveuglément amoureux (ereri)
FanficLevi et Eren vivent un amour passionnel depuis plus de quatre ans. Mais une maladie s'abat sur le jeune Eren, lui retirant la vue et sa joie de vivre. Dévasté, il quitta son ancienne vie et, malgré lui, son amour. Un an plus tard, ils retombèrent...