PDV Eren:
En me réveillant, je soupire bruyamment. J'aimerais passer la journée avec Levi, comme hier. Mais mes rendez-vous m'empêchent de rester avec lui.
Et puis, j'aimerais rester blottit contre lui plus longtemps. J'avais enfin pu dormir parfaitement bien, comme avant, entre les bras de l'homme que j'aime. Sa chaleur réconfortante avait chassé mes cauchemars.
Je me lève doucement, sans le réveiller, et me prépare en silence.
Je sors et appel un taxi, il est déjà 8h30 et mon rendez-vous est à 9h00.
Je n'oublie pas de dicter un message que j'envoie à Levi, le prévenant de mon départ.
Je soupire. La journée va être longue sans lui. J'ai du prendre ma canne, et je sens le regard du chauffeur se poser sans cesse sur moi.
En arrivant devant l'hôpital, il me propose de m'amener à mon rendez-vous.
Je refuse son offre, un poil agacé. Sa proposition est généreuse, je le sais, mais qu'un inconnu veuille m'aider, à cause de la pitié qu'il ressent pour moi, m'énerve.
Et puis je connais le chemin, car j'ai rendez-vous deux fois par semaine avec mon psy, depuis la fin du long séjour à l'hôpital après ma tentative de suicide. J'ai du y rester près de trois mois, dans cet hôpital psychiatrique. Ce fut les trois mois les plus longs de toute ma vie.
Et je déteste cet endroit.
L'odeur écœurante de l'hôpital me monte au nez à peine je passe l'entrée.
Je regrette presque de ne pas avoir réveillé Levi pour qu'il m'accompagne.
C'est pathétique de voir comme j'ai besoin de lui, maintenant qu'il est près de moi, alors que je viens ici seul depuis plus de trois mois.
J'arrive au bon endroit, et retrouve mon psychologue.
Je ne peux pas dire que je l'apprécie, mais ceux qui m'aidaient avant que je tente de mourir étaient encore pire.
Ou peut-être était-ce moi qui n'avait pas envie de leur aide... Surement.
Celui-là, j'ai finis par l'accepter. Il est marrant, et se moque toujours gentiment de moi. Je préfère largement ça au ton pleurnichard qu'emploient certain médecins, comme si j'étais un enfant.
Je m'assieds en face de lui, et, après quelques minutes de silences, débite tout ce que j'ai à raconter.
Je n'aime toujours pas l'admettre, mais venir ici me fait du bien. Je parle deux fois plus que face à mes proches, déversant toute la colère et la rancœur qui m'habite et que je tente de cacher pour n'inquiéter personne. Mais aujourd'hui, ce sont des sentiments plus légers que mon psychologue entend.
Je lui parle de Levi. Et de la joie que j'ai à le retrouver.
Je confesse même à haute voix une chose que je ne m'étais pas encore avouée; la venue de Levi, même seulement après trois jours, me redonne goût à la vie. Avec lui, j'entreprends doucement d'imaginer un futur qui ne serait pas que ténèbres.
A la fin de la séance, pour la première fois, je sors de la pièce en n'ayant versé aucune larme.
J'aimerais retourner vers Levi, mais dois me rendre à l'atelier lecture, lieu où plusieurs aveugles se retrouvent.
Mon coeur s'alourdit à cette pensée. Je n'aime pas m'entourer de gens qui ont le même handicap que moi. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais c'est comme ça. Peut-être que le fait de savoir que d'autre personnes sont atteintes de cet handicap en rassurent certain, mais pas moi.
Ça me fait juste trouver la vie encore plus injuste et cruelle.Tous mes rendez-vous sont au même endroit, et je dois juste changer de bâtiment.
Je tâtonne le sol avec ma canne, et avance prudemment à travers la foule.
Je n'ai aucun problème à me repérer, mais suis soulagé d'entrer dans le calme du bâtiment. Les alentours de l'hôpital est un lieu très agité, les sirènes sifflent, des gens courent, pleurent et rient. C'est une véritable montagne russe de sentiments, et je dois me concentrer plus d'une fois sur ma respiration pour ne pas paniquer.
Je rejoins le calme de la salle de lecture, et retrouve le même groupe que d'habitude. Enfants, vieillards, jeunes comme moi, toutes les générations sont mélangées.
Après plus d'une heure à écrire, corriger et lire, je décide de partir.
Tout le monde me dit au revoir, gentiment. Ils sont tous gentils, et tentent à chaque fois de me parler, mais je ne suis pas très bavard. Je viens seulement ici car ça permet au service social de savoir que je ne reste pas seul à longueur de journée.
Je rentre chez moi, pressé de retrouver Levi.
J'ouvre la porte, et me déchausse à l'entrée.
Je n'entends aucun bruit, et me dirige vers la cuisine. Mon coeur bat fort, et je crains malgré moi qu'il soit parti.
J'entends un léger sifflement. Levi est allongé sur le canapé, et dort paisiblement.
Je m'approche de lui, et trouve son visage que je caresses délicatement, dessinant les contours de sa mâchoire volontaire.
J'ai bien fait de ne pas le réveiller ce matin, car il doit être exténué, pour s'endormir en plein après-midi.
Soudain je sens sa main caresser la mienne, me faisant sursauter, car je le croyais endormi.
