La rose fane mais pas ses épines

Partie 12, sauvée

Ça faisait des jours que ma mère me faisait la gueule parce que j'avais de nouveau perdu un taf. Ce matin là, Aya était malade, je ne pouvais pas la laisser aller à l'école avec 40 de fièvre alors je l'ai gardé à la maison. Je devais absolument déposer un sac à un mec. Bilel avait bien insisté sur l'heure et le jour, quand je lui ai expliqué qu'Aya était malade il est devenu fou et m'a dit que j'avais intérêt à me débrouiller. Majid m'avait appelé pour me mettre la pression juste derrière. J'étais effrayée par Bilel, mais encore plus par l'idée de laisser Aya seule. J'avais, malheureusement, pas le choix. Je me suis absentée pour aller faire le taf de Bilel. Quand je suis rentrée j'ai trouvé ma mère folle de rage, je ne pouvais pas lui expliquer, je ne pouvais rien lui dire pour me justifier et je la comprenais. Alors j'ai pris un sac et je suis allée m'installer chez Ghita quelques jours...

Comme d'habitude, le soir même on se retrouve dans la boite d'Issam. Je me suis défoulée, complètement. J'ai enchaîné les verres, mélangés avec la drogue, j'étais minable. J'ai dansé avec des mecs au hasard. J'me suis retrouvée à vomir sur la parking en pleine nuit, un mec est venu me parler, complètement défoncée, je lui répondais et il m'a proposé de me ramener, jusqu'à ce que quelqu'un intervienne :

- Oh toi là, vas jouer ailleurs

Karim était debout dans le parking, il s'est mis entre moi et le mec :

Le mec : Oh t'as un problème gros ?

- Vas-y t'es khabat, viens pas parler avec moi une tarte j'te couche, rentre chez toi

- Vas-y viens on se bat, viens on s'tape !

Karim l'a juste poussé en arrière il est tombé direct. J'ai failli tomber en même temps. Il m'a rattrapé et m'a enfermée dans sa voiture. Il est revenu quelques minutes après, accompagné d'un des videurs, ils ont ramassé le type par terre. Je tapais au carreau, j'voulais descendre vomir, il m'avait enfermé à l'intérieur.

- Un vrai déchet putain !

Dés qu'il a ouvert la portière, j'ai vomi direct. Je me suis rassise au fond du siège et je me suis endormie...

Je me suis réveillée dans une pièce que j'avais jamais vu de ma vie, un mal de crâne terrible, ça me fracassait. J'arrivais à me souvenir de rien, c'était la deuxième fois que ça me le faisait. A chaque fois Karim était impliqué, j'vais finir par croire qu'il me drogue. Je suis toujours habillée, déjà une bonne chose, je me lève et fais le tour de la chambre : des fringues de mecs qui traînent un peu partout, un lit deux places et une armoire défoncée. Je sors de la chambre, je tombe nez à nez avec Karim qui dort sur le canapé torse nu. Ses jambes dépassaient du canapé tellement il est grand, il dort la bouche ouverte, ça sent le cadavre d'ici. J'inspecte les lieux, pas de déco, juste le nécessaire, le ménage est pas fait, y a des trucs qui traînent un peu partout.

J'essaye de chercher mon sac pour trouver un doliprane. Je le trouve mais en fouillant dedans impossible de trouver mon téléphone, putain j'espère que je l'ai pas perdu ! Je prends un médicament et me dirige vers la petite cuisine. J'ouvre les placards pour trouver un verre et je fais tomber une casserole au sol, putain !

Quelques secondes après la tête toute endormie de Karim traverse la pièce :

- Tu fous quoi ?

- Désolée je t'ai réveillé ! Je cherchais juste un verre pour prendre un médoc

Il se frotte les yeux, il traverse la pièce en caleçon et ouvre le placard au dessus de ma tête.

- Ah.. euh... merci...

- J'vais me doucher.

Il a pas l'air bavard le matin. Je m'assoie dans la cuisine attendant que le mal de crâne finisse par passer. Il revient vêtu d'un bas de survet' cette fois.