La maison des disparus

Chapitre 2 : Début de tournage et mauvaise idée en présage.

Dan et son chien, maintenant les seuls résistants de la famille, regardaient un épisode de « Chroniques criminels », sur M6 (Ça change de la musique Techno qui lui détruit chaque jour des centaines de cellules ciliées) et ce soir, l'attention se tournait sur l'assassinat d'une jeune femme d'une vingtaine d'année dans une banlieue du sud de la France. Les policiers avaient pu démasquer les deux tueurs grâce aux empruntes et à l'ADN (ils avaient eu la bonne idée de laisser un sweatshirt et une écharpe de bourge, le truc inutile) mais aussi et, surtout, grâce à l'aide précieuse de séquences vidéos tournées par des caméras de surveillance discrètes. C'est en effet les séquences filmées qui avaient permise de s'orienter très rapidement sur les deux assassins, des dérangés psychologiques qui avaient « pété un boulon » cette soirée-là (De plus ils étaient complètement imbibés et avait consommé quelques substances, ..., pas trop légales ; en gros ils étaient faits). Après une deuxième bière et un petit aboiement un peu faiblard de Bob, l'épisode se termina, toujours avec cette fin à la contes de Grimm mais tournée à la manière des chroniques criminelles « Et ils vécurent malheureux, isolés de leur famille maintenant ruinée par les dettes de l'amende de quarante-cinq mille euros minimum, avant de finir par se suicider dans leur cellule, sans revoir leur copine et sans avoir eu le temps de faire des enfants (ce qui n'est visiblement pas un mal) ».

C'est donc sur cette habituelle petite phrase de conclusion que Dan décida d'aller se mettre à l'horizontale, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire en ce moment. Il prit tout de même le temps de se brosser un coup les dents, vite fait, bien fait, et d'appliquer sa crème contre les boutons avant d'aller enfin au lit d'une allure au moins dix fois plus nonchalante que les zombies peuplant sa classe de quatrième. Il ferait encore quelques cauchemars mortels et finirait sa nuit sueur, avant d'aller sur YouTube regarder des vidéos de gens qui se casse la margoulette, de façon à arrêter de flipper, seul dans le noir (s'il allumait la lumière de sa chambre, le transformateur électrique du quartier risquerait de finir sa vie dans grand Boum).

Et c'est en effet ce qui se produisit, à son réveil, samedi matin (aux alentours des quatre heures du matin), après des visions nocturnes plutôt insolites ; une histoire de séquestration et de torture qu'il subissait de l'intérieur, Dan se réveilla sans-nulle part pouvoir trouver du réconfort, d'autant que sa connexion Internet était encore défaillante, ce qui l'empêcha d'aller se réfugier sur YouTube. Il dut alors prendre son courage à deux mains et se rendre dans la cuisine, là où la lumière luisait de mille feux (enfin, une pauvre petite ampoule grésillait et fournissait la jolie lumière jaunâtre des maisons les plus, ..., modernes et sophistiquées.) Il glanda alors pendant environ deux heures en griffonnant des croquis sur le mur déjà bien garnit se situant entre la cuisine et le salon-salle à manger. C'est donc aux alentours des six heures du matin, à l'heure où les premiers travailleurs se lèvent ou partent bosser, mais ne créant aucun embouteillage ni même de vacarme, juste réveillant tout doucement les rues de la ville qui serait, d'ici une heure, une sorte d'intestin grêle victime du mariage ou du baptême du weekend dernier, aux multiples sont désagréables et produisant du dioxyde de carbone à gogo, de quoi bien réchauffer l'atmosphère ; que les premiers éclats de la lumière solaire apparurent, rosâtres et rassurants pour Dan. Ces premiers rayons de soleil marquaient en effet pour lui le début de la journée, moment où il se sent en sécurité, où les moindres recoins sont éclairés, donnant un aspect clair et contrôlé de l'environnement tendu dans lequel évoluent les habitants de Quimper en ce moment.

(chapitre 2 à suivre)