-"Comment s'est passée ta matinée?" il me demande
-"Bien." ma réponse est réelle. J'étais bien, ce matin. Et je suis encore mieux maintenant que je suis près de lui.
Je baisse ma tête vers son visage en posant mes mains sur son cou et caresse mes lèvres sur son nez, ses joues, jusqu'à trouver ses lèvres que j'embrasse tendrement.
Il répond à mon baiser, puis cache son nez contre mon cou, qu'il embrasse délicatement.
Je soupire d'aise. Son souffle contre ma peau me procure des frissons incontrôlables.
Je pose mes mains sur mon visage. Mon geste l'étonne, et je le sens me regarder.
Je tente de cacher les rougeurs qui me montent aux joues, après ce simple baiser. Je l'entends rire légèrement, amusé par mon hyper-sensibilité.
Nous décidons ensuite de cuisiner quelque chose. Je n'ai pas faim, mais il insiste, et nous décidons de faire des muffins à la vanille.
Je l'aide, mais m'énerve en reversant de la farine partout. Il rit doucement à la tête que je fais, et je réussis, grâce à lui, à ne pas me morfondre sur le fait que je suis devenu incapable de tout.
Nous les mettons finalement au four, et en attendant qu'ils cuisent, il tente d'installer les chaînes sur ma grande télé.
Je le laisse se débrouiller, n'étant pas très utile, et ris à mon tour en l'entendant pester contre le mode d'emploi.Une fois les muffins refroidis, Levi décide de les décorer. Il fait un glaçage bleu, et utilise des petits sucres qu'il colle par dessus.
Je suis assis à côté de lui, appuyé contre son épaule, aimant sentir ses mains s'affairer à la confection des petits cup cakes. Je ferme les yeux sous mes lunettes, tellement apaisé contre son épaule forte et chaude.
Mais je regrette de ne plus pouvoir admirer ses petites oeuvres d'arts. Levi a toujours été un artiste. Il aime dessiner, peindre, et occupe toujours ses mains à un quelconque bricolage.
Jamais plus je ne pourrais l'admirer peindre contre le mur de notre appartement, comme il aimait tant le faire après l'avoir recouvert de peinture blanche.
Je me souviens... Ses fresques étaient magnifiques. Tantôt elles représentaient un paysage flou et abstrait, tantôt il dessinait des choses précises qu'il observait.
Il avait même peint mon portrait, un jour, me représentant comme un homme à l'allure arrogante et provocatrice. Je le lui avais fait effacer quelques jours plus tard, gêné que des visiteurs potentiels puissent me voir sous cet angle.
Je sens mon coeur me serrer à la pensée de cette vie joyeuse.
Jamais plus je ne pourrais voir son talent.
Mes larmes coulent sans que je puisse les arrêter, en silence.
Levi lève la tête vers moi, et me demande ce qui ne va pas. Je lui explique;
-"C'est rien... Je suis fatigué, et je regrette de ne plus pouvoir admirer tes œuvres."
Il attrape quelque chose, et je le sens coller un objet contre ma bouche, la forçant à l'ouvrir.
Je croque dans un muffins sucré, mais pas écœurent comme tout ce que je mange depuis un an.
Il me le fait manger en entier, puis dit:
-"Ce n'est pas encore mieux de pouvoir goûter mon œuvre que de juste l'admirer ?"
Je souris, touché par sa tentative de me remonter le moral.
Je murmure un "si" timide, mais je me sens toujours aussi triste.
Je m'appuie contre lui, et attrape sa main qui tenait encore le muffins il y a quelques secondes.
Je la porte à mes lèvres, et suce le goût sucré et doux qui s'est déposé sur le bout de ses doigts.
Il m'emmène sur le canapé, et prend un livre.
Je me blottis entre ses jambes, appuyé contre son torse, et couvert d'une grosse couverture.
Je sens ses poumons se gonfler puis redescendre, et m'endors petit à petit, bercé par le bruit régulier des pages qu'il tourne.
À moitié assoupi, je le sens me porter jusqu'à la chambre, où il me déshabille et retire mes lunettes.
Je me laisse faire comme un enfant, à moitié endormi.
Il m'allonge sous les draps et me rejoint quelques minutes plus tard.
Je m'endors longtemps après lui, car je n'arrête pas de me repasser en boucle les deux jours que je viens de passer avec Levi.
Ces deux jours s'étaient déroulés comme si j'étais dans un monde parallèle.
Mes pensées noires sont gardées loin de moi, tant que je reste vers Levi.
Mais une nouvelle source d'angoisse se répand en moi.
La vie de Levi, son travail, se trouvent en Amérique. Il devra rentrer chez lui, bientôt, et je devrais replonger dans le noir, seul.Hello, d'abord merci de suivre cette fiction.
L'histoire va bientôt avancer et devenir plus palpitante (je l'espère), mais n'hésitez pas à me faire des remarques pour que je m'améliore !
Dernière question importante: Vous êtes plus bad end ou happy end?
A +
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Aveuglément amoureux (ereri)
FanfictionLevi et Eren vivent un amour passionnel depuis plus de quatre ans. Mais une maladie s'abat sur le jeune Eren, lui retirant la vue et sa joie de vivre. Dévasté, il quitta son ancienne vie et, malgré lui, son amour. Un an plus tard, ils retombèrent...